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Blinking Lights (and other revelations)
2 mai 2015

MERCURY REV - Snowflake Midnight

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A la première écoute, j’ai détesté. Forcément, comme un con j’étais parti pour écouter le nouvel album de Mercury Rev. Alors que non, tel le légendaire enchainement OK Computer / Kid A (référence inévitable en manière de 180° stylistique, bien que trompeuse puisqu’inégalable), ce Snowflake Midnight marque le début d’une troisième carrière pour les américains. Oui, j’ai bien dit troisième, car beaucoup de critiques déplorant se revirement par rapport aux triptyque précédent semblent ignorer que les trois premiers albums de Mercury Rev étaient tout aussi expérimentaux et barrés que celui-ci, et que leur mode de composition était tout aussi hasardeux et bordélique. C’est le départ du chanteur David Baker qui à l’époque avait assagi et éclairci la musique du groupe, et dès la fin du disque je me jetais sur la pochette, certain d’y constater la disparition du démonstratif Grasshopper. Mais non, la guitare avait disparu mais le guitariste demeurait, bien qu’on se demanda ce qui pris à ce rocker pur jus de délaisser ainsi son instrument (cela dit, on s’était posé la même question pour Thom Yorke). Ainsi donc, Mercury Rev a pris une autre voie, préférant couper court au crescendo qui avait mené du sobre Deserter’s Song au très (trop ?) produit the Secret Migration. Exit donc la basse de Molina, omniprésente sur l’album précédent, et bienvenue aux rythmes programmés, aux bidouillages de claviers, aux collages en tout genres : un changement pas si malvenu, ni étonnant puisque l’ambiance musique de film qui en découle est une des grandes spécialités du groupe depuis ses débuts. Le lyrisme des deux premiers titres, et l’atmosphère onirique d’une bonne partie de l’album ne sont finalement pas si différents des chansons de All is Dream, « Hercules » en tête. Le coté euphorisant de « Senses on Fire », voire de « faraway from Cars », est tout à fait similaire à celui éprouvé en écoutant un « You’re my Queen » par exemple. Les titres plus longs ne sont pas en reste, avec leurs boucles de clavier très Who’s Next, alternant mélodies, pauses hallucinées et redémarrage technoïdes évoquant l’electro-prog d’un Archive (« People are so unpredictable »), tout en conservant la dimension elfique de Mercury Rev, notamment par le chant inchangé de Jonhatan Donahue. L’excellent « Dream of a Young Girl as a Flower » se permet même une digression au piano qui m’a propulsé quelques minutes du coté des dernières productions de Placebo. Evidemment, un tel saut dans l’inconnu ne se fait pas sans casse, et quand plantage il y a, on aboutit à un sombre n’importe quoi aux sonorités douteuses : « Runaway Raindrop », auquel on peut ajouter un « A Squirrel and I » bien fade et sans intérêt. Certains diront que c’est déjà deux mauvaises chansons de plus que sur les trois albums précédents. Outre que cet argument reste à vérifier, a-t-on fait chier de la sorte les auteurs de « Pull/pulk revolving doors » ? Que ces conservateurs écoutent en boucle « Goddess in a highway » et nous foutent la paix !

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