ROMA - 09 / 14 Juin 2013 - Partie 2

Coupole de San Carlo alle quattro Fontane - Palais Barberini

Nous décidons de consacrer notre deuxième journée de visite au centre-ville de Rome. Le parcours, très classique, doit nous mener de la fontaine de Trévi au Château St Ange et nous permettre moyennant un minimum de détours de voir un grand nombre de monuments Romains.  Nous commençons par gravir la colline du Quirinal, passant devant Sant Andrea al Quirinale, une petite église présentée comme la fierté du Bernin mais qui ne paye pas de mine de l’extérieur et était fermée, puis nous arrêtant brièvement à San Carlo aux Quatre Fontaines, petite chapelle au dôme ovale assez typique du baroque Italien. En redescendant la colline, pause plus importante au Palais Barberini (abritant aujourd’hui le Musée d’Art Ancien) dont les jardins sont agréablement calmes, puis nous nous engageons dans de petites rues du centre-ville jusqu’à la fameuse fontaine de Trévi toute proche.

Fontaine de Trevi: connue, mais impressionante...

L’endroit grouille évidemment de touristes de toutes origines, mais nous prenons le temps de nous assoir pour observer longuement le très imposant monument adossé à la façade d’un Palais. Neptune domine des eaux d’une couleur bleue lagon suspecte dont surgissent des créatures mythologiques (tritons et chevaux marins). L’agitation ambiante n’est pas désagréable si ce n’est le garde soufflant fortement dans son sifflet dès qu’un touriste a l’outrecuidance de mettre une main dans l’eau, ou de manière plus aléatoire lorsque certains s’assoient sur le rebord de la fontaine. Les euros volent à un rythme incroyable par-dessus les épaules des superstitieux sacrifiant à une tradition qui rapporte un million d’euros par an aux bonnes œuvres Romaines, les pièces étant récupérées chaque matin sous bonne garde.

Plafond en trompe l'oeil de Sant Ignazio - Coupole du Panthéon

Après cette indispensable halte, nous marchons dans des ruelles sympathiques jusqu’au Panthéon, un ancien temple abritant aujourd’hui les sépultures de personnages illustres tels que Raphael ou Victor Emmanuel II et servant de lieu de culte. D’extérieur, le monument, tout grisaillon, est assez moche car le classique portique à colonnes en devanture a perdu son fronton sculpté (sans parler de la traditionnelle fontaine à obélisque placée devant). Passant ce portique, on pénètre dans un bâtiment circulaire assez modeste (environ 50 m de diamètre) surmonté d’une impressionnante coupole, le principal intérêt du Panthéon. Sa surface est quadrillée par cinq rangées de caissons et son sommet comporte une large ouverture circulaire, seule source de lumière du lieu. L’éclairage est fascinant, les rayons du soleil en passant par l’ouverture traçent un cercle lumineux au sol qui tourne en fonction de l’heure.

L'éléphant de Santa Maria sopra Minerva - le Temple d'Hadrien

Le coin ne manque pas de monuments, dont nous franchissons les portes ou non suivant l’inspiration. Passage à Sant Ignazio, église baroque au plafond peint remarquable : la perspective verticale figurant l’ascension au Paradis du saint fondateur des jésuites donne une impression irréelle et gigantesque au lieu. Il y a aussi ce dessin de coupole en trompe l’œil bluffant, dessiné à l’époque pour éviter le surcout d’une véritable coupole. Nous passons ensuite à coté Santa Maria sopra Minerva, devant laquelle se trouve une jolie statue d’éléphant sculptée par le Bernin (et surmontée, devinez quoi, d’un obélisque…) puis du temple d’Hadrien, dont les grandes colonnes de la façade subsistante ont été intégrées de manière surprenante à un bâtiment moderne (la Bourse de Rome). Cette antique façade est constellée de trous, comme de nombreux bâtiments romain : l’unique explication que j’avais trouvé était l’action du gel ayant fait éclater les pierres, mais il s’agit en fait des trous de fixation de revêtement en marbre aujourd’hui disparu.

La Place Navone.

Détails de La Fontaine des Quatre Fleuves, du Bernin.

Nous voici arrivés à la Place Navone, autre lieu inévitable de Rome. Elle tient sa célébrité de sa forme inhabituelle, puisqu’elle est à l’emplacement d’un ancien stade Romain, ainsi que des trois grosses fontaines et de la grande église baroque Sainte Agnès en Agone qui s’y trouvent. De ces monuments seule la fontaine centrale (Fontaine des quatre Fleuves), créée par l’inévitable Bernin, est vraiment intéressante. Elle figure quatre statues symbolisant un Fleuve par continent dans des attitudes diverses, qui forment quatre pieds soutenant un immense obélisque. Cette structure posée sur l’eau donne une impression à la fois massive et aérée et l’on s’attarde à en observer les nombreux détails. Nous aurons du mal à nous figurer les qualités architecturales de la place en elle-même, qui est donc un vaste espace oblong, tant elle était envahie de vendeurs en tout genre, faux peintres, bateleurs, innombrables quémandeurs déguisés en tout et n’importe quoi, auquel il faut rajouter les groupes de touristes : une surcharge pesante qui nous a laissé un souvenir décevant de l’endroit.

