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Blinking Lights (and other revelations)
25 avril 2015

Good to See You, ALICE COOPER

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Il y a quelques années, je traînais continuellement au Cours Julien, seul quartier « artistique » de Marseille, à la recherche de quelques perles musicales rares. En ce temps là mon graal personnel était  une hypothétique vidéo d’un concert du Alice Cooper Band avec tous les membres originaux sur scène. Une de mes rares quêtes dont l’échec fut total malgré ma persévérance. Et voici depuis quelques mois ce DVD Good To See You Again sorti du chapeau, dont la présente critique clôturera le long chapitre de ce blog consacré au clown rocker. Tout d’abord ce DVD n’est pas tout à fait un concert, puisqu’il s’agit d’un film diffusé à l’époque dans des théâtres (wouah !!), les chansons du Billion Dollar Babies Tour sont donc entrecoupée de scènes filmées (à la mode d’aujourd’hui, c’est très énervant mais là on leur pardonne puisque c’était leur intention lors de la création de ce Good to see you again).

La première scène est assez marrante puisqu’on découvre le groupe de blanc vêtu déguisé en fanfare, avec un Alice Cooper blond poussant la chansonnette dans une bonne parodie des crooners d’alors. Ensuite, ben ça part en couille. Les scènes à la Laurel et Hardy, le talent en moins, semblent avoir été écrites lors de réunions tournant à la beuverie avant que dans un dernier sursaut de conscience quelqu’un lance un « Ptain on a encore rien écrit !! ». Les membres du gang d’Alice s’amusent donc entre eux comme des potaches à cinq sur le dos d’un éléphant, ou poursuivis par un fou à l’accent allemand montant à l’envers un âne chaussé de baskets, laissant le spectateur perplexe sur le bord du chemin (et de l’ennui). On passera donc à bon escient sur le mode concert complet, virant ces idioties. L’image et le son sont d’époque, ce qui est normal. Par contre ce qui est déplaisant, c’est que la première moitié du concert est filmée merdiquement, et malgré de bons enchaînements de tubes, la déception pointe : on n’y voit pas grand-chose et la scène est plus kitsch que trash. Tout au plus avons-nous une bonne vision de l’ambiance des concerts de l’époque et regrettons nous de n’avoir pas vécu ça. C’est à partir de l’énorme « My stars » que les choses s’arrangent. Les caméramen et producteurs font enfin leur boulot, et le groupe se roule enfin dans la fange tant attendue. Si aujourd’hui on en a vu d’autres, on comprend le désarroi des bonnes familles dans les années 70. Ca commence de façon marrante et très kitsch sur « Unfinished Sweet » par l’intervention d’un dentiste fou sur les parties génitales du chanteur, qui ira bastonner une pauvre fille déguisée en molaire à coup de brosse à dent géante avant de faire mine de la violer (scène censurée à l’époque). Alice Cooper sort ensuite son serpent (je parle d’un vrai boa) sur « Sick Things », avant de se rouler au milieu de morceaux de femmes et de poupées de manière suggestive (« Dead Babies »). On termine par une décapitation à la guillotine du chanteur plutôt convaincante sur « I love the dead » (beau tour de magie). Le rappel se compose d’une version longue de « School’s out » (malheureusement gâchée par des interruption crétines du pseudo film) où Alice Cooper balance des posters et de vrais billets de banque dans la foule ! Il se joue une dernière fois du public sur « Under my wheels », faisant mine d’embrasser les filles du premier rang, soit effarouchées soit en pamoison. Puis le drapeau Américain se déploie, les membres du groupe en guenilles le saluent ironiquement l’un après l’autre au son de l’hymne national avant de revenir tabasser un sosie de Nixon qui s’est pointé sur scène.

Quelques moments plaisants donc, mais il faut reconnaître que pour ce qui était présenté comme la quintessence du live subversif on reste sur notre faim.

Parfois la quête du graal réserve de meilleures surprises que le graal lui-même…

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