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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2015

FRANCE IS BEAUTIFUL !!

 

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BROADWAY - Enter the Automaton - 2008

BROADWAY est un quatuor Stéphanois compagnon d'Angil sur the John Venture, le disque qui m'a tant marqué l'année dernière. Je me devais donc d'explorer leur discographie, et je ne suis pas mécontent d'être tombé sur Enter the Automaton, leur deuxième album sorti en 2008. Croisement entre le Kid A de Radiohead et le 100th Window de Massive Attack, ce disque est un concentré du son du début des 00's, lorsque l'homme prend soudain conscience dans le brouhaha l'environnant qu'il est seul. Avec de telles références, inutile de dire que l'ambiance est glaciale. Pianos et claviers, guitares cristallines et rythmes électro aériens tissent la toile d'un univers désabusé, où les machines n'ont pour tout adversaire qu'une voix posée, presque lasse (mais très agréable). La pluie tombe, quelques samples tournent,  les robots s'affairent, et si les cuivres viennent s'incruster ce n'est que pour évoquer la folie, si la contrebasse débarque ce n'est que pour souligner la noirceur du moment. Après l'excellent « High Treason », le groupe abandonne tout espoir et livre un « Automaton » qui fait littéralement froid dans le dos. La lumière reviendra un peu sur le meilleur titre du disque, « Stop Motion », plus rythmé, avant qu'une tempête n'emporte définitivement dans un tourbillon larsenant le calme « Teddy Gun ». Véritable merveille d'électro mélodique, Enter the Automaton est un grand disque que chaque français ayant su traverser les écoutes de Radiohead et Sigur Ros sans tomber en dépression devrait connaitre.

Pour écouter l'album (et celui de John Venture): CE LIEN. (Mon favori: "Stop Motion")

 

 

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Raymonde HOWARD - For All The Bruises Black Eyes And Peas - 2010

Raymonde HOWARD est Stéphanoise, oui elle est copine avec  le groupe précédent (je l'avais découverte en première partie de Jerri, tout ce beau monde étant sur le label We Are Unique), et non ce n'est pas son vrai nom. Voici un deuxième disque bidouillé à l'aide d'un minimum de matériel : une guitare, une boite à rythme, une loop station et un sacré caractère.  Si les riffs répétés en boucle sont souvent bien trouvés, je sais d'expérience qu'il n'est pas bien difficile de composer un titre à la loop station (pour l'enregistrement et plus encore le live, c'est une autre paire de manches). Aussi nous insisterons plutôt sur l'indiscutable atout de For All The Bruises Black Eyes And Peas, la voix de Laetitia Fournier. Tour à tour féline, catchy, nerveuse, allant jusqu'à évoquer celle de Shannon Wright (« the Raincoats are Here »), elle nous enchante sur les 20 petites minutes de l'album, avec en point d'orgue le chant hyper maitrisé de « Who's Got the Girls ? ». On sent vraiment les griffes derrière le ronronnement... Enchainant les brulots rapides et efficaces, Raymonde dévoile un talent et surtout une personnalité qu'on espère voir s'épanouir sur des morceaux un peu plus développés.

La preuve que c'est bien, Nyko l'a chroniqué...

L'album en écoute ICI. (Mon favori: "Who's got the girls?")

 

 

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LES MARQUISES - Lost Lost Lost - 2010

 Jean Sébastien Nouveau, que nous avions croisé précédemment avec Immune, est allé se perdre très loin pour trouver le nom de son projet, du côté des iles Marquises, en Polynésie. Mais point trop de soleil et de filles en bikini sur Lost Lost Lost, à vrai dire on imagine très bien une collaboration entre les Marquises et BROADWAY, tant les sonorités electro des deux groupes se rejoignent parfois. Avec un peu plus de chaleur dans les cuivres ici cependant, et l'aspect bande originale de film qu'on trouvait déjà aux morceaux de Sound Inside - c‘est particulièrement frappant sur le titre « Terrible Horses », qui semble illustrer un vieux film en noir et blanc. L'album débute sur un « Only Ghosts » plutôt rythmé, une bonne introduction un peu gâchée par ce qui est pour moi le principal défaut de Lost Lost Lost, le chant hasardeux et assez désagréable de Jordan Geiger. J'ai d'ailleurs plus apprécié les instrumentaux, tel le crépusculaire « La Terra Trema », évoquant une fois de plus Immune. Le titre suivant, « Sound and Fury », fait plutôt penser à the Eraser de Thom Yorke, qu'on retrouve par petites touche sur l'ensemble de l'album. Quelques longueurs sur « this Carnival of Lights », avant d'enchainer sur mon titre favori, « Comme nous brulons », un instrumental très rythmé (batterie et boite à rythme), pour un résultat complètement hypnotique. Même réussite sur un tempo plus lent pour les couches de clavier du final de « Terrible Horses », qui achève l'album sur un ton plutôt dramatique. S'il n'est pas parfait, Lost Lost Lost est un court album très bien réalisé qui séduira ceux qui ont envie l'espace d'un instant de larguer les amarres et fuir leur port d'attache.

L'album en écoute ICI. (Mon favori: "Comme nous brulons")

 

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FRUSTRATION - Relax - 2008

Parmi les reproches qu'on a pu faire au Top des Blogueurs, il y en a un qui m'a semblé justifié, c'est l'absence totale de groupes français dans ce palmarès (et je ne dis pas ça parce que ma tête de liste était Yann Tiersen). On a trop tendance à aller chercher de l'autre côté de la Manche ou de l'Atlantique ce qu'on a à portée d'oreilles. Tenez, ce premier album de Frustration, que je ne découvre qu'aujourd'hui, est un manifeste exceptionnel de Cold Wave ou de ce que beaucoup catégorisent comme post punk. Je ne connaissais pas ce terme, mais s'il s'agit de définir ce que les Damned ont pu produire juste après le point d'origine du punk Anglais (Damned Damned Damned), avec ajout de claviers, morceaux qui s'étirent un peu plus et ambiance flirtant avec le gothique,  c'est une description correcte de certains morceaux de relax (« Shake Me » par exemple). Frustration ne néglige pas cependant le petit brulot bien violent, qu'on reçoit tel un pavé dans la gueule, comme « Brothers ! » ou le tube « No trouble ». Bref, à l'heure ou des centaines de groupes plagient sans vergogne Jesus and Mary Chains, Frustration évite la caricature («excepté peut être sur le début de « She's so tired », un peu trop Curtissien pour être honnête) et fait preuve d'une belle personnalité dans ce style, rappelant en cela les meilleures heures des aujourd'hui perdus Interpol. Riffs simples et efficaces, claviers surprenants et indispensables, rien n'est à jeter sur ce disque addictif et réjouissant, qui alterne nihilisme festif à la Devo et glauque exhibition à la Joy Division. Pour conclure, il suffira de dire qu'on avait rien entendu de titre plus enthousiasmant et fédérateur que « Too Many Questions » depuis le premier album des Hushpuppies. Vivement un concert à Lyon...

L'album en écoute ICI. (Mon favori: "Too Many Questions")

 

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