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Blinking Lights (and other revelations)
29 mars 2021

Hors Série #08 - FORK - Sigournium Sessions

HS8 a

 

Il y avait à l’ENIM tout un groupe de gars fan de metal qui prenait une place importante au club Musique. L’un des plus charismatiques et doués avait fondé un quatuor appelé Ersam qui avait enregistré un album dans la grande tendance de l’époque, le Nu Metal. Je n’étais pas très fan de ce qu’ils écoutaient (Korn, Linkin Park etc…) mais j’aimais bien les voir sur scène et nous étions allé ensemble à un festival à Strasbourg avec Sepultura en tête d’affiche, c’était vraiment cool. L’un de leurs potes, Fabien, était un guitariste comme j’en ai rencontré quelques-uns : ne payant pas de mine (look à la John Lennon)  mais ayant usé ses doigts pendant des années sur des riffs et des partitions présentés dans les Hard Rock Magazine. Je ne me rappelle plus comment nous en étions venu à fonder un groupe, mais le fait est que lorsqu’on se décida à se lancer, je rappelais immédiatement Vincent (voir épisode précédent) pour tenir la batterie. Nous recrutions même un des rares bassistes de l’école, Damien alias Metallos, un gars extrêmement sympathique au look d’enfer (cheveux très courts, un œil éclaté et un style brut de décoffrage). Le but était de faire des reprises de rock bourrin, et nous optâmes pour le nom assez efficace de Fork, sans fioritures et facile à gueuler.  J’étais clairement le maillon faible du groupe, incapable de participer musicalement à des morceaux pour la plupart assez techniques, mis à part quelques accords de guitare sur certains d’entre eux,  aussi avais-je été propulsé chanteur sans en avoir trop les capacités.

 

IMG_20210325_222142

 

Je craignais donc la réécoute de cette cassette regroupant une sélection de trois répétitions, ayant toujours en mémoire le camouflet que m’infligea la seule nana du gang metal, unique spectatrice à ce jour à avoir osé me dire que je chantais comme une casserole. J’ai failli ne pas en avoir le cœur net, car au moment de lancer la cassette, tel un funeste présage, sa bande se tortillonna en un inextricable nœud. Après ablation d’une vingtaine de centimètres et usage de scotch, selon une technique ancestrale que seuls les vieux maitrisent et que je n’avais plus pratiquée depuis une vingtaine d’années, j’eu enfin accès à ces Sigournium Sessions (venant d’une discussion où on délire sur un hypothétique nom de groupe, Fab et ses Sigournium).

 

HS8 b

 

Notre setlist est donc composée de 7 titres et débute par « Thunderstruck », dont l’intro quasiment parfaite suffit d’emblée à prouver le niveau de Fabien. Vincent est assez impressionnant tout du long même si quelques pains subsistent, notamment sur ce morceau d’AC DC (mais apparemment il a pas les bonnes chaussures ni la bonne batterie… sacrés batteurs, tous les mêmes !). On entend assez peu Metallos, ce qui indique qu’il joue juste, reste donc mon chant gutural dont la qualité varie selon les titres. Il est bien adapté aux extraits les plus punks que sont « Anarchy in the UK » et « So What », en revanche c’est assez faux sur « Enter Sandman » ou « Bullet with Butterfly Wings » des Pumpkins, globalement le titre qu’on maitrise le moins. Sur « Mandatory Suicide » (Slayer), carrément bluffant musicalement, je me contente de beuglements inintelligibles (je n’ai jamais réussi à apprendre les paroles, sur scène j’avais le nez collé à  mon anti sèche). Un « Tostaky » de très bonne facture complète le set, là encore la maitrise du riff de guitare est excellente. Dans l’ensemble les titres sont interprétés sans nuances, c’est une vague de puissance qui donne autant la pêche que mal à la tête, cela reste assez convainquant même si rares sont les extraits sur cette cassette à avoir une fin potable. L’une des grosses différences avec mon groupe précédent, c’est le travail de mise en place qui est effectué, on reprend plusieurs fois certains passages,  on s’arrête en cas de décalage, on discute des interventions de chacun. Autre différence flagrante, la bonne ambiance qui règne dans le local de répète, témoins ces gros délires sur « Still Loving You », sur le massacre de « Knockin’ on Heaven’s Door » joué pour énerver Fabien (en bon fan de Metallica, il conchiait les Guns), ou une interprétation hip hop de « So What ». Ca chambre à tout va, ça raconte des blagues, bref, on est surtout là pour se faire plaisir : je me rappelle bien avoir adoré ces moments tout en étant conscient de mes faiblesses techniques. On avait donné au moins un bon concert en toute fin de soirée (quand plein de monde est bourré ou parti), je m’étais tellement pété la voix que j’avais dû abandonner le micro à un gars d’Ersam pour la fin de « Tostaky ». Ce qui est sûr c’est que je serais incapable de hurler comme ça aujourd’hui sans m’étrangler au bout d’une minute. 

Après quelques mois le semestre s’était terminé, Vincent s’était barré en stage je ne sais où, entrainant la fin de Fork. J’avais joué un moment en duo avec le batteur d’Ersam, puis ça avait été l’épisode Cm35 (voir cassette #139) et enfin la bascule vers une autre vie ; Il me faudrait attendre 5 ans et la rencontre avec Damien pour retrouver un nouveau groupe.

 

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