Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
4 février 2020

# 109 / 221

109 

R-652043-1265915369 

 

Strings fait partie de ces EP fabuleux que sortirent dans les années 90 mes artistes favoris et dont la moindre chanson enfonce toutes leurs compositions récentes. Kristin Hersh, bien que la qualité soit très souvent au rendez-vous des disques qu’elle a publié cette décennie, n’échappe pas à la règle. Il faut dire que Strings est sorti en 1994, en parallèle de son premier album solo, Hips and Makers, soit tout simplement l’un de mes albums favoris. Cet EP est ici présenté dans sa version longue (et bien sûr intégralement enregistré), celle qui compile les quatre titres de Hips and Makers réinterprétés par un sextuor à cordes et les 3 faces B du single « Your Ghost ». Pour les réinterprétations, « A Loon » et « Sundrops » voient leurs alternances entre passages tendus et mélodiques rendus encore plus contrastées, tandis que les cordes accentuent la mélancolie initiale de « Me and My Charms » et « Velvet Days ». Dans tous les cas, c’est aussi splendide que judicieux, chose pas forcément gagnée d’avance avec ce genre d’exercice. Pour les Faces-B, on retrouve l’ambiance et la qualité du Hips and Makers sur « the Key », l’une des plus belles chansons de Kristin Hersh, interprétée en arpèges rapides, et la très belle « Uncle June and Aunt Kiyoti » au tempo plus lent. Cerise sur le gâteau, une  reprise inspirée du « When the Levee Breaks » de Led Zep, en version folk intense, achève de consacrer Strings comme un des disques les plus indispensables de Kristin Hersh. (Malheureusement la version Européenne ne contient que les quatre premiers morceaux, et je n’ai pas encore pu mettre la main sur la version complète, Nord-Américaine…)

 

 

R-1512995-1494578787-7655

 

Puisqu’on parle des artistes 90’s aux B-Sides exceptionnelles, la transition est toute trouvée avec les Smashing Pumpkins dont je traquais le moindre inédit sur toutes sortes de compilation dont la plupart figurent donc sur ces cassettes. A Very Special Christmas 3 faisait partie de ces albums collaboratifs à visée caritatives qui pullulaient à l’époque, l’objectif étant ici de récolter des fonds pour les jeux olympiques des enfants handicapés (1). Evidemment je me foutais pas mal de tout ça, seul m’intéressait ce « Christmastime » de mon groupe fétiche. Billy Corgan s’était fendu d’une composition originale bien dans le thème, avec grelots, flutiaux, cordes bien sirupeuses et paroles de circonstance. Le pire : j’aime bien ce morceau, faisant partie de loin du haut du panier de cette compilation. Les No Doubt (groupe que j’ai toujours trouvé naze, comme beaucoup de monde me direz-vous, et qu’on ne retrouve donc que sur ce seul titre en cette rubrique) suivent avec un « Oi to the World » festif, ska punk saupoudré de passages reggae que je trouve assez marrant: ça doit être la magie de Noel.  Au sein d’une setlist extrêmement éclectique, entre blues, chants traditionnels et rock, quelques ratés parmi la moitié d’album retenue prouvent que les bonnes intentions ne suffisent pas toujours : les Blues Traveler ânonnent un pop folk aussi interminable qu’un chant de messe à la communion tandis que Chris Cornell inaugure une collection de vautrages ridicules en livrant une version atrocement pompeuse de l’ « Ave Maria » de Schubert. Bref, on ne remerciera jamais assez les médiathèques de nous avoir permis d’écouter les raretés de nos groupes favoris sans bourse délier pour des compilations dont les  4/5eme nous écorchaient les oreilles.

 

(1)    J’apprends en rédigeant cette chronique que l’initiative perdure toujours, un dixième album de la série étant sorti en 2013

 

 

R-9303687-1478273692-2856

 

Suite à the Big Leboswki en 1998, les frères Coen avaient rejoint le club fermé de mes réalisateurs fétiches, et je m’étais donc précipité au cinéma pour voir leur film suivant, O’Brother, sorti deux ans après. Je ne me souviens plus trop du contexte, ni avec qui j’y étais allé, mais j’avais adoré ce film, en particulier les allusions à l’Odyssée (j’ai toujours été féru de mythologie) et au mythe du bluesman Robert Johnson, avec lequel nos trois héros en cavale forment le groupe de country Les Culs Trempés, auteurs du réjouissant « I Am A Man Of Constant Sorrow ». La bande son est très importante dans le film, et c’est un plaisir de replonger dans ces titres aux styles rarement présent chez moi et qui évoquent l’Amérique profonde comme ce vieux morceau country, « Big Rock Candy Mountain », enregistré en 1928 par le cow boy chanteur Harry McClintock. Entre autres scènes marquantes, le baptême dans la rivière accompagnée du gospel  «  Down to the River to Pray » qu’on entendra ensuite interprété par toutes les chorales de France et de Navarre, les petites filles toutes mignonnes de l’odieux suprématiste  blanc qui chantonnent « In the Highways »  ou les Culs Trempés déguisés qui iodlent dans le festival country sur le nonchalant « In the Jailhouse Now ». Naviguant entre  Blues ou Gospel calme, et Bluegrass ou country sautillante, la BO de O’Brother garde toujours un coté ensoleillé (comme si bien chanté par the Whites sur « Keep on the Sunny Side ») qui fait du bien au moral et retranscrit parfaitement l’esprit de ce film comique porté par le cabotin George Clooney, les Frères Coen ayant choisi de traiter par la farce des sujets graves comme l’esclavage ou le KKK au travers d’une galerie de personnages plus crétins les uns que les autres, caractéristique qui traverse bon nombre de leurs films. Voilà qui m’a en tout cas furieusement donné envie de revoir O’Brother, dont le souvenir précis commence un peu à s’estomper dans ma mémoire… 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité