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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2015

UK SUBS - Back to Basics...

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Cela a commencé sournoisement en 2008. Pas étonnant, les contours d'une décennie musicale sont souvent esquissés quelques années avant (Surfer Rosa en 1988, OK Computer en 1997). Cela avait déjà pris une belle importance en 2009, avec notamment la première place au classement Pitchfork de l'innommable Mearriweather Post Pavilion d'Animal Collective, et a complètement explosé en 2010. L'avènement de ce que j'appelle les musiciens de laboratoire, ceux qui passent dix fois plus de temps en studio que sur scène, qui produisent plus qu'ils ne composent, qui multiplient les trouvailles sonores et les pistes sur chacun de leurs morceaux. On pourra citer the Age of Adz de Sufjan Stevens, ou le presque partout encensé My Beautiful Dark Twisted Fantasy de Kanye West, qui réussi pourtant l'exploit de réunir tout les mauvais cotés du hip hop et du rock dans un seul disque. Bien sur tous les albums présents dans le Top des Blogueurs 2010 ne sont pas mauvais, loin de là. J'ai écouté Halcyon Digest de Deerhunter, c'est un très bon disque, plein de bonnes idées exploitées avec finesse et caractère. This is Happening de LCD Soudsystem contient aussi sont lot de bons titres, même s'il est évident que c'est une musique bien plus savoureuse en live qu'écoutée le cul dans un fauteuil de salon. En fait, je voulais rédiger un article sur ces albums (ainsi que sur le Stridulum de Zola Jesus, beaucoup plus fade, resucée de ce que 4AD produisait il y a 25 ans), mais j'ai manqué d'inspiration. Quelle que soit la qualité des disques sortis ces dernières années, manquent la passion, les tubes qui donnent envie d'y revenir sans cesse. Le plus attristant, c'est d'entendre de grands connaisseurs comme Damien, sans doute la personne qui me fait découvrir le plus d'excellents albums, défendre le Kanye West sous prétexte que c'est bien fait, qu'il y a des idées, du travail. Mais dans ce cas, autant vanter le dernier Christophe Maé où il y aura forcément un petit riff sympathique ici ou là, ou le dernier Jennifer parce que l'ingé son a trouvé quelques trucs novateurs dans le mixage ! Mais  on s'en branle, ce qui compte, c'est le plaisir qu'on a à écouter l'album, l'envie qu'on a de le repasser instantanément, la certitude qu'on a d'écouter encore le disque dans dix ans. Bref, le rapport personnel et la part de vécu qu'on entretient avec tel artiste ou tel album, au-delà de ses défauts et de l'intérêt ou la désapprobation qu'il peut susciter chez les autres.

 

Il se trouve qu'ayant fait toute mon éducation musicale à partir de 1992, j'aime les disques des 90's (encore prouvé récemment avec Viva Last Blues de Palace, ou Mighty Joe Moon de Grant Lee Buffalo), je m'y retrouve. Et pas du tout dans ceux qui sortent en ce moment, et qui à priori vont sortir jusqu'en 2017. Là, je commence à flirter avec le « c'était mieux avant » si honni, tant les anciens nous l'ont bassiné avec leurs Beatles et Led Zeppelin quand on écoutait Kid A ou Siamese Dreams. Le « c'était mieux avant » que Daniel se refuse à dire, alors que dans les faits depuis un moment il semble avoir décidé de n'écouter plus qu'un seul groupe, et tant qu'à faire le meilleur du monde (Joy Division). Et c'est pour ne pas me résoudre à ce « c'était mieux avant » que je me retiens encore (mais je suis de plus en plus tenté) de lancer une nouvelle rubrique sur ce blog qui analyserait chronologiquement chacune des 300 cassettes audios que j'ai enregistré pendant une dizaine d'années d'emprunts de CDs à diverses médiathèque. Un truc vraiment pour se regarder le nombril du parcours musical, contraire à l'ouverture qu'est supposée avoir un blog  mais dans laquelle on a parfois l'impression de se diluer. C'est amusant de voir qu'ayant pas mal de points communs dans notre parcours musical, nous sommes régulièrement en phase avec Guic. Lui a franchit le pas, et a décidé de ne plus se torturer l'esprit pour se consacrer à un nouveau hobby, la collection de viande froide. Retrouver le plaisir de l'écriture, quitte à être moins lu. Back to Basics.

 

Quoi de mieux qu'un groupe de punk pour illustrer tout ca ? Les UK Subs, donc.... Soit le groupe qu'on retrouve sur les premières minutes de la première des cassettes mentionnées plus haut : mon tout premier disque emprunté à une médiathèque (celle de St Charles à Marseille) était une compilation des singles de UK Subs. A l'époque, je cherchais à récupérer les versions originales des morceaux repris par les Guns N Roses sur le Spaghetti Incident, dont « Down on the Farm », un obscur titre des UK Subs que je n'ai jamais retrouvé. Je n'y perdais pas au change, car la compile de singles était impeccable, et c'est le même plaisir presque 20 ans après de réécouter « Tomorrow Girls » ou « Telephone Numbers ». Cet Original Punks Original Hits miraculeusement dénichée dans une braderie de la Fnuc le mois dernier étant le même best of développé sur deux disques et 46 morceaux. « Party in Paris », « Kicks » et leur hit « Warhead », voilà qui vaut largement les Sex Pistols ou les Ramones. Dans le genre, c'est parfait et efficace, et qu'importe si certains titres sont simplistes (pas tant que ça !), qu'importe si il y a souvent redondance. De la musique qui parle aux tripes et pas au cerveau, qu'est-ce que ça fait du bien !

 

 

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