ESSIE JAIN - We Made this Ourselves

Découverte en première partie d’Emily Jane White, Essie Jain m’avait fait suffisamment  bonne impression pour que j’achète ses deux albums. Et je ne regrette pas du tout d’avoir plongé sur ces disques sur un coup de tête (et un sourire de la belle), en particulier pour ce discret We Made this Ourselves, appelé à être une petite perle rare bien dissimulée dans ma discographie, un disque à moi et rien qu’à moi, pour reprendre l’expression d’un célèbre golbeur, rangé chez wam dans une rubrique Unknown Pleasures que j’inaugure aujourd’hui. We Made this Ourselves étale sur dix titres un folk minimaliste survolé par la voix douce, presque « classique », d’Essie Jain (certains d’ailleurs pourront ne pas accrocher à cette pureté vocale). Les chansons, lentes ou très lentes, se composent de quelques notes basiques de guitare ou de piano, agrémentées d’un peu de violoncelle, d’une batterie minimale ou d’une trompette discrète. Qu’importent les arrangements, c’est surtout le chant qui accroche, celui-ci se révélant particulièrement émouvant lorsque Essie Jain vient poser une deuxième voix sur la piste principale. D’ailleurs, les meilleurs titres sont les plus dépouillés (« Glory », « Indefinable », « No Mistake »), l’absence d’artifices révélant une beauté assez rare. Dans le genre, c’est donc un des meilleurs albums que j’ai pu écouter ces dernières années. C’est d’ailleurs pour cette raison que the Inbetween, quoique tout à fait recommandable, n’atteint pas le niveau de son prédécesseur. Plus d’arrangements,  mais surtout une Essie Jain enhardie qui se laisse aller à quelques minauderies et tentatives vocales un peu irritantes, comme l’avait remarqué La bUze lors du concert cité en début d’article. Raison de plus pour insister auprès de mes fidèles lecteur sur l’excellence du premier album de cette prometteuse artiste…