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Tout comme REM ou quelques autres, Pink Floyd a été un groupe dont j’ai tenté de découvrir la discographie mais dont l’indisponibilité des albums en médiathèque ne m’a pas aidé. Résultat, quelques emprunts sporadiques et dans le désordre, pas vraiment la meilleure manière d’appréhender des carrières aussi longues et riches. Je ne me souvenais d’absolument rien de the Final Cut avant cette réécoute, et j’ai donc été frappé dès l’entame de « Your Possible Pasts » par la similarité avec le son et l’ambiance de the Wall, seul album de Pink Floyd que je maitrise vraiment. Chant dramatique et théâtral, explosions et flange à fond sur la gratte, echos qui disparaissent et solos hyper purs et assez remarquables, ballades tristounettes côtoyant du rock de stade (« Not now John » est très similaire dans l’esprit au tube « Another Brick in the Wall (part 2) ») : c’est le Pink Floyd que j’aime. Etonnant donc que je n’aie enregistré qu’une petite moitié du disque. Un petit tour sur Wikipedia et tout s’éclaire : non seulement the Final Cut est le successeur de the Wall, mais il devait servir à la base de bande sonore au fameux film du même nom avant que Roger Waters ne change de plan. Il y a cependant une bonne partie des titres qui viennent des sessions de the Wall et, je vous le donne en mille, c’est justement ceux que j’avais retenu. Il me reste donc à réécouter cet album intégralement pour avoir un meilleur jugement et, éventuellement, l’acquérir.
Je l’avoue, l’un des plus flagrants trous béants dans ma culture musicale est ma méconnaissance de l’œuvre de Neil Young. J’ai pourtant un immense respect pour lui, attendu que les ¾ des artistes que je vénère l’ont repris au moins une fois dans leur carrière, avec des titres que j’apprécie la plupart du temps. Mais voilà, à chaque fois que j’ai posé une oreille sur un disque du vénérable Loner ca m’en a titillé une sans que l’autre ne se meuve. Ainsi en est-il une fois de plus à la réécoute de cette moitié de Silver & Gold : de l’harmonica, de la slide guitar à foison, de la guitare country, une ambiance feu de camp sympatoche, il n’en reste pas grand-chose une fois la dernière gorgée de whisky avalée. Je ne sais où se place cet album dans le cœur des fans, mais de toutes manière j’avais eu la même impression à l’écoute de chefs d’œuvre avérés comme Harvest ou After the Gold Rush. Donc tant pis pour moi.
Après mon enthousiasmante découverte de Giant Sand, j’empruntais immédiatement ce Selections Circa 1990-2000, commençant comme il se doit par le « Shiver » écouté l’épisode précédent. Bon, les best of sont en général assez chiants à chroniquer, d’autant qu’il sont souvent amputés des titres que j’avais déjà en ma possession lors de leur emprunt, mais au moins celui-ci aura-t-il été un vrai plaisir à réécouter. Que du bon dans cette sélection variée, avec à la manœuvre un trio Howe Gelb, Joey Burns et John Convertino en état de grâce, et le passage de Rainer Ptacek, Lisa Germano, John Parish, Lucinda Williams et de plein d’autres copains (et, évidemment, une reprise de Neil Young). C’est sombre, guilleret, expérimental, classique, tranquille, excité, gouailleur, sérieux, assez rock (incroyable « Yer Ropes ») ou très country, mais toujours avec cette patte reconnaissable entre mille. Réussite flamboyante, ce best of donne envie d’écouter chacun des albums cités. Et il y en a beaucoup…