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Blinking Lights (and other revelations)
8 mai 2024

# 205 / 221

 

 

 

Made in USA est un album de Sonic Youth qui est sorti en 1995, mais qui a été enregistré bien plus tôt, en 1986, juste avant Evol avec qui il partage le titre « Secret Girl ». C’est un album particulier puisqu’il s’agit de la bande son d’un obscur film, et qu’il ne contient qu’une seule véritable chanson, assez rock, « Tuck N Dar » (le prénom des deux protagonistes du film). Le reste est composé d’instrumentaux pour la plupart très courts, nous mettant dans une ambiance de tension sournoise, comme dans un western ou un road movie. Guitare slidée, harmoniques, roulement de cymbales nous plongent dans un paysage écrasé par le soleil, où règne une attente qui semble infinie (sentiment renforcé par le thème principal qui revient inlassablement tout au long du disque), uniquement interrompue par de brefs déchaînement de violence (un piano martelé, des bruits de machine ou de coups) ou quelques rares moments de mystère (le thème de « Secret Girl » évoquant un peu celui de l’exorciste) ou d’apaisement (petit instru country « Pocketful of sen-sen »). Disque mineur mais assez bien foutu qui illustre les recherches expérimentales d’un groupe sur le point de devenir un acteur majeur de la scène indé américaine.

 

SONIC YOUTH - Thought Bubbles

 

 

 

Warren Zevon est semble-t-il un artiste culte, dans le premier sens du terme. En parcourant sa page wikipedia on a l’impression qu’il est peu connu ou vendeur (1) mais qu’au fil des décennies il a obtenu le respect d’un grand nombre de pontes de la musique rock, mais aussi de la littérature ou du cinéma. En tout cas je n’en avais jamais entendu parler avant cette année 2003 (et je n’en ai d’ailleurs jamais ré-entendu parler après), et la sortie de the Wind, accompagné par de nombreux articles hagiographiques qui me décidèrent à l’emprunter à la médiathèque. Pourquoi cette soudaine mise en lumière de la presse musicale française ? Tout simplement parce que the Wind serait le dernier album de l’artiste, Zevon l’ayant enregistré en se sachant condamné par un cancer des poumons (de fait il est sorti très peu de temps avant son décès). Ainsi donc ce n’est pas un hasard si y figure une reprise du « Knockin’ on Heaven’s Door », assez emblématique du classicisme de l’ensemble (on est là sur un classique au carré, dans le choix du morceau comme dans son interprétation). S’enchainent country, rock n roll, blues (« Rub me Raw » et son riff rebattu), folk délicat Dylannien, et rock mid tempo mélodique validant sa collaboration passée avec les membres de REM (« the Rest of the Night »). Tout ceci est évidemment parfaitement maitrisé, la voix fatiguée de Zevon accompagnant des compositions sans surprise mais qu’il me semble impossible à détester (parfois un peu plan-plan ou surchargées en slide guitare mais agréables le plus souvent). Warren Zevon nous quitte sur la ballade (forcément émouvante) « Keep me in your Heart », et si je n’ai pas vraiment suivi cette prière, n’étant pas amateur d’un rock aussi classique, c’est surement le cas d’un tas de gens, à commencer par les multiples stars ayant tenu à figurer sur le chant du cygne du songwritter américain (entre autres Don Henley, Tom Petty, Emmylou Harris, Bruce Springsteen, Billy Bob Thornton…)

 

(1) c’est un feeling, si ça se trouve c’est une star aux USA…

 

Warren ZEVON - Prison Grove

 

 

Vous vous en souvenez peut être, j’avais été emballé par la réécoute de l’album In Our Gun de Gomez en épisode # 201, et j’attendais donc avec impatience de redécouvrir un autre de leurs disques. Ce sera Liquid Skin, le prédécesseur (2eme album donc), et…un peu décevant. Le chant ressemble plus que jamais à celui d’Eddie Vedder et l’album est à haute teneur acoustique, guitare folk et batterie sonnant très percussion, pour des ballades indé pas désagréables mais qui s’enchaînent sans beaucoup de variations. L’apparition ponctuelle de piano, sitar, cordes, chant robotique ou passages plus swing n’empêchent pas l’impression que Liquid Skin manque un peu de relief pour enthousiasmer. Beaucoup de chansons sont très longues, avec certaines tentatives de déconstructions, mais sans vraiment convaincre. Restent une poignée de titres plus marquants (un début d’album plus direct, un « We haven't turned around » plus intense) et  quelques très belles mélodies de guitare (« Rhythm and blues alibi »). On verra très prochainement ce que Gomez nous a concocté pour sa dernière apparition chez Hut Recordings.

 

GOMEZ - We haven't turned around

 

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