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Blinking Lights (and other revelations)
6 avril 2021

Avr 21: ECHOPLAIN, MOGWAI, CLOUD NOTHINGS

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ECHOPLAIN - Polaroid Malibu

 

Cet excellent groupe parisien vient chercher des noises à It It Anita sur leur propre terrain à grand coup de rythmiques bien saignantes et de fameux arpèges dissonants qu’ils aiment placer en début de morceaux pour mieux nous latter la gueule par la suite. On pourrait évoquer des touches math rock pour la batterie hachée menue, des reflets d’un Sonic Youth énervé ou quelques refrains flirtant avec le rock alternatif de notre jeunesse, mais Echoplain vient plutôt inventer une sorte de post hardcore, entre violence du propos et développements relativement complexes de titres très bien agencés. Le chant convaincant, même dans les rares passages beuglés, laisse la part du lion aux passages instrumentaux dans une formule trio qui fonctionne comme souvent à la perfection pour ce style de musique. Polaroid Malibu est un premier album addictif qui nous change un peu des sous-produits d’une vague post punk anglaise un peu trop envahissante ces derniers temps.

 

 

 

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MOGWAI - As the Love Continues

 

Plus de vingt ans qu’on se connait, avec les copains de Glasgow. Les retrouvailles sont régulières, tous les deux ans en moyenne, et toujours avec plaisir. Bien sûr, ça fait dix fois qu’on entend certaines vieilles histoires, ces « Fuck off the Money », avec claviers trafiqués et mélodies tranquilles, on les ressasse depuis le mythique Happy Songs for Happy People et à chaque BO, certaines ne nous ont pas quittés, d’autres seront vites oubliées (« Dry Fantasy »). Mais qu’importe, le talent est encore là, dans ces arpèges savamment développés, dans cette batterie toujours tant majestueuse  qu’humble, (« Pat Stains »), dans ces envolées dont seul Mogwai a le secret. « Supposedly, we were Nightmares » ou « Drive the Nail » regroupent tout ce savoir-faire, une montée en puissance qu’on savoure avec un égal plaisir même si elle ne recèle aucune surprise.  Sur As the Love Continues, titre si bien adapté à cette chronique de vieux fan, nos amis nous racontent quelques nouvelles anecdotes, et plutôt de celles qui nous captivent et nous rappellent pourquoi on les aime tant.  Le chant de « Ritchie Sacramento » en fait un titre aux accents pop pertinents, format chanson qu’on aimerait finalement trouver plus souvent chez Mogwai, quant aux violons de « Midnight Flit » ils sont assez risqués mais augmentent l’émotion ressentie à l’écoute de ce superbe morceau plus ambiant que ceux qui l’entourent. « Ceiling Granny », composition assez puissante dont la mélodie nous reste instantanément en tête, achève de faire de ce As the Love Continues un très bon cru écossais. Peu parviennent encore à placer l’un de leurs meilleurs titres sur un Dixième album et à nous donner ainsi envie de garder contact, quoi qu’il arrive. C’est la force des plus grands groupes.

 

 

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CLOUD NOTHINGS - the Shadow I Remember

 

Découverts début des 10’s, Cloud Nothings a souffert chez moi du syndrome du trop plein. A force de sortir le même album en un peu moins bien tous les deux ans, j’ai fini par laisser tomber sur un Last Building Burning pourtant pas si mauvais : mais quel intérêt alors que j’avais déjà fort peu écouté son prédécesseur malgré sa qualité. Une pause s’imposait, et je laissais passer pas moins de deux autres disques avant de poser une oreille sur the Shadow i Remember par hasard. Pause salutaire, ou regain de forme ? je ne sais pas, toujours est-il que ce condensé de punk indé m’a convaincu d’emblée au point que je le considère après de nombreuses écoutes comme le meilleur album de Cloud Nothings depuis l’excellent Attack on Memory. La formule n’a guère changé, les titres au tempo furieux s’enchainant sans trop de respiration (11 pistes pour 32 minutes), le frénétique batteur comblant toujours les moindres espaces laissés libres par ses potes. Tout au plus la tension des débuts aura complètement laissé place à un esprit plus guilleret, les refrains s’orientant de plus en plus vers le skate punk, mue entamée depuis déjà bien des années. Le groupe de Dylan Baldi compense cette linéarité par des trouvailles permanentes, des guitares sacrément inventives au piano ravissant à chacune de ses interventions. Quelques brûlots plus expéditifs ou dissonances éparpillées avec modération achèvent la description d’un album concocté par un Steve Albini toujours dans les bons coups. the Shadow i Remember, sans aucun temps mort et aidé par une durée idéale, n’a pas fini de tourner sur la platine.

 

 

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