Les Propositions d' HELLO DARKNESS #5 (Mai 2013)

Vieux amateurs blasés ou Année noire? deux mois pour présenter trois disques, HELLO DARKNESS rame sur les nouveautés en ce moment. Et encore, heureusement que Julien a réussi à palier à la défection inhabituelle de Damien, complètement sec ces derniers temps... On se rattrape par une sélection de haute volée.

BOY & THE ECHO CHOIR – It all Shines

En écoute: BANDCAMP

Proposé par Xavier.

Mon avis: Fasciné par le concert de ce duo féminin en première partie de Shannon Wright, j’ai acheté leur disque qui a rapidement fait partie de mes compagnons nocturnes favoris. On entre tranquillement dans It all Shines, une mise en condition sympathique mais peu marquante qui prend fin sur les beaux arpèges d’ « Endless Walk ». Le disque entre alors dans un clair obscur trompeur, naviguant entre rêve et réalité pour s’enfoncer progressivement dans une nuit désolée. Si le featuring de Mickael Mottet (au chant sur « Take Oh Take ») est parfait, il faut que Caroline Gabard se garde de la tentation d’arrangements trop luxuriants, qu’elle reste sur ces échos d’instruments fantomatiques, ces bruits d’insectes anonymes, cette apparente simplicité qui met en valeur un chant de plus en plus captivant. Jusqu’aux magnifiques derniers morceaux, aux titres mensongers : « Fire » et « Warm » ? Glaçants … « Silence in the Sunshine won’t fade away »… tu m’étonnes…

the FLAMING LIPS – the Terror

En écoute: GROOVESHARK

Proposé par Julien.

Mon avis: En dépit d’un patrimoine génétique raccord avec mes gouts, les Flaming Lips  ne m’ont jamais vraiment accroché, malgré l’écoute attentive de plusieurs de leurs disques de référence. Il a fallu l’insistance de Julien, pas fan de l’âge d’or du groupe mais conquis par ses derniers albums et tenant the Terror pour l’une des meilleures sorties de 2013, pour me décider à laisser une chance à celui-ci.

Effectivement, the Terror est vraiment réussi, encore faut il être dans l’ambiance (ou dans l’état) adéquat. Guitares spaciales, claviers planants, voix fantomatiques et lointaines, l’album invite l’auditeur dans un rêve vaporeux évoquant à quelques reprises le Future Days de Can (« Butterfly, how long it takes to die »)  ou le Snowflake Midnight de Mercury Rev (« Look…the Sun is Rising »), en bien plus homogène toutefois. Cette homogénéité, culminant avec les 13 mn de l’ultra répétitif « Your Lust », est à la fois la force et la faiblesse du disque, la torpeur qu’elle distille pouvant tourner à l’ennui suivant les écoutes. Il faut bien choisir son moment pour savourer le voyage original proposé par les Flaming Lips…

the KINGSBURY MANX – Bronze Age

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

La chronique de Julien: PINKUSHION

Mon avis: Flotation Toy Warning et Jason Lytle sont deux artistes figurant dans le Top 5 de Julien, c’est dire s’il tient en haute estime ce disque des Kingsbury Manx pour les citer dans l’article qu’il y consacre. Sans doute est ce l’émotion procurée par les mélodies de Bronze Age qui a réveillé en lui le souvenir de ces deux figures de la pop cristalline. J’y ai pour ma part plus reconnu les deux autres groupes cités fort à propos. Il y a effectivement du Girls in Hawaii (« Weird Beard & Black Wolf ») dans cette pop énergique agrémentée de la juste touche de mélancolie, ou du Belle and Sebastian grande période (piano et trompette de « Handsprings »). Et aussi du Midlake dans le folk adouci par des arrangements ciselés façon Simon & Garfunkel (« Glass Eye ») ou Elliott Smith (« Concubine »). Qu’importe les échos qu’on y trouve, Bronze Age est donc un album à la fois varié et cohérent, convoquant les modestes magnifiques ayant éclairé la musique depuis 50 ans : superbe.