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Blinking Lights (and other revelations)
8 juin 2015

After the Gold Rush - I See a Darkness - Michigan - I Believe - Voice of the Seven Woods

Lachage pour ces vacances, j'ai pris le temps d'écouter une vingtaine de disques empruntés, de faire des découvertes, d'etre emballé, décu, surpris etc... Voici le temps de vous faire partager mes impressions, en commencant par une petite sélection folk.

EMPRUNTS D'ETE PART I

 

ny

 

Neil Young – After the Gold Rush – 1970

Neil Young et Bob Dylan ont ceci en commun que je ne les connais pratiquement qu’à travers les multiples reprises que mes groupes favoris ont fait de leurs chansons (au détail près que si j’ai accroché à de nombreuses reprises de Dylan, celles de Young m’ont la plupart du temps laissé indifférent). Autre point commun, leur discographie est tellement gigantesque que je n’ai jamais osé m’y attaquer franchement. J’ai donc profité de ces vacances pour tenter un album de Neil Young, non sans m’être renseigné auparavant auprès d’un connaisseur en la personne de mon pote Damien. Verdict : attaquer par un grand classique comme Harvest, et mieux encore After the Gold Rush.

Hélas, rien ne m’a vraiment percuté sur cet album. C’est bête à dire pour un album de 1970 d’un représentant symbole du folk, mais j’ai trouvé les compositions vraiment trop…classiques. Oui, on entend bien l’influence qu’à pu avoir Neil Young sur un Mark Linkous par exemple au travers de ses compos baba à la guitare en bois comme « Tell me Why ». Oui encore, j’ai bien décelé un embryon des accords de certains titres de Nirvana dans les morceaux plus rythmés (avec solos de guitare électrique et batterie simpliste) comme « When you dance you can really love », ou peut être étais je influencé par le titre de précurseur du grunge que certains attribuent à Young. J’ai surtout entendu beaucoup de pleurnicheries (« Oh, Lonesome Me ») et deux sympathiques refrains à reprendre en chœur au coin du feu durant moins d’1mn30 chacun. De vrais beaux titres, je n’en retiendrai finalement que deux: « After the Gold Rush » et « Don’t let it bring you down ». Malheureusement, ils sont entachés (surtout le premier) par une voix suraigüe extrêmement désagréable, qu’on retrouve pourtant assez peu sur l’ensemble du disque (« Birds » est épargnée par exemple). Je crois au final que ces vieux disques de folk n’ont plus grand-chose à m’apporter, même si j’ai conscience qu’ils aient pu, à leur époque, être estimés bouleversants (une époque qui ne connaissait ni Sparklehorse ni Kurt Cobain, donc). Pas sur que ca vaille la peine que j’aborde Mister Zimmerman, moi…

 

 

bpb

 

Bonnie ‘prince’ Billy – I See a Darkness - 1999

Will Oldham ne m’a pas encore tout à fait découragé d’écouter ses disques. Bien sur il en sort trop, et trop peu sont vraiment marquants. Mais il y a toujours quelques bons titres sur chacun, et je ne désespère pas retomber un jour sur un album qui me plaise autant que the Letting Go. Bref Bonnie ‘prince’ Billy, c’est un peu le Frank Black du folk, et si je ne me jette pas sur chacune de ses nouvelles sorties, j’essaye quand j’en ai le temps d’écouter un de ses disques parmi les mieux cotés. Dont I See a Darkness, considéré par les potes de mon groupe comme l’un de ses chefs d’œuvre. Ici, une comparaison peut être faite avec son illustre ainé chroniqué ci-dessus. A priori la même formule, un fort accent mis sur les textes, une musique plutôt calme avec guitare acoustique et piano, un album plutôt court et sombre (les pochettes ne respirent pas la gaieté), et pourtant des conclusions fort différentes. Car les mélodies de Will Oldham sur ce disque non seulement se retiennent, mais viennent même régulièrement nous hanter, nous forçant à y revenir sans cesse. Il y a les mélodies, et il y a la voix, ou plutôt les voix. Est-ce la force de l’interprétation, les superbes  harmonies, la sincérité du propos, qu’importe mais on reste scotché par le chant depuis « A Minor Place » jusqu’à « Raining in Darling » et son beau refrain. Les refrains, c’est là que Will Oldham marque le plus, avec un talent insolent pour prendre l’auditeur à la gorge, avec ces soudaines explosions sur « Nomadic Revery (all around) » ou « I see a darkness ». Celui-ci, il m’a trotté dans la tête avec une insistance plus forte à chaque écoute. Beaucoup d’albums qui se sont imposés à moi très progressivement, sur la base de quelques titres exceptionnels, sont ensuite devenus des références personnelles (Blow de Ghinzu, ou the Moon and Antarctica de Modest Mouse par exemple). Et nous n’avons pas parlé des morceaux aux basses hypnotiques, rythmes lancinants simples mais addictifs, que sont « Death to Everyone » (ce titre !) ou le quasi reggae « Madeleine-Mary ». Sans doute l’un de mes prochains achats, et pourquoi pas « référence personnelle »…

