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Blinking Lights (and other revelations)
2 juillet 2020

# 119 / 221

 

119

 

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C’était il y a environ 100 épisodes : je chroniquais le deuxième album de Rage against the Machine, Evil Empire. Je n’avais que peu gouté au premier album culte, pour des raisons que j’ai exposé en cassette  #11, et pourtant voilà que j’enregistrais ce disque au moment de sa sortie, bizarre non ? En réalité je m’en suis souvenu après coup, c’est un pote qui avait fortement insisté pour me le prêter. Aurélien faisait partie de l’inénarrable troupe de copains de mon club de judo dont j’ai parlé longuement dans les premiers temps de cette rubrique, et il habitait tout près de chez moi, ce qui nous laissait l’occasion de discuter longuement deux fois par semaine en rentrant à pied de notre entrainement. Aurélien avait les cheveux longs, des chemises de bucheron à carreaux, un grand poster du Che dans sa chambre, et c’était un fervent militant du parti communiste (1). Et, logique, il était ultra fan de Rage Against the Machine. Autant dire un véritable ovni pour moi, même si je pense que la plupart d’entre vous, chers lecteurs, avez eu des potes de ce style au Lycée, voire avez-vous-même arboré un T-Shirt jaune floqué du jeune superman de Evil Empire. 

Bien qu’Aurélien n’ait jamais réussi à me convertir ni au communisme ni à RATM, j’empruntais tout de même à la médiathèque the Battle of Los Angeles, 3eme et dernier véritable album de Rage Against the Machine, ce qui situe cette cassette aux environs de l’année 1999. Une fois encore je faisais la fine bouche en ne retenant qu’une petite moitié du disque, ce qui n’est guère étonnant vu que le groupe n’avait pas changé d’un iota sa formule. C’est cependant tout à leur honneur d’avoir gardé cette énergie et cette créativité 7 ans après leurs débuts, ce dont le violent introductif « Testify » confirme d’emblée. Toujours basé sur les sons de guitare étranges de Tom Morello, la rythmique funk de Tim Commerford et Brad Wilk et surtout le chant ultra agressif de Zack de la Rocha, la musique de Rage Against the Machine garde sa puissance, notamment sur « Sleep Now In The Fire » doté d’un riff de guitare  très efficace. Si « Born Of A Broken Man » calme le jeu sur ses couplets avec une partie inhabituellement mélodique, la tension reste palpable et l’explosion inévitable sur les refrains. Une explosion inévitable pour le RATM aussi, malgré la qualité et le succès de the Battle of Los Angeles : c’est un peu le destin des groupes aussi engagés. Mais nous verrons ca un peu plus tard puisque contre toute attente, leur baroud d’honneur posthume figure aussi sur ces cassettes.

 

(1)    Croyez-le ou non, Aurélien poussait la caricature jusqu’à posséder un papa prof d’histoire qui portait un collier de barbe et fumait la pipe…  bon à l’époque j’avais voté Chirac parce que sa marionnette des Guignols de l’Info me faisait marrer (ce qui faisait bondir de rage Aurélien) donc je vous laisse juger qui était le plus ridicule de nous deux…

 

 

 

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En prolongation du Goo dernièrement chroniqué, l’EP Dirty Boots de la même période contenant 5 titres live dont trois seulement retenus ici. Pas grand-chose d’extraordinaire sur ces versions captant bien l’énergie de Sonic Youth sur scène, si ce n’est le chant très rageux de « Dirty Boots » (est-ce vraiment la voix de Kim Gordon ?) et la dissonance de l’inédit instrumental « the Bedroom ».

 

 

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Is this Desire ? est sans doute l’album de PJ Harvey que j’ai le plus réévalué avec le temps, et cette réécoute l’a confirmé.  La chanteuse accentue encore la diversité de production entamée sur l’album précédent, le célèbre To Bring You My love, utilisant en plus des sons electro et flirtant à plusieurs reprises avec le trip hop (« the Garden » évoque presque Portishead). C’est sans doute ce qui m’avait perturbé à la découverte du disque, mais aujourd’hui je trouve que cela se marie fort bien avec les titres plus acoustiques comme les splendides « Angelene »  et « Is this Desire ? », alpha et omega d’un album globalement très sombre, semblable à ces cieux orageux chargés de tension lourde qui se fendent parfois d’un éclair soudain. Ainsi le chant de PJ Harvey, la plupart du temps très grave, s’envole-t-il parfois en brusques cris révélant une maitrise vocale impressionnante, avec en titre emblématique un redoutable « the Sky Lit Up ».  Coincé entre deux albums beaucoup plus faciles d’accès,  Is this Desire ? a été moins mis en valeur par la critique mais reste d’un très bon niveau, à la hauteur de cette insurpassable année 1998.

 

 

 

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Depuis que j’avais découvert les Pixies, j’étais devenu un grand fan du légendaire label 4AD. Cela m’avait valu quelques belles découvertes (ah, Kristin Hersh, Lisa Germano !), mais je n’avais pas encore rencontré son côté obscur (ou plutôt son coté mou). J’avais eu quelques aperçus avec Dead Can Dance, mais le groupe était si original et bon que rien ne laissait entrevoir le drame à venir : Cocteau Twins.  C’est vraiment un groupe culte qui m’a emmerdé au possible, j’ai bien insisté car il avait aussi quelque chose de beau dans cette musique mais rien à faire, j’ai très peu écouté les extraits retenus en ces cassettes. Commencer par une compile d’EP, à savoir Tiny Dynamine et Echoes in a Shallow Bay n’était sans doute pas le plus judicieux, mais je doute que les albums originaux de cette époque (milieu des 80’s) ne m’aient plus enthousiasmé. Ce son vaporeux, ces mélodies lointaines et cette batterie rikiki, bref, cette production typiquement 80’s, voilà bien tout ce que je n’aime pas en musique. Et ce malgré la voix assez fascinante d’Elizabeth Frazer, parfois proche de celle de Lisa Gerrard (« Plain Tiger »). Quelques titres, au tempo plus soutenu et à la tonalité plus agressive, sortent du lot (« Pale Clouded White ») et laissent entrevoir un réel potentiel rock, mais ils souffrent terriblement de la prod et ne laissent que peu d’empreinte dans la mémoire de l’auditeur. On verra si les choses ont évolué avec le temps, puisque la cassette suivante enchaine directement avec l’un des derniers albums du trio. J’en doute fort, et je crains même le pire…

 

 

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