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Blinking Lights (and other revelations)
12 novembre 2021

# 155 / 221

155

 

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Quelques temps après sa sortie, je complétais mon intégrale de Pavement en empruntant leur cinquième album, Terror Twilight. Bien accroché depuis l’écoute de Brighten the Corners et surtout Wowee Zowee, j’enregistrais quasi intégralement ce disque, bien qu’il y manque les quelques tubes qui avaient fait la réputation du groupe depuis le début des années 90. Enregistré dans la douleur, Terror Twilight est un bon album qui s’avéra cependant décevant pour les fans, notamment par la production de Nigel Godrich, lissant les derniers restes de lo-fi qui avaient propulsé Pavement en haut des playlist des radios indés US. Son assagi et technique redoutable, on est loin d’un « Summer Babe » ou d’un « Cut your Hair », mais la folie de Pavement est toujours présente sur chaque composition, surtout en fin d’album où le groupe s’amuse à brouiller les pistes dans des morceaux à tiroir mêlant gros rock indé, folk tristoune, pop guillerette découpée en deux par des passages déjantés et autres développements mélancoliques dont Stephen Malkmus a le secret. L’omniprésent guitariste nous gratifie de solos toujours aussi inspirés et de son chant si particulier, qui touche dès les premières notes de la ballade « Spit on a Stranger ». Entre ce premier morceau et l’épique « the Hexx », les cinq fous furieux Californiens auront sauté allègrement du coq à l’âne, allant jusqu’à insérer un passage jazz rock sur « Platform Blues » (occasion d’un featuring de Johnny Greenwood à l’harmonica) tout en conservant une homogénéité toute personnelle, morceau de bravoure qui pourtant ne parvient pas à masquer l’impression de fin de règne de Terror Twilight. On est en 1999, la décennie du rock alternatif s’achève et avec elle disparait le plus singulier porte étendard du mouvement. Miné par les dissensions internes, Pavement splite après une dernière tournée et, malgré quelques sporadiques reformations pécuniaires à laquelle j’adorerais apporter mon obole, n’a toujours pas retrouvé le chemin des studios, chacun allant de son côté pour des carrières à l’ambition et la réussite variées.

 

 

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The Reindeer Section est un supergroupe formé par Gary Lightbody, leader de Snow Patrol, qui compose et interprète au chant et à la guitare l’essentiel de ce premier album sorti en 2001. Il s’entoure principalement du batteur de son groupe, du bassiste du groupe Astrid et de John Cummings, l’un des guitaristes de Mogwai, mais invite aussi une multitude de musiciens issus de la scène Ecossaise de l’époque, autant de noms qui m’auront décidé à emprunter Y'All Get Scared Now, Ya Hear! à la médiathèque. Bien m’en pris, puisque c’est un très bon disque que j’enregistrais dans son intégralité avant de l’acquérir bien vite en CD. Le vinyle eut d’ailleurs été plus judicieux, tant l’album est clairement séparé en deux parties. Sur la première face, on trouve des ballades de folk indé, lentes et mélancoliques, où les arpèges de guitare et la très belle voix de Gary Lightbody (posée et légèrement éraillée) font merveille. Dans la lignée de certains titres d’Arab Strap ou du Sea Change de Beck, les compositions rehaussées parfois de piano ou d’harmonies vocales sont homogènes mais très belles et dans l’ensemble assez courtes, ce qui empêche toute lassitude. La deuxième face, introduite par l’entêtant « Raindrop », joue plus sur des accents trip hop avec un rythme plus soutenu (c’est d’ailleurs souvent un autre batteur qui officie) et des guitares plus répétitives. « Tout le Monde » lorgne vers l’electro tout en gardant un esprit post rock avec quelques belles explosions saturées, tandis qu’Aidan Moffat vient trimballer son humour noir et son chant reconnaissable entre mille sur un « Nytol » rythmé par des congas. Là encore on frise la perfection pour un amateur comme moi de post rock 90’s dont Glasgow constitue un des indéniables épicentres. Si j’achetais directement le deuxième (et dernier) album de The Reindeer Section à sa sortie l’année suivante, je ne me suis jamais intéressé aux disques de Snow Patrol, ce qui me semble à la réécoute de Y'All Get Scared Now, Ya Hear! une erreur assez incompréhensible. Voici un groupe qui rejoint d’ores et déjà mon interminable liste à écouter, tonneau de Sisyphe dont, par définition, je ne viendrais jamais à bout.

 

 

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the Reindeer Section (plutôt période 2eme album). But du jeu, identifier un maximum de musiciens (on ne s'étonnera pas de trouver Aidan Moffat à coté des filles) 

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