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Blinking Lights (and other revelations)
26 janvier 2023

# 178 / 221

178 

 

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En 2002, Frank Black and the Catholics sortent deux albums coup sur coup. Si Devil’s Workshop était, comme nous l’avons vu en épisode # 172, assez décevant, Black Letter Days est de son côté un album étonnamment réussi. Je dis étonnamment car la formule est dans la continuité du Frank Black de l’époque, mais il court sur ces 18 morceaux un enthousiasme communicatif assez inexplicable, comme si avoir convoqué Tom Waits pour introduire et conclure ce disque lui avait donné ce supplément d’âme qui manquait justement à son faux jumeau. Dès lors, le rock n roll imprégné de blues dont la bande s’empare avec gourmandise fait mouche à chaque piste, piano, guitares et pedal steel rivalisant de mélodies pour accompagner un leader à son sommet. On notera notamment que les multiples chansons d’amour émaillant ce Black Letter Days sont aussi émouvantes qu’inspirées. Plus sage que le cultissime Teenager of the Year, cet album l’évoque cependant à quelques reprises, quand le groupe retrouve sa science des intros imparables et des finaux entêtants, des solos de guitare venus de l’espace et des petites comptines déjantées. Black Letter Days est le dernier album entièrement réussi de Frank Black, à ranger à côté d’illustres prédécesseurs déjà plus tous jeunes à l’époque.

 

 

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The Cure est un groupe adulé par la majorité des potes de mon âge (ou un poil plus vieux), mais je n’ai jamais véritablement accroché, quand bien même ils influencèrent bon nombre de mes groupes fétiches, en particulier les Smashing Pumpkins. C’est pour moi l’archétype du groupe à single, avec ces « Boys don’t Cry » et autres « Close to Me » irrésistibles, ce que tend à contredire la réécoute d’un Seventeen Seconds enregistré quasi intégralement à l’époque. Pour moitié instrumental, l’album développe une ambiance oppressante, gothique, où la basse tendue à la Joy Division (« Play for Today ») côtoie un clavier déglingué et une guitare plus savante que dans mon souvenir. Seule la batterie minimaliste, quasi boite à rythme en fait, n’emporte pas mon adhésion, mais elle participe à cette froideur générale sur laquelle Robert Smith vient poser un chant fantomatique. Bande son d’un film d’épouvante sans tueur où les victimes s’effaceraient lentement  du paysage, bien représentée par le célèbre titre « A Forest » s’étalant sur presque 6 minutes, Seventeen Seconds replace les quatre corbacks anglais dans mon viseur, même s’il me semble que ce disque est de très loin mon préféré du groupe (cela dit je n’ai jamais écouté Boys don’t Cry aka Three Imaginary Boys). Nous aurons l’occasion de vérifier ca à plusieurs reprises prochainement dans cette rubrique.

 

 

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Oui, normalement dans la série ce devrait être Mellow Gold, l’un des 3 disques de Beck à être sorti en 1994, mais ça ne saurait tarder, pour l’instant on saute directement deux ans après au successeur, l’incontournable Odelay. Beck y bricole le plus souvent son Electro Funk répétitif et groovy sur lequel il pose une voix nonchalante, recette faisant merveille sur les titres phares de l’album, comme l’introductif « Devils Haircut ». Mais on ne saurait résumer Odelay à ca (même enregistré à moitié), Beck ayant ajouté dans sa marmite sonore du gros rock, de la guitare folk, des hurlements, des samples, des jingles, du saxo, le tout arrosé d’une généreuse dose d’harmonica. Talentueux et unique, certes, mais un peu trop copieux à mon gout. J’insisterai assez longtemps avec le créatif Californien, mais n’y trouverais mon bonheur total que bien des années plus tard.

 

 

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