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Blinking Lights (and other revelations)
31 mai 2021

# 145 / 221

145

 

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Bon, le début de It’ll End in Tears de This Mortal Coil ne m’avait pas emballé à l’épisode précédent, mais je dois avouer que, sans être transcendante, la suite s’est bien mieux passée. J’ai finalement identifié ce qui me dérange le plus, grâce au titre « Another Day » : le chant d’Elizabeth Fraser. Enregistré dans un brouillard lointain et envahi de fioritures, il réussit à gâcher une jolie compo (signée Roy Harper), là où sa voix, utilisée sobrement, aurait pu donner quelque chose d’émouvant sur ces simples cordes. La preuve, sur une forme quasi identique (chant a capella avec juste quelques notes d’accordéon), Lisa Gerrard propose juste après un très beau « Waves Become Wings ». L’ambiance devient subitement mystérieuse et mystique, on est dans l’épure moniale avec cette basse continue et cette voix pure. On a beau être dans le registre de 4AD que je n’apprécie guère (même s’il en est sans doute la base), j’ai toujours eu un faible pour Dead Can Dance, et c’est cette ambiance qu’on retrouve majoritairement sur ces deux derniers tiers d’album. Il y a bien sur « Dreams Made Flesh », meilleur extrait de It’ll End in Tears, mais c’est carrément un titre de Dead Can Dance (Brendan Perry et Lisa Gerrard, avec le caractéristique Yang T’Chin). L’occasion de noter que la cohérence de l’album et l’idée de collectif n’est pas tout à fait réussie, tant les morceaux restent marqués par leurs interprètes respectifs. Pour le reste, beaucoup d’instrumentaux assez agréables, des boucles de synthé hypnotiques de « Fyt » à celles mystérieuses de « Barramundi ». La jolie ballade « A single Wish », porté par un piano et la voix douce de Gordon Sharp, clôture en beauté un disque qui contient ses moments savoureux mais peine à m’emporter dans l’ensemble.

 

 

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De toute cette première partie de discographie de Nick Cave & the Bad Seeds (jusqu’au Live Seeds), que j’avais entrepris d’explorer méthodiquement, Tender Prey est l’album que j’ai le moins aimé. J’ignore pourquoi, et ce n’est pas la réécoute qui me renseignera puisque j’en avais enregistré seulement 3 titres. Peut-être que, plus encore que  les autres albums, Tender Prey est-il écrasé par ses titres majeurs, en l’occurrence ici «the Mercy Seat », chanson la plus emblématique du Cave (juste après « Tupelo »). On ne présente plus cette histoire assénée, cette marche inéluctable vers la mort, impression flottant sur l’ensemble de la carrière de l’artiste australien, mais qui prend ici une force incroyable. Même impression de course dramatique dans le blues enfiévré de « City of Refuge » ou les chœurs lugubres de « Up Jumped the Devil ». Une réécoute intéressante mais trop incomplète pour juger aujourd’hui, avec le recul, de la qualité globale de cet album.

 

 

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20 ans après le départ du chanteur Malcolm Mooney et 10 ans après la séparation de Can, le groupe originel se retrouve dans le sud de la France pour un enregistrement inattendu dont j’ignore tous des motivations profondes – on va supposer que c’était avant tout pour le fun. Ce Rite Time est assez perturbant car il ne ressemble pas vraiment à du Can, et en même temps Can ne ressemblait plus à grand-chose sur ses derniers albums. En réalité, on assiste à la réunion de vieux potes ayant chacun eu une carrière solo et s’associant sans vraiment reprendre leurs automatismes. C’est particulièrement vrai de la paire rythmique, autrefois splendide charpente ultra caractéristique de Can, qui fait ici pale figure, en particulier le batteur Jaki Liebezeit. Pas étonnant, puisqu’il s’orienta progressivement vers de l’electro minimaliste, ne jouant que sur des toms à la manière d’un percussionniste classique (sa carrière solo est probablement la moins intéressante d’un lot qui ne compte de toute manière aucun album indispensable). Quant à Mooney, lui n’a pas eu de carrière, et ça se sent : il est complètement faux du début à la fin. Bizarrement, c’est ce chant improbable, avec des cuivres foireux et un ton plutôt comique, qui fait tout le charme décalé de Rite Time. On retrouve une certaine forme d’expérimentation, comme si un mec bourré venait chanter sur le jam d’un groupe de professionnels fatigués à la fin d’un mariage. Entre prog et funkouille sans trop de caractère, on trouvera deux titres plus ambient un peu plus intéressants, « On The Beautiful Side Of A Romance » où l’on reconnait sans peine le jeu de guitare de Michael Karoli, comme un rare echo d’un passé révolu, et « Like A New Child », tout en harmoniques et progression feutrée. Rite Time est donc évidemment très loin des chefs d’œuvres Krautrock de Can mais, avec son coté léger et à moitié improvisé, il s’avère bien meilleur que les trois derniers efforts du groupe ayant précédé son explosion. Ce qui, finalement, n’était pas gagné d’avance.

 

 

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En 1974, David Bowie se sépare de son légendaire groupe (aka the Spiders from Mars) et enregistre quasiment seul un Diamond Dogs hybride, sorte de condensé de tout ce que Ziggy Stardust a fait et matrice de nombreux chefs d’œuvre à venir. A l’image de ce medley « Sweet Thing » / « Candidate » alliant ballade au piano, rock où la guitare électrique excelle et piste dégingandé plus répétitive. Au chant ou aux divers instruments, Bowie impressionne. Puis c’est le mythique riff de guitare de « Rebel Rebel », énorme tube pop rock, qui achève de transformer l’album en classique absolu, quand bien même la suite ronronne plutôt qu’aboie. Mais, toujours, avec élégance.

 

 

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Commentaires
A
C'est marrant parce que je ne connais pas bien ce TMC alors que je connais bien les deux autres alors que je crois que c'est le meilleur.<br /> <br /> <br /> <br /> Concernant Tender Prey, c'est pourtant régulièrement considéré comme étant le meilleur Nick Cave. Mais ce n'est pas celui que j'écoute le plus. En fait, je crois que ces derniers temps j'apprécie beaucoup la nouvelle tendance de sa musique, ce qui fait que j'écoute plus ses derniers albums.<br /> <br /> <br /> <br /> Can, cet album, on dirait du mauvais David Sylvian.. sachant que ce dernier a colloboré avec Holger Czukay...
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