This is a Sad Come Back: Nadia REID, Joanna STERNBERG, Nick CAVE & the BAD SEEDS
Nadia REID – Out of my Province
Nadia Reid use avec assurance de sa très jolie voix pour me ramener 10 ans en arrière quand, à la suite du carton d’Alela Diane, je m’étais entiché de nombreuses chanteuses au chant pur et à la guitare sèche. Alternant entre folk aux arpèges classiques que j’apprécie toujours autant et pop tranquille au tempo légèrement relevé, Nadia Reid n’invente rien mais s’inscrit sans trop en faire dans la lignée de mes championnes mélancoliques louées en ses pages la décennie précédente, ce qui n’est pas une mince affaire tant le style qu’elle développe ne m’a plus accroché depuis bien longtemps. La production est épurée, avec des arrangements précis apportant assez de diversité pour ne pas laisser s’installer un quelconque sentiment de lassitude chez l’auditeur. Out of my Province est un joli disque, de quoi passer un bon moment en agréable compagnie.
Joanna STERNBERG – Then i try some more
Beaucoup plus aride que le disque précédemment présenté, Then I try some more est un court recueil de ballades tristes à l’enregistrement minimaliste. Si l’on supporte la voix légèrement aigrelette de Joanna Sternberg, on se laissera séduire par des ritournelles très bien écrites dont les mélodies simples font systématiquement mouche. Accompagné tantôt de piano ou de guitare, la plupart du temps sans aucun arrangement ou instrument supplémentaire, Joanna Sternberg imprime sa poésie timide dans le cœur de l’auditeur qui a alors l’irrésistible envie de lui administrer un câlin consolateur. Par contraste, Then i try some More recèle donc une force d’attraction insoupçonnable au premier abord.
Nick CAVE & the BAD SEEDS – Ghosteen
Nick Cave et Warren Ellis (Ghosteen est bien plus l’œuvre d’un duo que d’un groupe) composent un double album très difficile à aborder. Pour ma part, je n’ai réussi à m’y intéresser pleinement qu’en prenant le parti de n’écouter que le premier CD, les deux très longs titres composant le deuxième n’apportant que trop peu et rendant l’ensemble trop long et impossible à digérer. Ceci fait, il reste quand même à trouver le courage de se plonger dans cet ambient arythmique où le chant désolé de Nick Cave surnage sur un brouillard sonore de claviers, de piano et de chœurs antiques lugubres. De l’ensemble, très homogène, on aura peine à soutirer un passage ou un extrait accrocheur. Qu’importe, c’est à une expérience mystique et poétique que nous convie Nick Cave, et celle-ci atteint son paroxysme sur le bourdon profond de « Galleon Ship » et ses quelques notes en suspension. Ghosteen est ainsi un album réussi à défaut d’être enthousiasmant, pour peu qu’on soit dans l’état d’esprit adéquat et surtout dans les bonnes conditions (silence complet, assurance de ne point être dérangé, 1h devant soi etc…) : pas vraiment un disque pour moi, donc.