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Blinking Lights (and other revelations)
2 mai 2015

EMILY JANE WHITE - 05 Novembre 2008 - Le Sirius - LYON

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Les plus belles découvertes sont souvent le fruit d’un concours de circonstances. Je me souviens d’avoir ainsi sur un coup de tête, et alors que je ne connaissais qu’un seul titre, acheté puis écouté l’album Haïku, rencontré Dionysos et enfin assisté à leur fameux concert au Brise Glace à Annecy dans la même journée. En parcourant comme chaque matin un journal gratuit quelconque, je tombais sur un article décrivant brièvement la musique d’Emily Jane White et annonçant sa venue le lendemain à Lyon. Me souvenant de sa présence en top 5 du classement des blogueurs (des gens aux gouts très surs) et attiré par une comparaison avec la Cat Power des débuts, je décidais d’assister au concert, d’autant plus qu’il avait lieu dans le cadre plus qu’intimiste du Sirius, ce qui me laissait espérer une soirée aussi mythique que celle vécue au Poste à Galène pour la tournée Moon Pix de l’américaine citée plus haut. Pour achever de me convaincre, je constatais amusé le soir même que le billet quotidien de Next était justement consacré à la chanteuse (ce qui me sauva la mise, puisque JP me conseilla d’acheter le billet par internet, ceux de la Fnuck ayant été dévalisés). Bref me voilà sur les quais du Rhône - superbe endroit la nuit, dont j’ai profité doublement d’ailleurs puisque je me suis planté de sens – en direction du Sirius (c’est une péniche, au fait) pour assister à un concert d’une demoiselle dont je n’ai pour l’instant pas entendu la moindre note. Une assemblée majoritairement composée de jeunes demoiselles au look baba cool, attend sagement assise devant la minuscule scène. Le bien nommé Slimmy, qui va assurer la première partie, arrive accompagné de son guitariste (qui assurera aussi la deuxième voix). Le jeune français filiforme au look improbable (gilet vert, grosses lunettes et moumoutte frisée), extrêmement maniéré, possède une belle voix qui ne tremblera pas malgré son trac (c’est un des tous premiers concerts qu’il donne). Il débute par quelques titres funk-folk (du style Jack Johnson, pas trop mon truc), poursuit par quelques ballades plus touchantes et achève son set par « Trust me », évoquant les Pixies, seule chanson à avoir fait réagir le public. Un sympathique moment musical, mais qui sera probablement vite oublié. Avant l’arrivée de la tête d’affiche, le public se lève et se presse contre la scène, la température déjà assez étouffante monte d’un cran. Emily Jane White, demoiselle au physique banal excepté ses fascinants yeux bleus, se faufile sur la scène, accompagnée de ses trois musiciens. Si les conditions ne sont pas optimales pour le public, que dire du groupe qui doit jouer dans une chaleur étouffante (ils feront éteindre les spots éclairant la scène en milieu de set), avec un son de retour apparemment fort mal réglé (feedback à gogo), un fond sonore bruyant (le bar du Sirius est resté ouvert) et la péniche qui penche de plus en plus vers le fleuve (malgré l’habitude, j’ai quand même eu un coup de flip à un moment), sans parler de la contrebasse qui touche le plafond. Le groupe réagit avec pas mal d’humour et de professionnalisme à la situation, et ce coté authentique me plait finalement pas mal (enfin, à partir du moment où ils ont coupé le ventilateur dont le bruit couvrait les délicates compositions de l’américaine). On entre donc très progressivement dans l’ambiance, à la fois apaisés par les magnifiques mélodies et les conditions qui s’améliorent : son mieux réglé et espace croissant (abandon progressif d’une partie du public pour cause de suffocation et de mal de mer).

Musicalement, les compositions au piano ressemblent un peu à du Lisa Germano, la voix beaucoup à celle de Chan Marshall et le jeu en arpèges sur guitare folk énormément à Alela Diane. On aurait pu hésiter entre l’adhésion totale à des compositions équivalentes à celles de si belles références, et la déception devant le coté déjà entendu de celles-ci. Mais le cœur finira par se laisser emporter, d’abord parce que les chansons d’Emily Jane White jouent moins sur la répétitivité que celles de ses consoeurs, et surtout parce qu’elles sont interprétées ce soir par un magistral quatuor, (une violoncelliste démocrate, une violoniste souriante et un grand contrebassiste blagueur) dont les superbes arrangements ajoutent puissance et surprise aux sobres folk songs. Rappelés avec enthousiasme, le groupe termine ce beau concert avec deux titres encore plus intenses dont les refrains à base de « Born in the USA » et « Victory in America »* sont dédiés à la victoire de Barack Obama, enthousiasmant le quatuor (surtout la violoncelliste) bien décidé à la fêter malgré l’éloignement – ils doivent être quand même un peu nostalgiques d’être coincés sur une péniche Lyonnaise plutôt qu’au milieu de la foule joyeuse de leurs contemporains.

L’après concert est tout aussi sympathique, d’abord parce que l’ensemble du groupe est accessible et souriant (je ne me fait pas prier pour une fois de plus me faire dédicacer un vinyle), mais aussi parce qu’a lieu une rencontre inter bloguienne historique autour du bar du Sirius. Je retrouve en effet le célébrissime Daniel et son acolyte JP de Next, ainsi que La Buze qui a réussit à s’infiltrer dans le public surchargé en pipotant la billetterie. Vous trouverez donc bientôt la review de ce concert sur leur propre blog - et hop, un petit coup de pression. En parlant de pression, c’est autour de quelques bières que nous finissons la soirée, je vous laisse imaginer les discussions de quatre passionnés de musique, heureusement que la paire de Next avait de la route à faire sinon nous y serions encore. Voilà qui acheva de porter la soirée à la hauteur des espérances que j’y avais mise, en consultant innocemment comme chaque matin un journal gratuit quelconque…

 

Setlist ** :  Bessie Smith - Time on your Side - Stairs - Two Shots to the Head - Frozen Heart - Dark Undercoat - Dagger - Liza - Never Dead - Ghost of a horse - Wild Tigers I have Known / 100 Miles – Hole in the Middle – Victorian America

 

* attention derrière ces titres se cachent probablement (je ne connais pas les paroles) des charges tout aussi violentes contre les USA que celle de Bruce Springsteen…

 

**prise sur scène puisque je ne connaissais pas les morceaux….

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