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Blinking Lights (and other revelations)
16 février 2024

# 200 / 221

200

 

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Au début des années 2000, il y a eu une grosse vague de revival garage rock, à la suite il me semble du Is This It des Strokes. On a rapidement été submergé des nouvelles têtes à claque en The, lunettes noires, blouson en cuir, jolies filles au bras, son plus ou moins crade et enregistrement volontairement approximatif. Et puis en 2002 Interpol a sorti son premier album et a calmé tout le monde. Les gars étaient classe, mutiques, et déployaient une musique sombre avec une maitrise technique remarquable, sans être le moins du monde démonstratifs. Turn On the Bright Lights est devenu un classique instantané, et le demeure encore 20 ans après. Paul Banks et son chant d’une tristesse absolue, allant chercher parfois du coté de Joy Division, la basse redoutable de Carlos D, dont le départ fera si mal au groupe, les guitares simples mais brillamment placées, en échos d’accords ou d’arpèges, tout ce beau monde au service d’un disque d’une cohérence glaciale, rappelant bien sur les belles heures de la cold wave mais avec un son autrement plus sympathique. Alternant avec autant de réussite les longs et lents morceaux bien glauques, et les titres plus dynamique, rock efficace sans pour autant réchauffer l’ambiance (voir réussissant la synthèse des deux  avec l’un de mes favoris,  « Stella was a Driver and she was always down », aussi long que son intitulé), Interpol s’imposait d’autant mieux que quelques tubes parsemaient l’album, comme l’inoubliable « Obstacle 1 ». Par la suite, le groupe New Yorkais fit mieux que beaucoup de ses congénères, Antics voire Our Love to Admire étant plutôt réussis, mais souffrirent quand même d’avoir d’emblée sorti leur chef d’œuvre sans jamais parvenir à atteindre à nouveau cette qualité sur la durée d’un album. Ils ont sorti leur 7eme en 2022, mais j’avoue ne pas avoir écouté leurs trois dernières productions : pour ma part, Turn On the Bright Lights me suffit amplement.

 

 

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Bizarrement, je n’ai jamais trop aimé le Stoner. Enfin bizarrement, peut-être pas tant que ça puisqu’il semble acquis que la principale inspiration de ce style soit Black Sabbath, groupe dont je suis loin d’être un grand connaisseur, appréciant essentiellement leurs premiers albums sans leur vouer le culte qu’ils recueillent auprès de tant d’amis. Ainsi donc Queens of the Stone Age m’était-il un groupe totalement inconnu (et encore plus leur matrice Kyuss) lorsque Seb, l’un de mes bons potes de Belfort et encore aujourd’hui fin conseiller musical, me prêta son CD de Songs for the Deaf, 3eme album qui vit la notoriété du quintet Californien exploser à la faveur du tube « No One Knows ». Un disque assez peu Stoner d’ailleurs, hormis quelques extraits comme « God is in the Radio » ou le savoureux et bourrin « A song for the Deaf » dont les riffs de guitare évoquent bien ce genre. Pour le reste, c’est un joyeux mélange, à commencer par le tube sus nommé qui synthétise tous les succès d’alors, couplets rock dansant quasi funk à la Franz Ferdinand, gros son metal des refrains avec un chant et une basse qui évoquent un peu, excusez-moi, Muse. L’excellent « A Song for the Dead » mélange aussi tabassage en règle de futs et guitare épileptique avec des couplets aux accents grunge à la Alice in Chains. Le line up étrange du groupe sur Songs for the Deaf, comprenant outre le duo initial Josh Homme et Nick Oliveri, un Dave Grohl dont le jeu de batterie éclabousse une bonne partie des compositions et Mark Lannegan au chant, explique sans doute en partie cet effet patchwork entre les passages aériens et sombres, et le rock purement fun, qui est autant la force que la faiblesse de cet album. A cela il faut rajouter une touche indéniable de Hard Rock, sur certains solo ou même des morceaux complets tels « Gonna Leave you » ou « Do it Again », et quelques titres visant (et atteignant, bien sûr) la pure efficacité rock sans autres fioritures (« Go with the Flow »). Un peu trop copieux et alambiqué, Songs for the Deaf reste un classique étonnant qui réserve en ultime surprise un splendide titre acoustique caché, « Mosquito Song », évoquant au détour d’une strophe des Lullabies to Paralyse. Ce sera le titre de l’album suivant, deux ans après, que je n’ai pas plus écouté que la suite, à l’image d’un 9eme album sorti l’année dernière dont je n’avais même pas entendu parler.

 

 

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