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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

RAMONES - Loco Live

the_ramones_loco_live


Depuis que ce blog est ouvert, je me rends compte que je n’ai quasiment pas parlé des Ramones. Après une bonne piqure de rappel à Berlin, il était temps de leur rendre hommage, et ce ne pouvait évidemment se faire qu’avec un Live. Si l’on regarde la longue carrière des Ramones (14 disques studio entre 1976 et 1995), on peut grosso modo la couper en quatre périodes (en fonction du line up plus que de la musique, car globalement les Ramones ont toujours fait la même chose). La première période, avec le groupe original (Joey au chant, Johnny à la guitare, Dee Dee à la basse et Tommy à la batterie), comprend les trois premiers disques et se conclue par le légendaire It’s Alive. En général, c’est ce Live que les fans ou les blogueurs mettent à l’honneur, ce qui est assez logique : avec Ramones, Leave Home et Rocket to Russia (sans doute leur meilleur), les Ramones ont déjà tout dit, et ces albums contiennent la plupart de leurs tubes majeurs.

 

La deuxième période, celle ou Marky remplace Tommy derrière les futs, court sur 4 albums (dont les deux derniers, Pleasant Dreams et Subterranean Jungle, sont sans doute les plus dispensables du groupe). Marky viré (1), s’ouvre la troisième période (Richie à la batterie) jusqu’à l’album charnière Brain Drain qui voit Marky revenir et Dee Dee, usé jusqu’à la corde, remplacé par le jeune CJ. Le Loco Live qui nous occupe est enregistré à ce moment là. Vient ensuite la quatrième période, avec CJ à la basse, comprenant les 3 derniers disques (dont un de reprises), bien meilleurs que ce que les esprits chagrins ont pu en dire.

 

Plusieurs raisons me font préférer le Loco Live au It’s Alive. Tout d’abord, j’ai découvert les Ramones avec Mondo Bizarro, sorti en 1992, année où j’ai commencé à écouter de la musique. J’ai poursuivi avec les autres disques de la quatrième période, ainsi que Brain Drain dont le Loco Live contient quasiment tout les meilleurs titres (je pense notamment à la reprise explosive « Palisades Park » ou au bon single « Pet Sematary » écrit à la demande de Stephen King pour la BO du film tiré de son bouquin Simetierre). Je ne suis donc absolument pas un intégriste de l’âge d’or des Ramones, selon lesquels tout ce qui vient après Road to Ruin ne sert à rien. Ensuite, les deux concerts ont plus d’une dizaine de titres en communs, et tant qu’à faire les plus grands classiques (« Blitzkrieg Bop », « Sheena is a Punk rocker », « Pinhead », « Rockaway Beach » etc….). On évite alors les morceaux dispensables des premiers albums (« I Wanna be well », « Here Today, Gone Tomorrow ») au profit de vrais tubes postérieurs. Car tout les albums des Ramones contiennent leur lot de morceaux intéressants, et la setlist du Loco Live en est particulièrement bien fournie : indispensables « Psycho Therapy » et « Beat on the Brat », redoutable enchainement « Mama’s Boy » « Animal Boy », singles jouissifs tels « Rock n’ roll High School » ou mon titre favori, « Bonzo goes to Bitburg », quasiment rien ne manque à l’appel. Pour finir, l’augmentation progressive de l’agressivité musicale des Ramones au cours de leur carrière donne au Loco Live un coté moins monotone que son ancêtre It’s Alive (d’autant que le quatuor y joue encore plus vite) et le place donc comme un bien meilleur best of, à l’exception de quelques regrets comme « Glad to See you go », « Now i wanna sniff some Glue » ou « We’re a happy Family » (2).

 

Loco Live, c’est donc l’enchainement presque ininterrompu de 33 titres joués à fond la caisse selon la formule Ramones : le 1 2 3 4 introductif de rigueur, un rythme simple mais infernal à la batterie, un enchainement d’accords basiques mais millimétré par Johnny,  aucun solo, 3mn grand maxi par chanson (le plus souvent 2 mn suffisent), des paroles fédératrices et collant parfaitement à l’univers musical (et accessoirement souvent beaucoup moins crétines que certains l’écrivent), le tout porté par la voix extraordinaire de Joey. Sheena et Judy sont peut être des punks, mais je suis constamment étonné qu’on cite les Ramones comme partie intégrante de ce style avec un chant aussi classe… Certes, le quatuor New Yorkais a redécouvert avant tout le monde les bienfaits de la simplicité et l’efficacité de titres composés d’énergie brute, mais il n’avait que faire d’un mouvement anglais qui fut plus une question d’attitude que de musique. Mis à part un attrait pour la violence et la consommation excessive d’alcool et de drogues, les Ramones n’avaient pas grand-chose en commun avec les anarchistes crêtés. Rappelons que Johnny fut un ultra conservateur de la pire espèce, que Joey gagnait sur la fin plutôt son pognon en boursicotant qu’en vendant des disques, sans parler du dernier arrivé CJ, un authentique Marines. Les Ramones faisaient juste du Rock N’ Roll, et ils le faisaient bien. A vrai dire, personne n’a fait mieux qu’eux dans le genre depuis les 80’s (3). Une simple écoute du Loco Live suffit à le prouver….

 

 

(1)   Pour cause d’alcoolisme. En punition, les Ramones l’isoleront sur la pochette de Subterranean Jungle où le malheureux n’est visible que derrière une fenêtre toute taguée. Un bon exemple de l’ambiance régnant dans le groupe, à priori exécrable dès la fin de la première période…

 

(2)   It’s Alive a en fait une supériorité plus symbolique, par le fait qu’il est le dernier disque avec le line up original et qu’il a été enregistré à Londres, ville fondamentalement plus rock que Barcelone…

 

(3)   Pour moi, leurs meilleurs disciples actuels sont Off ! (pas vraiment des petits jeunes, cela dit).

 

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