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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2015

ARCADE FIRE - Vendredi 26 Novembre 2010 - Halle Tony Garnier - LYON

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Qu'on le veuille ou non, le concert d'Arcade Fire à la Halle Tony Garnier était un véritable évenement, relayé par des médias qui parlent habituellement peu de musique. La preuve, j'y allais avec une collègue de boulot, qui a réussit à rentrer en présentant des places pour le futur concert de Zazie! (elle est un peu étourdie, mais a un joli sourire). Autre évenement rarissime, le groupe Hello Darkness était présent au complet dans cette salle dont on est pourtant tous plus ou moins détracteurs. Bref, Arcade Fire rassemble, et au delà des divergences d'opinion sur leur dernier album the Suburbs, personne ne voulait manquer leur tournée.


Lorsqu'après quelques déboires pour nous garer (les allentours de la Halle sont squattés par des camionettes blanches joliement éclairées par des bougies) et pour nous nourrir (rencontre avec les hot dogs les plus rentables de l'univers) nous atteignons enfin le bar de l'immense salle, nous entendons résonner les beuglements de la première partie qui a commencé pile à 20h (et qui d'ailleur pliera les gaules pile à 20h30, pour notre plus grande satisfction). Mis à part une éventuelle amitié des membres de Fucked Up avec ceux d'Arcade Fire, personne n'a encore compris pourquoi ce groupe de Hardcore Metal ouvre pour les
méga stars canadiennes. Non seulement c'est très inapproprié au niveau du style, mais en plus ils sont très mauvais, de l'avis des amateurs du genre comme de ceux qui ont subit le concert de bout en bout. Nous profitons du changement de plateau pour discuter, l'ambiance est au beau fixe, les papas sont heureux de se changer les idées. Puis chacun prend position, Damien avec sa dame dans les gradins, Yosemite et ses collègues vers la table de sono et moi et ma collègue devant la scène. Elle est marrante Céline, elle est venue avec un manteau en poil de Yack hyper chaud et un sac de 20 kgs, autant dire qu'elle a du mal à jouer des coudes à ma suite...


