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Blinking Lights (and other revelations)
11 avril 2024

# 207 / 221

 

 

Nous retrouvons le Bordelais Petit Vodo, découvert en première partie de Dionysos (voir épisode # 204) qui en cette année 2004 sortait justement un nouvel album, A little big pig with a pink lonely heart. Comme précédemment c’est du Lo Fi à tendance bluesy façon Beck, avec quelques touches de punk ou de grunge (« Sugar Sugar »). L’ensemble est survolté, épileptique, hystérique et… un brin fatiguant. On en accueille le folk blues « Sweet as a nut », doté de quelque mélodie, avec soulagement.

 

PETIT VODO - Soul Singer

 

 

Jamais deux sans trois, cette fois je peux plus le nier : j’aime the Cure. Et là on est plus dans la sainte trilogie, Disintegration en 1989, c’est beaucoup plus tard ! Alors sur la première moitié de l’enregistrement, j’en ai moyennement profité parce que c’est l’une des rares fois où ma cassette était daubée. Tout sursaturé, potards dans le rouge, c’est bien simple les deux premiers titres (très bons au demeurant) on aurait dit du My Bloody Valentine. D’ailleurs est-ce un hasard ? (rappelons que Isn’t Anything est sorti l’année d’avant). Serait-ce un cas typique de groupe s’inspirant d’un groupe qu’il a fortement influencé ? Bref the Cure est toujours partagé entre longs titres ambient qui s’étirent comme une brume de claviers et de basse et morceaux plus pop, dynamiques et… ah non, ils sont tout aussi longs ici. Du coup c’est moins pertinent d’une manière générale (« Lullaby » et ses faux airs de «China Girl »). Parfois ça fonctionne bien quand même, comme sur « Disintegration », mais le mieux c’est quand même la lenteur sombre d’un « Prayers for rain », d’autant que c’est à ce moment-là que la bande est redevenue normale et que j’ai pu profiter des mélodies de guitares pas dégueux de Porl Thompson. On sent aussi qu’un certain Billy Corgan, qui fondait à peu près à ce moment-là ses Smashing Pumpkins, a énormément écouté ce disque. Bref, va falloir sérieusement que je me penche sur la discographie de ces bougres de corbeaux anglais (oui je sais je l’ai déjà dit la dernière fois).

 

the CURE - Prayers for Rain

 

 

Guided By Voices est un pilier de Matador à l’époque, et pas moins de quatre de ses titres figurent sur mes deux chères compilations du label dont j’ai parlé maintes fois sur ce blog. Il est à noter qu’aucun de ces titres ne m’a cependant vraiment marqué, et c’est sans doute la raison pour laquelle je ne me suis pas précipité sur leurs albums à la médiathèque, attendant je ne sais quelle occasion pour sauter le pas – probablement une chronique lue sur l’album Earthquake Glue sorti en 2003, date de cette cassette. C’est l’album précédent Universal Truths and Cycles (2002) que je trouvais alors, et que j’enregistrais en grande partie. Je ne m’en souvenais plus du tout, mais la réécoute m’a révélé un must en terme de rock alternatif 90’s – le groupe a traversé cette décennie, commençant à la fin des années 80 et perdurant jusqu’à ce déjà 14eme album (1). On y retrouve un condensé des styles de mon adolescence synthétisé dans l’appellation Rock Indépendant, axé en majorité sur la guitare, tantôt Lo Fi, Grungy, power rock, folk, évoquant des touches à tout comme Pearl Jam ou Pavement. Dans les mélodies de chant et des arpèges, dans l’appui explosif de la paire rythmique et dans la mélancolie masquée de certaines chansons, l’album m’a aussi constamment évoqué les Who (c’est flagrant sur des morceaux comme « Storm vibrations » ou « Eureka Signs ») ce qui m’a étonné au début avant que je me rende compte que la référence était assumée, le dernier titre retenu s’appelant « the Ids are Alright ». Universal Truths and Cycles est d’une très grande richesse, et il est compliqué de le résumer à quelques références forcément personnelles, surtout qu’on sent que Guided By Voices a une touche unique au travers de son leader et seul membre permanent Robert Pollard, touche unique que je ne saurais cerner pertinemment vu ma méconnaissance de sa discographie. On pourrait être surpris d’ailleurs que, vu la qualité de cette découverte et son alignement parfait avec mes gouts, je n’ai pas fait de Guided By Voices l’un de mes groupes fétiches. Peut-être que le (seul) hiatus du groupe (2004-2012) intervenant juste au moment de ces cassettes n’a pas aidé, mais c’est surtout sa productivité qui donne le vertige et intimide. 16 albums jusqu’aux hiatus, 40 aujourd’hui (2) - sachant que c’est minimum 15 titres par album, comment appréhender une telle œuvre sans guide ? Typiquement le truc qui me décourageait à l’époque où j’avais du mal à concevoir de ne pas maitriser l’œuvre d’un artiste aimé dans son intégralité. Je me suis un peu soigné aujourd’hui par la force des choses, reste qu’on ne sait par quel bout attaquer un tel monument.

 

GUIDED BY VOICES - Christian Animation Torch Carriers

 

(1) le décompte est peut être imprécis, on m’excusera vu la productivité hallucinante de Robert Pollard.

 

(2) Je me base sur la liste de Wikipedia, qui signale aussi que August by Cake sorti en 2017 serait le 100eme album de Pollard !

 

 

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Commentaires
B
J'ai réécouté Disintegration récemment, une édition collector avec un CD bonus. J'ai trouvé ça assez édulcoré, je leur préfère leurs protégés And Also The Trees.
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