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Blinking Lights (and other revelations)
1 mai 2019

# 092 / 221

092

 

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Une compilation de Jimi Hendrix exclusivement consacrée à des titres Blues (comme son nom l’indique) : on se demande vraiment ce que ça fout là. Parce que bon, malgré le fait qu’on est très certainement dans le tout haut du panier de cet ancestral style, je n’ai pas pu m’empêcher de décrocher à plusieurs reprises, me perdant finalement dans les longues circonvolutions de ces titres à rallonge tout consacrés au Dieu de la guitare. On prend d’ailleurs un peu peur sur le « Red House » introductif : la géniale paire rythmique accompagnant le Voodoo Chile Guitarist en sera-t-elle réduite à faire de la figuration, comme bien souvent dans le blues ? C’est sans compter les accélérations qui viennent régulièrement sortir l’auditeur de sa torpeur, où le bassiste place quelques tricotages de doigts pas piqués des vers et où Mitch Mitchell vient rappeler qu’il n’est pas le batteur d’Hendrix pour rien (il a même droit à un solo réalisé de mains de maitre sur « Catfish Blues »). Bref, il est toujours intéressant de respirer un peu les grands classiques du rock, mais malgré l’exécution magistrale de Jimi et ses divers acolytes, cela ne m’a pas passionné outre mesure. D’ailleurs on n’en entendra plus parler dans cette rubrique…

 

 

 

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En 1993, des artistes se mobilisent pour aider la chanteuse folk Victoria Williams, atteinte d’une sclérose en plaque, et qui n’a aucune mutuelle pour couvrir les frais occasionnés par sa maladie. Une compilation où des groupes reprennent ses chansons sort sous le nom de Sweet Relief afin de récolter quelques fonds. 3 ans plus tard, le même principe est appliqué pour aider Vic Chesnutt, le célèbre songwritter paraplégique. Si au menu de Sweet Relief figurait Pearl Jam, Lou Reed ou Giant Sand, c’est toute la crème du rock alternatif ou indépendant des 90’s qui s’invite sur le Sweet Relief II, entre autres Sparklehorse, Kristin Hersh et les Smashing Pumpkins, raison pour laquelle j’empruntais ce disque - je me fichais pas mal de Vic Chesnutt à l’époque, et c’est toujours un artiste que je connais fort mal. C’est d’ailleurs pour ça qu’il m’est difficile de juger avec pertinence les interprétations des uns et des autres, connaissant rarement la chanson originale. Il me semble cependant que Sweet Relief II est une belle réussite, dans la mesure où l’album garde une unité par la nature même des compositions de Chesnutt (des ballades aussi simples qu’émouvantes), mais où chaque artiste interprète sa piste avec un style très personnel. J’avais donc enregistré quasiment intégralement le disque, en oubliant quand même le titre d’ouverture repris par Garbage, groupe que je n’ai jamais aimé.

 

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Je disais que chaque groupe était venu avec son univers, il n’est donc pas très étonnant que mes reprises favorites soient celles jouées par les artistes dont je suis fan. Un Billy Corgan étonnamment sobre interprète avec ses potes de Red Red Meat une superbe « Sad Peter Pan » qui lui va comme un gant, tandis que Kristin Hersh s’approprie majestueusement « Panic Pure », qu’elle intégrera ensuite souvent aux setlists de ses concerts. Seule déception, un « West of Rome » expérimental à moitié raté par Sparklehorse, et Dieu sait pourtant que, jusque dans sa fin tragique, Mark Linkous était sans doute le musicien le plus semblable à Vic Chesnutt. Malgré une production un peu foireuse, « Gravity of the Situation » et « Guilty by Association » sont des compositions suffisamment solides pour passer à la moulinette Nanci Griffith / Joe Henry + Madonna, tandis que R.E.M propose un « Sponge » sombre et précis, avec une étonnante guitare à la Joey Santiago (2 notes saturées pour toute la chanson), et que Live, groupe alternatif dont je n’ai jamais entendu parler, évoque justement R.E.M pour un « Supernatural » acoustique marquant. En conclusion, Victoria Williams et Vic Chesnutt viennent mêler leurs voix chevrotantes à une slide guitare pour un « God is Good » beau à pleurer. Sweet Relief II est donc un Tribute album fort recommandable, ce qui n’est pas souvent le cas, qui aura en plus contribué à mettre un peu plus en lumière Vic Chesnutt. Enfin, pour les gens plus curieux que moi…

 

 

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Commentaires
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Je suis d'accord avec ton avis sur cet album hommage à Vic Chesnutt. Les artistes concernés arrivent à une unité collective tout en gardant leur style respectif. Formule périlleuse mais gagnante qui avait déjà assuré le succès du premier volume consacré à Victoria Williams en 1993. D'ailleurs, à l'instar de Vic Chesnutt, cette dernière a publié des albums fort intéressants comme Loose qui figure en bonne place dans mes albums de chevet de l'année 1994.
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D
Salut Xavier , je te rassure , en ce qui concerne Vic Chesnutt , on se fout des textes . C'est surtout la voix , la présence et la musique qui impressionnent .
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D
Salut Xavier , il est possible que j'aille voir Eels . J'ai un copain qui est très fan et j'attends de savoir s'il peut y aller pour l'accompagner . je ne suis pas assez fan pour y aller tout seul . <br /> <br /> A propos de Vic Chesnutt , je te conseille vivement l'écoute de "Is the actor happy" . L'album est un eu inégal mais j'y reviens très régulièrement car il contient son lot de titres bouleversants ( "Guilty by association " et "Sad Peter Pan entre autres ). <br /> <br /> A bienôt ;)
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D
Salut Xavier, <br /> <br /> Pou le cas où tu ne l'aurais pas vu : les Eels au Radiant le 10.09 . pas trop cher en plus ( 30 euros). <br /> <br /> A bientôt ;)
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