Nous sommes en place depuis quelques minutes lorsque
le groupe entre en scène, je reconnais les membres du groupe présents à Rock en Seine, mais il me semble qu'il y a un compère supplémentaire, qui restera quasiment tout le temps derrière la batterie (il est probable que je fasse erreur, et que le gars en question soit de la partie depuis des lustres). Bien sur, tout les regards convergent vers Win Butler, grand, bleme, dans son uniforme aussi gris que lui, et vers Régine Chassagne, petite, souriante, dans une robe flashy à paillettes. Sur qu'elle a son rôle à jouer, à agiter des rubans et à se trémousser avec un large sourire au quatre coins de la scène, mais il semble de plus en plus évident qu'elle ne sert pas à grand chose musicalement. Un peu de batterie en soutient de l'excellent cogneur officiel, quelques touches d'accordéon ou de vielle qu'on entendra aussi peu que les violonistes, et une voix qu'on aimerait entendre le moins possible. Le patron, c'est le rock, dur, saturé, fou, de ses compères satellites du massif Butler. A de multiples reprises, les morceaux seront déformés, prolongés, explosés par cette energie du désespoir ou cet envoutement scénique, on ne sait pas.... ce n'est pas encore Sonic Youth, mais on s'en rapproche. Le son est fort, et très brouillon, sans que l'on puisse faire la part des choses entre le bordel sur scène et l'acoustique déplorable de la Halle Tony Garnier. Ce qui est certain, c'est que meme à l'Epicerie Moderne, Arcade Fire ne sonnerait pas comme Midlake. Et c'est heureux, car on est venu pour transpirer, crier et nous aussi se laisser envouter par le rock urgent d'Arcade Fire. Le groupe commence évidemment par « Ready to Start » et le set ainsi lancé peut dérouler ses titres impeccables, avec en point d'orgue de ce début de concert un « No Cars Go » toujours aussi génial. La setlist est selon moi idéale, avec comme seul point noir un « Sprawl II » de fort mauvais goût, chanté en plus de manière irritante par Régine. Ce titre m'avait beaucoup moins géné sur disque. A l'inverse, « Rococo » confirme son statut de grand morceau, avec une version live plus intense qui remet le concert sur de bons rails. Globalement les titres de the Suburbs interprétés ce soir sont bons, mais ils sont en minorité, ce qui pour moi est quand meme un signe fort du coté très inégal de cet album. Je ne me plaindrai pas que le groupe ait opéré un tri que je trouve salutaire, à l'inverse de mes camarades ayant adoré the Suburbs qui sont pour leur part bien décu qu'Arcade Fire ait ainsi en quelque sorte choisi la facilité et calibré leur concert avec l'ensemble de leurs tubes. Je trouve le deuxième tiers du concert meilleur qu'à Rock en Seine, très agréablement surpris d'entendre l'excellent « Une Année sans Lumière », l'un des plus beaux moments de cette soirée, puis « My Body is a Cage ». Contrairement à beaucoup, je ne suis pas fan de ce morceau, mais il faut reconnaître que sur scène il prend une sacrée ampleur et marque bien les esprits. Après un guilleret « the Suburbs », Arcade Fire démontre qu'il n'ont pas plagié le « Raw Power » des Stooges en vain. « Month of May » pulvérise la scène et annonce une fin de set généreuse. Les trois tuerie de l'album Funeral (j'ai pour ma part particulièrement apprécié ce soir « Tunnels », plus que les deux autres), agrémentés du très bon single du dernier album (« We Used to Wait »), achèverons ce quasi sans faute pour le plus grand plaisir du public, qui se mettra enfin à se remuer sur l'enchainement « Power Out »/ « Rebellion Lies ». Pas photo à ce niveau là, entre l'enthousiasme et les chants des spectateurs internationaux de Rock en Seine et le statisme muet agrémenté de quelques flash du public Lyonnais (mis à part un tout petit groupe pile devant la scène), la chaleur et l'ambiance au coeur de la fosse n'a absolument rien à voir, et au final le bonheur d'etre à un bon concert n'est pas tout à fait le meme.


Le rappel qui n'en est pas un calme astucieusement la folie furieuse des morceaux précédents. Autant j'avais trouvé « Intervention » limite chiant en milieu de set à Paris, autant il était ici idéalement placé et j'ai pu savourer ce grand morceau comme il le mérite. C'est le traditionnel « Wake Up » qui terminera ce concert chronométré (21h - 22h30), de la bonne longueur selon moi mais bien trop court selon Damien et Yosemite. Personne ne reprendra les choeurs de « Wake up » pour rappeler le groupe ou simplement pour manifester son plaisir, bref, heureusement que la présence scénique du groupe faisait largement oublier l'absence tragique de public (et pourtant la Halle était pleine à craquer...).


Meme un vieux comme moi ne peut décemment pas se coucher si tot, je m'incruste donc chez Yosemite et nous terminons devant des bières à blaguer et à faire des risettes à la petite dernière Marguerite. Elle est toute calme, se contentant de vomir à intervalles réguliers. C'est très drole, surtout quand on n'est pas l'un des parents....

 

Setlist: Ready to Start - Keep the Car Running - Neighborhood #2 (Laika) - No Cars Go - Haiti - Sprawl II (Mountains Beyond Mountains) - Rococo - Une Année sans Lumière - My Body is a Cage - the Suburbs - Month of May - Neighborhood #1 (Tunnels) - We Used to Wait - Neighborhood #3 (Power Out) - Rebellion (Lies) // Intervention - Wake Up

 

Blog de blinkinglights : blinkinglights, ARCADE FIRE - Vendredi 26 Novembre 2010 - Halle Tony Garnier - LYON

HELLO DARKNESS en grands fans d'ARCADE FIRE

 

Photos prises sur le célèbre site marseillais Concert and Co, avec d'autres chroniques intéressantes, car reflétant des avis très divers sur ce concert. A lire ICI.

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