 

 

ss

 

Sufjan Stevens – Michigan – 2003

Troisième album de Sufjan Stevens, Michigan a été enregistré un an avant le très beau Seven Swans (qui reste mon album favori) et deux ans avant son classique Illinois, avec lequel il a plus de points communs. On peut même dire que Michigan est en quelque sorte le brouillon d’Illinois. On retrouve les calmes folks au banjo, le piano, la voix douce, les orchestrations luxuriantes, le nom des chansons pas possibles etc… mais le nombre de chansons marquantes et de mélodies excellentes est ici nettement inférieur à ce qu’on trouvera sur son illustre successeur, d’où le terme de brouillon, qu’il ne faut pas non plus prendre de manière trop péjorative (on parle quand même d’Illinois,  album qui a fait l’unanimité). Mais pour être franc, Michigan a beau être bien ciselé, il ronronne pas mal, et comme il est suivant la coutume de Stevens très chargé (15 titres pour 66 minutes), on décroche régulièrement, à moins d’être un inconditionnel de l’américain (né à Détroit dans le… Michigan). Notons toutefois les titres « Say Yes ! to Michigan ! », « Detroit, Lift Up your Weary head ! (rebuild ! restore ! reconsider !) », aussi enthousiastes que les points d’exclamations de leurs noms le laissent présager, « Romulus », une belle ballade au banjo, et le final enchanteur « Vito’s Ordination Song ». A acheter si l’on a réussi à se lasser d’Illinois.

 

 

spain

 

Spain – I Believe – 2001

Orgue, guitare slide, balais frottant délicatement la caisse claire, nous sommes ici sur le territoire de la folk classieuse. La voix est chaleureuse, la pochette lumineuse, le groupe porte bien son nom : Spain. L’Espagne à l’heure de la sieste, quand doucement la température fait dodeliner de la tête les estivants. Soleil plombant, torpeur, dont quelques mélodies nous sortent momentanément (« Do you see the Light »), que quelques accents sensuels nous invitent à combattre (« Make your Body Move »). « Mary », « Long Time Ago », belles cartes postales qui ne seront bien vite, de retour à la ville, et tout comme les vacances, plus qu’un lointain souvenir…

 

 

sw

 

Voice of the Seven Woods – Voice of the Seven Woods – 2007

Rare bonne surprise de l’année, l’album Voice of the Seven Thunders dont j’essaierai de dire un mot quand j’aurai trouvé l’inspiration, avait eu un frère ainé intitulé Voice of the Seven Woods. La variation du nom est bien symbolique de chacun des deux disques, le tonnerre grondant régulièrement sur celui de 2010 tandis que celui de 2007 qui nous intéresse actuellement est globalement plus calme. J’allais dire plus uniformément folk, mais cela n’aurai pas rendu hommage à la diversité des genres abordés par le trio mené par Rick Tomlinson. Certes le fond reste acoustique, mais entre guitare, oud, sitar ou batteries et tambourins, les morceaux prennent un accent plus ou moins oriental ou folk seventies. A plusieurs reprises, une guitare électrique très Krautrock viendra même varier les plaisirs (« Second Transition », « Under Water Journey »). Le rythme hypnotique de « the Smoking Furnance », seul long titre du disque, est lui aussi emprunté au mouvement allemand, mais dans sa version plus moderne teintée de post rock tel qu’on peut la trouver chez Gravenhurst par exemple. J’ai aussi pensé à ce magnifique groupe sur la ballade « Silver Morning Branches », aux très beaux arpèges et au chant délicat, et dont le passage plus rapide avec du violon préfigure la tension qu’on retrouve par moment sur le Voice of the Seven Thunders. Ce morceau et le « Dusk Cloud » final sont les seules chansons, les autres titres étant des instrumentaux. Mélodies bien construites, morceaux courts, Voice of the Seven Woods pioche dans toutes les époques et en devient intemporel, tout comme il ne se réclame d’aucun lieu géographique. Un bout de Paradis, en quelque sorte…  

Nyko avait découvert ce disque dès 2008, ICI sa chronique truffée de références certainement optimales.

 

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