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Blinking Lights (and other revelations)
25 avril 2015

CONTROL

Nouvelle image

 

Autre film, plus actuel celui-ci, Control, sur le groupe Joy Division et son charismatique leader, Ian Curtis. Je me suis déplacé au « Club », cinéma indépendant de Grenoble dont la toute petite mais très propre salle était idéale pour ce genre de film. Le travail esthétique, belles images en noir et blanc nous plongeant dans l’Angleterre des années 80, un peu à la manière du  Quadrophenia des Who dix ans plus tôt, sera le seul intérêt de Control pour les non amateurs de Joy Division. Car contrairement au scénario du film des Who, nous sommes ici quasiment dans un documentaire, impression renforcée par l’excellence du jeu des acteurs (Sam Riley dans le role de Ian Curtis, et le manager plus vrai que nature !) et ce fameux travail de reconstitution (voir les photos des groupes ci dessus, le vrai en dessous du faux). Documentaire présentant les cinq petites années de la vie du groupe, depuis la titularisation de Curtis comme chanteur, en passant par des périodes de plus en plus longue de solitude et de silence jusqu’à son suicide à l’age de 23 ans. Pas de quoi tenir en haleine le spectateur, s’il n’y avait cette musique, si novatrice et géniale que les managers se battent dès le début pour signer le groupe.

Pour le fan de cette musique mais ignorant de la vie du groupe (ce que j’étais), ce film est donc en revanche excellent, et notamment pour la traduction systématique des paroles et leur éclairage par les scènes de la vie de Curtis (et aussi parce que ça fait du bien de voir les acteurs jouer véritablement de leurs instruments, et pas faire semblant). Un film qui démystifie quelque peu ce suicide forcément vu de loin comme l’expression d’un romantisme morbide. Romantique, Curtis l’est simplement au début, lorsqu’il se marie puis veut un enfant sur un coup de tête vers ses 18 ans. Mais la réalité le prend de plein fouet, d’autant plus vite que l’ascension du groupe est fulgurante : une femme et un enfant, il faut les aimer et s’en occuper. Et Curtis, trop jeune, fuit la réalité dans sa musique et auprès d’une jolie journaliste représentant à ses yeux la liberté. Le film tente bien un passage christique de l’artiste étouffé par des fans de plus en plus exigeants, mais montre finalement que c’est le traditionnel cocktail de lâcheté et de culpabilité (avec il est vrai le catalyseur épilepsie qui pourrit la vie du chanteur) qui le mènera vers sa fin tragique. De cette courte vie restera donc le légendaire Unknown Pleasures et quelques singles qui scotchèrent sur son siège ce soir là le public relativement nombreux jusqu’à la dernière seconde du générique.

 Sont sortis récemment en édition deluxe Unknown Pleasures, Closer et Still. Les hermétiques pochettes signalent uniquement l’ajout d’un CD live sans mentionner ni la date ni la setlist. Sachant que le cadavre de Curtis n’était pas refroidi que les vautours de la musique business sortaient une fioriture de live, tous plus inaudibles les uns que les autres, on sera avisé de télécharger ces albums deluxe et de les écouter avant d’investir…

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