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Blinking Lights (and other revelations)
30 septembre 2021

# 152 / 221

152

 

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6 ans après son précédent album, Alice Cooper revient aux affaires avec Brutal Planet, un titre qui en dit long sur ses intentions. Exit les sonorités grunge de the Last Temptation qui n’avaient pas dû faire recette, et retour au hard avec de gros sabots, ou plutôt de grosses bottes en cuir. Concocté avec un producteur multi instrumentiste à l’ancienne, l’album propose une sorte d’heavy metal mainstream éculé dont ne subsistera que le single éponyme ayant au moins le mérite de l’efficacité. Pour le reste (une petite moitié d’album retenu), ballade ou rock, tout est plus ou moins lourdingue. Le duo récidivera avec un peu plus de réussite l’année suivante avec Dragontown (chroniqué en épisode 148) avant d’arrêter les frais.

 

 

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Sorti 4 ans après le splendide Bleed your Cedar, premier album d’Elysian Fields, Queen of the Meadow n’en a pas l’irrésistible attrait. Certes, la voix de Jennifer Charles est toujours magnifique, et quand elle nous chuchote à l’oreille on se sent tout chose. Mais la torpeur sensuelle du précédent album n’est ici qu’occasionnelle, le groupe choisissant régulièrement un blues rock plus appuyé (« Tides Of The Moon ») quand ce n’est pas un clavier bizarroïde et dissonant qui vient nous gâcher le plaisir (« Bayonne »). Quelques morceaux, tout de même, nous rappellent cruellement que nous n’avons jamais eu l’occasion de voir Elysian Fields en live : on se verrait bien dans un piano bar, sirotant un alcool fort au son dépouillé de « Rope of Weeds », envouté par la chanteuse circulant nonchalamment entre les tables ; Bien que les derniers titres retenus soient très agréables, le disque dans son ensemble manque d’accroche forte, un constat que l’on pourrait d’ailleurs répéter sur une suite discographique que je n’ai fait que picorer. Si Elysian Fields a fêté l’année dernière ses 25 ans d’existence, sortant pour l’occasion son 10eme album, on en restera là pour cette rubrique.

 

 

 

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En 2001, je termine ma scolarité à l’ENIM, école d’ingé sise sur l’ile du Saulcy, à Metz. Comme le veut le diplôme, le dernier semestre est consacré à un projet de fin d’études : certains ont la possibilité de le faire à l’étranger (en Argentine, notamment), d’autres restent en petit groupes pour réaliser une étude confiée par un industriel. S’il a de la chance, ledit industriel tombe sur des étudiants motivés et se paye un développement pas cher, s’il a moins de chance il tombe sur une équipe qui a envie de profiter de ses derniers instants de jeunesse et mate la révolution télévisuelle du moment (Le Loft) en pensant à la fiesta du soir (je vous laisse deviner où je me situais). Mais en 2001, il y avait un tirage spécialement perdant : le groupe d’Aurélien. Une équipe assez peu investie dans mon souvenir dans les assos de l’école et qui s’était piquée de créer un festival de musique à Metz - autant dire que l’essentiel de leur temps de projet est passé dans l’organisation de ce festival, qu’ils avaient vu en grand. Pour être francs, ils avaient beau être confiants, peu d’entre nous y croyait vraiment, ce fut pourtant un succès phénoménal : à une certaine heure, ils finirent par laisser l’accès gratuit aux gens qui se présentaient car ils n’avaient pas imprimé assez de tickets ! Pour une fois, j’avais refusé d’être bénévole pour profiter des concerts (mais ma mauvaise conscience m’avait fait lever tôt le lendemain matin pour participer au nettoyage du site dont un monceau de déchets occupait le moindre cm²). Les potes d’Ersam avaient fait l’ouverture, avant une série de groupes dont je ne me rappelle plus puis un final sur la grande scène avec Les Amis d’ta femme, aussi marrants que pathétiques (et qui terminèrent évidemment à poil), et enfin la tête d’affiche, UnCommonMenFromMars. Le quatuor mis le feu à une fosse bien garnie avec son skate punk délirant, et j’en gardais un excellent souvenir.  

 

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Voici donc pourquoi j’empruntais Vote for Me, leur premier album, qui ne me convainquait finalement qu’à moitié si j’en juge par le nombre de morceaux retenus. Il faut dire que leur punk mélodique, dans la lignée de Green Day par exemple, arrivait au moment où je m’ouvrais de plus en plus au rock indépendant et commençais à avoir un bon degré de snobisme. Les chansons de Vote for Me, en plus d’être redoutablement techniques, sont pourtant assez drôles, comme ce « Pizzaman » dont le refrain s’orne de jolies doubles voix, comme le veut la tradition dans ce style de musique. S’inspirant des Ramones (1) pour les titres les plus simples (« Tatoo (i don't want to hear about it) »), les UnCommonMenFromMars s’amusaient parfois sur du reggae punk (« Coconut island ») ou augmentaient le tempo de manière démoniaque jusqu’à faire du véritable hardcore (« Get the fuck out of my life »). Un premier album sympathique donc, mais qui arrivait sans doute un peu tard pour que je suive le reste de leur discographie. Je croisais une dernière fois UnCommonMenFromMars à un concert informel de Dionysos au Ninkasi, les deux groupes étant potes de longue date (ils viennent tous deux d’Ardèche), où les punks se délectèrent à faire des chœurs sur quelques chansons acoustiques. Après des centaines de concerts et un dixième album en 2012, les frangins se séparèrent pour un hiatus qui devrait être définitif, le batteur étant décédé il y a peu de temps. Quant au festival Metiz’Art, il vécut bon an mal an une dizaine d’éditions avant de disparaitre.

 

(1)    On ne s’étonnera guère de les voir reprendre « the KKK took my baby away » en live, titre ici présenté en bonus

 

 

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