GUNS N'ROSES - The Story Vol.I and II

Je les voyais qui me faisaient de l'oeil dans la miniscule boutique près de chez moi à Marseille. En plus, je ne pouvais pas les éviter, je passais devant la vitrine à chaque fois que je rentrais de mon Auto Ecole à la maison, un trajet que j'ai fais bien trop souvent suite à une inaptitude chronique à la conduite. Je résistais rarement à la tentation de leur faire une petite visite, de regarder avec envie leur multitude de titres connus, inconnus, live, inédits. Deux magnifiques coffrets pirate des Guns N Roses, mes idoles absolues, 4 Cds  et 350 frs chacun. Inabordable, même pas en rêve: j'étais déjà endetté jusqu'au cou à cause justement de ces maudites lecons de conduite. Puis le magasin ferma, et mon espoir d'écouter les trésors renfermés dans ces boites magiques s'évanouit.

     

Plus tard, je commencais à découvrir les libertés nouvelles offertes par la Fac et me baladais Cours Julien avec mon pote de TD Benjamin et son acolyte Hollandais dont j'ai oublié le prénom, deux excentriques fans de BD et amateurs de Jeu de Role. Lorsque nous entrames au Tripsichord Music, ils me virent tomber en arrêt, blêmir, transpirer,  et écarquiller les yeux: ils étaient là. Exactement les mêmes, sauf qu'ils coutaient 450 frs maintenant. Je voulais m'enfuir, mais Benjamin avait instantanément compris la situation et d'un coup sorti son chéquier. "Tu me rembourseras au fur et à mesure", avec un large sourire, car il savait que je n'avais pas le moindre euro de la somme.  C'était culotté car il ne roulait pas sur l'or, et il avait déjà mangé des pates premier prix pendant deux mois après avoir craqué sur un Ex Libris de Loisel. Mais il me tenait, et il le savait... Je repartais avec le Volume II, the Golden Age.

Je ne m'étendrai pas sur la manière dont j'ai obtenu l'argent, rien de bien honteux mais rien de bien glorieux non plus. Du genre j'ai pas beaucoup mangé à midi cette année là. Ni l'année suivante, puisque bien entendu je revins dès que possible à la boutique acquérir le coffret qu'il me manquait, le Volume I, From the Begining to the Years of Destruction. Il est à noter qu'entre le moment où je voyais l'objet pour la première fois et celui où je l'achetais, il s'était écoulé beaucoup de temps et qu'apparemment un seul con s'était montré intéressé: moi. Après avoir fait tourner en boucle les disques (j'ai même fait une fois une Nuit Blanche complète en me passant les 8 à la suite), avoir fait des compiles sur cassette, j'ai fini par grandir et passer à autre chose. Mais comme il ne valaient plus rien, je les ai gardé. Et les ai sorti récemment, suite à mon inscription à Discogs dont j'ai parlé dernièrement. Ces deux coffrets ont en effet été ma principale contribution à ce site, étant le seul à les posséder j'ai du recopier toute la liste des titres et scanner les photos. Il serait dommage que mes fidèles lecteurs n'en profitent pas, non?

J'aime toujours les Guns N Roses, et si ils appartiennent au passé, ils me rappellent certains bons souvenirs. Tout comme Benjamin, dont je reparlerai peut être si j'évoque une artiste encore absente de ces pages pour l'instant. La dernière fois que je l'ai croisé, il partait pour l'Armée dans un pays africain. A mon avis il avait du trop lire de BDs et pas assez réviser ses examens...

Et maintenant, Chapeau Haut de Forme et Calbuth moulant pour tout le monde ! Bon en fait, il y a surtout des poils sur ces photos...)