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Blinking Lights (and other revelations)
6 juillet 2015

Harold MARTINEZ - Vendredi 06 Juillet 2012 - Le Marronnier Centenaire - ALBIGNY SUR SAONE

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Le Marronnier Centenaire. Son affiche pour un concours de pétanque, ses bouteilles de Suze derrière le comptoir, son rideau en guirlandes rouges sur la porte. Mais aussi son étagère avec des bouquins empilés, son écran de toile blanc qu’on imagine dédié à des projections de film entre habitués, et sa petite scène occupé pour l’heure par un duo guitare-claviers. Mais que venais-je faire dans cet étrange bar d’Albigny sur Saône, me demanderez-vous ? C’est l’endroit qu’avait choisi Harold Martinez, auteur d’un de mes disques favoris sortis cette année (Birdmum), pour poser ses valises après un concert donné la veille à Macon. En fait, n’ayant pas trouvé d’endroit où le faire jouer à Lyon, son manager l’avait simplement emmené sur ses terres familiales, une heureuse initiative afin qu’au moins quelques connaissances de la région puissent profiter de son artiste fétiche. En premier fan, on le trouve devant la scène en T Shirt Birdmum, se félicitant des bonnes ventes du disque et des 300 spectateurs de la Cave à Musique. Nul doute qu’il en soit en partie responsable, je me fais la réflexion que la dernière fois que j’ai vu un manager encourager de si près un artiste encore confidentiel, c’était  Stéphan Bertholio qui deviendra bien plus tard le 6eme membre du groupe Dionysos…

 

Pour l’heure le duo Sly Apollinaire présente une collection de chansons souvent connotées blues, mais s’aventurant dans le folk, la pop indé ou le low fi. L’essentiel est interprété par le chanteur avec une guitare acoustique et une voix assez impressionnante, à l’aise dans le registre blues comme sur des envolées aigues évoquant celle de Jeff Buckley. Le clavier apporte quelque mélodies et surtout des nappes occupant l’espace un peu brut de la musique de Sly Apollinaire. Pas vraiment de titre bouleversant mais une diversité agréable et une interprétation sans faille qui font passer un très bon moment. Tout au plus regretterons-nous l’absence de batterie sur les titres les plus rythmés de son répertoire.

 

Alors que Sly Apollinaire a quitté la scène pour rejoindre son groupe de potes et que commence l’incessant ballet des clients venant se ravitailler à la source houblonnée et retournant se rafraichir à l’extérieur, Harold Martinez installe tranquillement ses guitares. Grand et élancé, il a un physique à la Nick Cave (sans la moustache heureusement) qui lui vaut peut-être les comparaisons lues ici ou là que je n’ai personnellement pas trop retrouvées dans sa musique. Son acolyte, les bras couverts de tatouages, s’est placé derrière une curieuse batterie à deux tom basses et multiples ajouts percussionnistes bricolés qui sentent bon l’expérience scénique. Il s’agit de Fabien Tolosa, l’homme qui a arrangé et enregistré Birdmum, mais aussi l’ancien complice d’Harold dans le groupe Clan Edison (1) : les deux amis se connaissent donc très bien et ont déjà vécu de nombreux concerts ensemble. Sans attendre l’attention de son public restreint ou un quelconque signe du patron trop occupé à abreuver ses habituels, Harold Martinez, concentré,  entame le premier morceau. Il me semble que c’était « Muddy Lakes », mais de toutes manière l’ensemble de Birdmum sera interprété pendant l’heure que va durer le concert. Il n’y aura donc que des bons morceaux, que je serai assez en peine de mettre dans l’ordre : tout au plus ai-je noté qu’Harold Martinez avait placé « White Falcon » au milieu du set, comme une pause folk dans une série de chansons interprétées de manière bien plus puissantes que sur disque. Harold varie subtilement la sonorité des titres en choisissant l’une ou l’autre de ses trois différentes guitares, même si  leur son reste plutôt folk et en retrait. La batterie impressionnante vient apporter un regain d’énergie et un intérêt particulier aux morceaux qui sont dans leur structure interprétés comme leur version studio, avec parfois de bonnes prolongations qui cognent. Harold et Fabien s’inquiétaient de ne pouvoir, en duo, retranscrire les arrangements du disque (basse, banjo…), qu’ils se rassurent, la mutation rock va très bien aux chansons de Birdmum. Et puis, couvrant tout le reste, il y a la voix. Touché comme je l’ai été par le chant sur l’album, on imagine bien que, situé à moins d’un mètre de la scène, l’interprétation d’Harold m’a captivé tout le concert. Pas l’ombre d’une hésitation dans son jeu, une certaine sérénité qui contre balançait de visu la charge émotive des textes. Le titre « Birdmum » vient logiquement conclure la prestation du duo qui est passé bien vite. Si les conditions (notamment la chaleur dans le bar) font qu’on n’imagine pas le concert durer deux heures, j’étais un brin déçu de ne pas avoir eu de bonus surprise intégré à la setlist, comme une reprise. L’occasion m’est donné d’en réclamer un car j’ai vu un dernier morceau sur  la setlist (probablement de la veille) écrite sur la caisse claire. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai l’occasion de découvrir un titre inédit énorme, lorgnant presque vers Led Zeppelin, qui achève de très belle manière cet excellent concert.

 

Je passe un moment agréable à discuter avec Harold et Fabien de Birdmum, de leur tournée, des déboires d’Hello Darkness, de Lyon (2) et de Nîmes, où ils vont rentrer le soir même pour éviter les bouchons des vacances. Malgré une soirée propice, je ne m’attarde pas trop car la fatigue de la semaine se fait sentir (d’ailleurs j’aurais droit à une nouvelle nuit de 4 heures).  Mais rendez-vous est pris pour leur prochain passage dans la région, probablement pour le Parcours Folk en Octobre, un festival à Lyon dont j’apprenais ce soir-là l’existence…

 

(1)    Harold m’a donné leur disque, un bon album très rock où l’on croise Noir Désir et Sixteen Horsepower.

(2)    Ils me confirment ce que j’avais déjà entendu : le patron du Metal Café est un gros con.

 

C'est dingue, il y a des caméras partout!

 

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