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Blinking Lights (and other revelations)
18 mars 2020

# 112 / 221

112

 

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1996 est une année charnière pour Joey Burns et John Convertino. Les deux musiciens, paire rythmique du groupe Giant Sand mené par Howe Gelb, s’amusent à enregistrer ensemble quelques titres chez eux sur un 8-pistes. L’album sort sous le nom de Spoke, tandis que Giant Sand augmente sa pléthorique discographie (Build Your Own Night, it’s Easy) et que les trois musiciens se lancent dans un projet où ils inviteraient un artiste différent pour une collaboration éphémère. Celle qui ouvre le bal n’est autre que Lisa Germano, dont je suis déjà grand fan à l’époque, ce qui me fera m’intéresser de près à l’album en question, Slush, sorti sous le nom d’OP8 (un album splendide que j’achèterai directement en CD d’ailleurs). C’est ainsi que je ferai connaissance avec Calexico un an avant tout le monde puisqu’en 1997 Spoke est réédité avec pour la première fois l’apparition du nom du groupe tel qu’on le connait. Et, à l’instar de Slush, je tombe fan instantanément puisque j’enregistre intégralement le disque sur cassette. Spoke est un disque très dispersé avec une multitude de petites pistes (1), dont pas mal d’instrumentaux branlants avec guitare à moitié accordée et batterie enregistrée au fond de la cuisine, mais aussi Mazurkas à l’accordéon nostalgique et titres un peu plus rock tels que « Slag », encore joué de temps en temps en concert aujourd’hui. Au milieu, quelques titres ensoleillés évoquent déjà le futur Calexico, comme la slide guitare aux accents Mexicains de « Spokes » , le rock sudiste à la Pulp Fiction de « Scout » ou la rythmique que j’appellerai flamenco (faute de mieux) qu’on trouve sur « Sanchez » ou « Wash », sans doute le titre qui se rapproche le plus du Black Light à venir.  La fin d’album très mélancolique montre déjà le grand talent de songwritter de Joey Burns, notamment avec la magnifique ballade « Removed ». Très Lo-Fi mais aussi intéressant que recommandable, Spoke est le coup d’envoi d’une carrière qui explosera l’année suivante avec la sortie du grand classique the Black Light. Joey Burns et John Convertino se consacreront dorénavant à 100% à leur groupe et laisseront un Howe Gelb assez désemparé (2) s’occuper de reconstruire Giant Sand. Quant au projet de collaborations, il cessera donc après un unique épisode.   

 

(1)    Fun fact, « Mind the Gap » est l’enregistrement d’une annonce vocale de métro qui est aussi reprise par Radiohead sur leur B-Side d’OK Computer « A Reminder » 

(2)    Il jouait avec John Convertino depuis 10 ans quand même… 

 

 

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Qu’on le veuille ou non, évoquer Unbelievable Truth amène inévitablement la fameuse question « ce groupe aurait-il été connu si son leader Andy Yorke n’avait pas été le frère de qui vous savez ? ». Inévitablement car personne n’aura jamais la réponse, et ce d’autant plus que Almost Here est à la fois dans le haut du panier des albums de pop mélodique de l’époque et largement inférieur à the Bends. Si l’on devait le comparer à la musique du grand frère (comme c’était de coutume pour toute sortie en cette fin de décennie 90), nous dirions qu’elle en a les qualités mélodiques mais sans le génie et la tension, à l’image de « Settle Down », titre le plus Radioheadien d’Almost Here. Malgré tout, c’est un premier album très beau que j’avais enregistré en intégralité, et dont j’ai gardé beaucoup de souvenirs, surtout dans sa deuxième moitié. La plupart des titres sont des ballades mélancoliques qui s’excitent au moment du refrain, portées par le chant clair d’Andy Yorke et une production très soignée. Quelques morceaux plus nerveux retiennent l’attention, « Building », « Same Mistake » ou « Higher than Reason » (extrait ressemblant le plus à un tube sur l’album), mais pour moi le sommet du disque reste « Almost Here », tout bonnement l’une de mes chansons préférées de cette période (et pourtant 1998 est mon année musicale favorite, celle où les chefs d’œuvre se comptent par poignées). Ce n’est pas la plus représentative d’Almost Here musicalement, puisqu’uniquement composée de piano et de chant, en revanche elle symbolise bien la simplicité et l’émotion directe ressentie à l’écoute des compositions du trio d’Oxford. Pas suffisant pour pérenniser l’existence d’Unbelievable Truth qui, après un deuxième album (que je crois n’avoir jamais écouté) et une copieuse compilation d’inédits (rendez-vous en épisode 146), disparaitra deux ans à peine après ce joli coup d’essai.

 

 

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Je ne sais pas si vous vous en rappelez, on avait quitté Tanya Donelly en épisode 056 au moment où elle abandonnait les Breeders après Pod pour fonder Belly et sortir un premier album qui m’avait bien plu à la réécoute. En ce qui me concerne j’ai dû relire mon article pour savoir ce que j’avais pensé de Star (lien ICI) ce qui interroge sur mes capacités mémorielles autant que sur la qualité dudit album. Je ne partais pas trop confiant sur King, sorti deux ans après Star, vu que je n’en avais enregistré qu’une grosse moitié (et aussi parce que la pochette est affreuse, c’est tout le même type qui a fait les artworks de Belly et, malheureusement, c’était pas Vaughan Oliver…). En réalité, King a beaucoup moins vieilli que ce que je le craignais, au niveau son et intention on pourrait presque le comparer au Unbelievable Truth qui précède qui finalement n’a que 3 ans de moins: de la pop tranquille qui s’énerve  sur des refrains, avec quelques morceaux un peu plus rock pour faire single. Quand Tanya Donelly reste sobre, c’est équivalent, mais elle a une fâcheuse tendance à vouloir complexifier inutilement ses compos (« Red » part dans tous les sens) ou à tenter des trucs improbable au chant, ce qui ne marche pas du tout. Au final restent le dynamique morceau d’introduction « Puberty », et les ballades « Seal my Fate » et « the Bees » : pas grand-chose, quoi. D’ailleurs King ne confirmera pas du tout la réussite de Star et précipitera la fin du groupe, uniquement réactivé (comme tant d’autres) en 2018 pour un album auto-produit qu’on a écouté une fois et aussitôt oublié, tant il semblait surgir d’un passé révolu. Après Belly, Tanya Donelly continuera en solo pour un très joli Lovesongs for Underdogs évoqué en épisode 055 et d’autres albums plus dispensables qu’on redécouvrira plutôt en fin de challenge, si on y arrive…

 

 

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