Chateau St Ange, recto et verso.

Nos déambulations nous mènent au Château Saint Ange via le pont du même nom. Ce grand bâtiment circulaire entouré de murailles fut prison, forteresse, palais Papal (une muraille le relie d’ailleurs à la basilique St Pierre) et aujourd’hui Musée. Nous sommes tentés par la vue imprenable sur le Tibre et sur Rome que semble offrir sa terrasse supérieure, mais désirant limiter les frais nous nous contentons d’en faire le tour et de nous offrir une longue pause dans le très agréable jardin public situé juste derrière le Château.  Nous terminons notre journée en parcourant un autre quartier animé et sympathique de Rome, le Regola (bordé par le Tibre au sud et le Cours Victor Emmanuel II au nord), riche en places et palais.

Petite place du Regola - Ruines proche du Forum

Notre troisième journée va être consacrée à la visite du Forum Romain. Nous avions eu divers échos de ce lieu, un cousin nous avait notamment décrit une fournaise où des troupeaux de touristes erraient au milieu de pierres sans intérêt. Finalement on s'est dit qu'on ne pouvait pas aller à Rome sans avoir un aperçu de ce qu'elle avait été auparavant, c'est à dire la plus importante ville du monde, et bien nous en a pris. Certes il faut de l'imagination pour voir dans deux alignements de cylindres de pierre la plus grande basilique de l'époque Romaine, ou dans trois colonnes le reste d'un gigantesque temple: seuls deux arcs de triomphe (Arc de Septime Severe et Arc de Titus) et un petit temple circulaire (le temple de Romulus, qui possède aujourd’hui une curieuse ouverture en hauteur sur la basilique Santi Cosma e Damiano) sont bien conservés. Mais à l'aide d'un guide, il est finalement plaisant de parcourir ces allées pavées millénaires et d'imaginer la grouillante vie sociale de l'époque en ces lieux.

Vue générale du Forum Romain (Maison des Vestales au premier plan) - Basilique Julia (enfin, ce qu'il en reste...)

Temple de Saturne - Temple de Romulus

On passe ainsi un bon moment à prendre un cours d'histoire grandeur nature, suivant un parcours qui nous emmène à une esplanade avec une belle vue sur le Colisée, que nous visiterons plus tard avec le même billet d'entrée. Surtout, l'endroit est rendu bien agréable par les arbres et la verdure qui nous entoure. Que dire alors du mont Palatin que nous atteignons maintenant: dominant le Forum, il fut le premier lieu occupé, avant d'être l'emplacement de luxueuses demeures des plus riches citoyens de la Rome Antique. Nous nous promenons longuement dans les beaux jardins, profitons des points de vue, visitons une immense esplanade autrefois Palais de Domitien (Domus Augustana), qui avait fait recouvrir tous les murs de marbre afin d'apercevoir dans la pierre le reflet d'un éventuel assaillant, ce qui ne l'empêcha pas de mourir poignardé, puis l'ancien lieu des bains avec l'aqueduc emmenant l'eau aux thermes. Nous terminons cette longue balade par un stade bien conservé qui était construit sous les fenêtres du Palais de Domitien afin qu'il assiste tranquillement de chez lui aux courses de chars qu'on se figure bien en marchant dans le long espace ovale.

Arc de Titus - Vue du Mont Palatin

Palatin: les Jardins de Farnèse - le Palais de Domitien

Il est temps de sortir du Forum et de marcher jusqu'au Colisée tout proche, en évitant la queue  et une trop forte affluence grâce à l'heure tardive. C'est les Arènes Antiques les plus grandes et les mieux conservées au monde: cela ne m'a pas sauté aux yeux par rapport à celles de Nîmes où j'avais vu Radiohead l'année dernière. Les gradins sont même nettement plus dégradés (il n'en reste quasiment plus), en revanche subsiste le labyrinthe de petits couloirs et salles où étaient parqués les gladiateurs avant leur combat. Situés sous le sol de l'arène, on les voit bien aujourd'hui puisque celui-ci n'existe plus. Là aussi l'imagination s'emballe au fil de la visite, les scènes du remarquable film Gladiateur me reviennent en mémoire suivant les lieux de l'Arène où nous nous trouvons. Nous avions prévu de nous rendre ensuite dans le quartier du Latran, et de visiter notamment la Basilique St Jean de Latran, mais la journée avait été trop éprouvante et nous sommes rentré: de toutes manières, visiter tout Rome en un seul séjour est tout simplement impossible.

L'Hippodrome - Le Colisée

L'intérieur du Colisée