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Blinking Lights (and other revelations)
26 août 2019

# 098 / 221

098

 

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Deux ans après Vitalogy, Pearl Jam publie un album en forme de pause. Tout sur No Code est moins bon que sur son illustre prédécesseur, à l’exception notable de la magnifique ballade folk « Off he Goes » qui se paie le luxe de faire jeu égal avec des « Nothingman » ou « Better Man » qu’on croyait insurpassables. Mais cela ne veut bien sûr pas dire que No Code est un mauvais disque, loin de là. Pearl Jam respire un coup et creuse ses tempos lents tout en expérimentant. Cela fonctionne souvent bien (le subtil morceau d’ouverture « Sometimes », ou un « Smile » bluesy plus appuyé), parfois moins (« Who you are »). Pearl Jam n’abandonne pas pour autant le rock pêchu, balançant un tube grunge à la hauteur de ses exploits passés avec l’inévitable « Hail, Hail » et se payant même un réjouissant punk d’une minute, « Lukin ». Comme je l’écrivais à l’épisode 061, le groupe d’Eddie Vedder me séduisait plus par ses ballades sur ses premiers disques, avant d’inverser de manière inhabituelle la donne sur Yield avec des rocks plus marquants. No Code est l’album qui marque cette mue et qui en pâtit un peu sans démériter, comme souvent les albums de transitions. Quoi de mieux pour l’illustrer qu’un « Present Tense » à la construction relativement complexe, très calme mais doté d’une accélération rock, avec des paroles à la maturité évidente représentant bien la tonalité du disque. 

PS : No Code, c’est aussi un artwork mystérieux, que j’ai abordé en priorité dans la rubrique consacrée

 

 

 

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Fin de l’incongrue présence de Pierre Desproges en cette rubrique, avec quelques Réquisitoires du Tribunal des Flagrants Délires où le comique érudit étale sa prétendue misanthropie, entre la tentation de céder aux avances d’une entreprenante particulière (la Mort) et la lecture d’un véritable courrier hallucinant envoyé par un auditeur Pétainiste prétexte à fustiger le racisme décomplexé des Français en présence de Yannick Noah (dommage que la chronique fut gâchée par une blague finale que je croyais imaginée par Michel Leeb, c’est dire le niveau). Pour finir, deux des plus brillants réquisitoires présents sur ces cassettes. Celui contre Inès de la Fressange, où Desproges déplore l’inégalité de la beauté avec force allusions grivoises à sa magnifique invitée. Et celui contre François Romério où il décrit  avec égale drôlerie les supplices qu’il imagine à l’encontre des imbéciles laissant crotter leur chien sur le trottoir et de l’insupportable perroquet d’un de ses amis. En conclusion à l’ensemble des réquisitoires écoutés, si certains passages des sketches peuvent paraitre contestables, l’imagination, l’humour et surtout le sens de la formule de Desproges l’emportent haut la main. Ma préférée, que j’ai tant de fois pensé devant mon facebook ou en soirée sans savoir le dire aussi bien : « En ce qui me concerne, j'ai toujours été fasciné par les détenteurs de vérité qui, débarrassés du doute, peuvent se permettre de se jeter tête baissée dans tous les combats que leur dicte la tranquille assurance de leurs certitudes aveugles. »

 

 

 

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J’aurais du être fan de Pearl Jam, groupe qui remplissait tous les critères chers à mon cœur, notamment celui d’être un très grand groupe de scène, comme on peut l’entrevoir sur cet EP. Le problème fut que, contrairement à l’immense majorité de son public, je considère leurs deux premiers disques multi platinés comme très inégaux. Pour un imparable « Alive », ici livré dans une version épique bardée de solos de guitare, un « Rats » anonyme et oublié. Pour un splendide « Ederly Woman Behind the Counter in a Small Town », très applaudie ballade au tempo légèrement relevé pour la scène, un « Blood » bien bourrin. Pearl Jam envisageait le rock comme un sacerdoce, à l’ancienne, et ne manquait pas d’imagination pour ravir ses fans, un peu collectionneurs sur les bords comme tout fan qui se respecte. C’est ainsi que le single « Dissident » sorti sous une forme originale : accompagné de 6 titres Live, il était vendu dans un boitier dont deux emplacements étaient laissés libres pour les deux singles suivants. Si « Dissident » fut finalement le dernier single de Vs., les deux EP (Dissident #2 et Dissident#3) sortirent bel et bien, composés du coup uniquement de chansons live qui constituaient pour le chanceux ayant réuni le trio le Concert complet du 3 Avril 1994 à Atlanta. Ce trio montre d’ailleurs bien le rapport mitigé que j’entretenais avec le groupe, puisque j’avais acheté la partie 1, enregistré sur cette cassette la partie 3, et que je n’ai jamais écouté la partie 2 (pourtant dotée comme les autres de très bons extraits). Suffisant cependant (malgré un son moyen) pour ce faire une idée des concerts de Pearl Jam, avec ces titres prolongés (un « Porch » de 11 minutes tout de même), ces hommages appuyés aux grands noms du rock ayant inspiré les 5 de Seattle, ces impros et un enchainement qui semble infini de titres aux rythmes alors plus variés que leur style. Ne manquait, pour moi, qu’un disque majeur. Ce fut Vitalogy : un brin trop tard.

 

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