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Blinking Lights (and other revelations)
1 avril 2006

Frank BLACK - a Black and White Discography

Pas de bonnes résolutions pour cette année 2007, mais bon si je continue au rythme effréné d'un Best of par an je risque d'être sourd avant d'avoir terminé. C'est donc avec courage (car il en faut) que je m'attaquais, après celle d'Arab strap, à l'imposante discographie de l'imposant Frank Black et en profitais pour écrire un petit article.

 

Présentation1

 

Tout d'abord, je sépare d'emblée l'ami Frank Black de son double leader des Pixies, car ses disques qu'ils soient bons ou mauvais n'ont rien à voir avec ceux du légendaire quartet, nous n'y reviendrons donc plus. Tout au plus nous signalerons qu'Eric Drew Feldman, claviériste des  dernières tournées et présent sur « Trompe le monde » fut le bras droit de Black sur ses premiers albums et sans doute un bon pourvoyeur d'idées nouvelles. Tout commence en 1993 par l'album Frank Black, collection de titres inégaux visiblement écrits à différentes périodes, dont certains inaugurent déjà le chef d'œuvre à venir (« Two spaces », « Parry the wind high, low »). Car Frank Black marque l'année suivante d'un album blanc, Teenager of the year, vraiment incontournable. Ce disque fourmille d'inventivité, Frank Black a tant d'idées qu'il y place vingt deux titres, la plupart très courts. L'auditeur passe donc une heure de folie à sauter du punk (« Pong », « Bad wicked world ») à la pop (« Calistan ») en savourant ballades (« Speedy Marie », « Sir Rockaby »), guitares monstrueuses (« Freedom rock »), claviers rigolos (« Fiddle riddle ») voire trompette (« Space is gonna do me good »). La voix de Frank Black passe tout les registres sans trop se planter pour achever cette véritable démonstration. Pressentant peut être la difficulté à faire mieux, Black change d'orientation pour The Cult of Ray, album beaucoup plus noisy insistant sur les guitares saturées. Le disque convainc dans son ensemble après plusieurs écoutes, porté par de très bons titres comme les instrumentaux « Mosh don't pass the guy » et « The adventure and the resolution » ou le jouissif single « You ain't me ».

 

Présentation2

 

En 1998, le guitariste chanteur officialise ses potes et nomme son album Frank Black and the catholics, malheureusement pour eux c'est aussi sa première belle plantade. Les morceaux se rallongent et s'alourdissent de solos bruyants, et un final un peu plus réussi (la bonne baffe « Solid rock » ou l'émouvant « The man who was too loud ») ne sauve pas l'ensemble d'un sentiment de nette baisse d'inspiration. De prime abord, on reste sur la même impression un an après avec Pistolero, et ce n'est qu'après de nombreuses écoutes que cet album révèle une indéniable supériorité bien qu'il contienne encore quelques plages à oublier. Ce n'est pas le cas des rocks bien travaillés «I switched you » ou « So Bay » ni de l'étonnant « 85 weeks ».  La presse, mal à l'aise avec le sujet (les disques ne semblent pas très bons, mais on ne va quand même pas critiquer le fondateur des Pixies...) pousse un ouf de soulagement en 2001 et encense avec moult superlatifs la sortie de Dog in the sand, fait du même métal que son prédécesseur mais en peut être plus abordable. Là encore, un tri est nécessaire, mais on dégage de bons titres originaux et sympas, comme « Robert Onion » ou « If it takes all night » et une des rares ballades très réussies de cette discographie, « Dog in the sand ».

 

Fbbld

En 2002 Frank Black, que plus rien n'arrête, sort deux albums en même temps. Black Letter Days  est une très bonne surprise, le seul album que j'ai acquis après une seule écoute depuis Teenager of the Year. Frank Black renoue avec le format court et propose dix huit titres de rock éclectique où il semble enfin s'amuser, comme libéré de la pression d'un ego ou d'une réputation trop grands. Aidés par une pedal steel bienheureuse, des chansons piano bar comme « Chip away boy » et « Jet black river » entourent d'autres compositions rythmés et donnent enfin raison à Frank Black d'avoir testé un autre style.

 

Présentation3

 

Dommage qu'ayant mis toutes ses bonnes chansons sur Black Letter Days, Frank Black se senti obligé de sortir en même temps toutes les mauvaise sous le titre Devil's Workshop, album qui illustre le défaut principal du bonhomme qui est de croire que toute vague idée de suites d'accords ou de mots fait une chanson et que toute chanson doive figurer sur un disque. Show me your tears suit rapidement et même si on lève l'oreille à quelques reprises, l'album inaugure une période country/ rock pépère catastrophique, poursuivie par un Honeycomb qui cette fois mérite le zéro absolu. Frank Black persévère et tout à son défaut s'offre un double album en 2006,  Fastman Raiderman. Il eut été bien en peine de réitérer la tactique de 2002 en séparant mauvais titres et bons titres,  car de ces derniers point l'ombre d'un seul. D'où un double album très homogène dans l'ennui, du genre qu'on écoute d'une oreille distraite en faisant autre chose et dont on ne retient absolument rien, si ce n'est la vague impression que Frank Black en voulant se la jouer Leonard Cohen a lamentablement échoué là où Nick Cave à plutôt bien réussi : passer du rocker au crooner. Il nous reste à télécharger périodiquement l'album annuel du gros chauve mou en attendant de tomber sur un millésime où la boule de flipper nerveuse et géniale regrettée nous intimera dans un dernier hurlement à courir chez le disquaire le plus proche.

 

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