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Blinking Lights (and other revelations)
16 août 2020

Vacances en France: LANE, Les MARQUISES, CATHEDRALE

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LANE - Pictures of a Century

 

Il a fallu quelques coups d’essai inégaux mais déjà parcourus de fulgurances pour que LANE trouve la bonne formule. Le temps sans doute que la fusion se fasse complètement entre les deux fratries du groupe, les Sourice des mythiques Thugs et les Belin de Daria.

Chose sacrément bien faite sur Pictures of a Century, où les Angevins compilent le meilleur du rock de ces 30 dernières années, remettant les guitares au centre du jeu. Des lustres qu’on n’avait pas entendu d’aussi bonnes parties de 6 cordes, équilibrant à merveille l’énergie de gros accords saturés et la précision d’arpèges ou de solos toujours judicieusement placés, signe d’une expérience certaine. Le constant va et vient entre tension et mélodies, agrémenté d’une voix grave empreinte de noirceur, n’est pas sans rappeler l’inoubliable premier album d’Interpol, surtout dans les chansons mid tempo. Lorsque LANE accélère, c’est le punk qui débarque, et le groupe se fait fort de relancer régulièrement la machine avec des titres dynamiques et une redoutable maitrise, sans jamais se compromettre dans le vainement bourrin.

Pictures of a Century évoque un formidable condensé de compos 90’s avec une production 00’s, s’autorisant quelques passages instrus post rock et même un plagiat Pixiesien en conclusion, qu’on excusera facilement devant sa grande qualité. Quasi parfait, n’eut été une durée un poil longue qui aurait mérité la suppression d’un ou deux titres de son hémistiche, cet album est la surprise de l’année et l’un des rares à avoir ravivé la flamme vacillante de mon intérêt musical.

 

 

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Les MARQUISES - La Battue

 

On rentre dans La Battue sur la pointe des pieds, tant on a aimé son prédécesseur. Une peur de la déception vite balayée par la précision de ces habituels claviers répétitifs qui nous attirent irrémédiablement vers un ailleurs bienvenu. Certes, ce nouvel album des Marquises n’est pas aussi parfait qu’A Night Full of Collapses, mais il réserve encore de très bons moments, surtout dans sa première moitié. Que ses titres se construisent au fil de l’écoute, le silence entre quelques percussions ou lointains appels d’instruments se remplissant à la manière de la nature qui s’éveille à l’aube, ou qu’ils démarrent d’emblée en boucles tribales creusant leurs sillons jusqu’à envoutement (« the Trap », mon favori), ils nous emmènent encore loin de notre quotidien, escapade fantastique dont Jean Sébastien Nouveau semble seul détenir le secret. Le compositeur lyonnais propose ici un album plus varié, sorte d’alchimie entre la foisonnance diurne de Pensée Magique et le mystère nocturne d’A Night Full of Collapses, réservant quelques plages de pure electro ou d’autres d’ambiant où les nappes de claviers savantes s’accompagnent parfois de son chant détaché.

On admire une fois de plus la maitrise de la tête pensante des Marquises et la prise de risque constituant à s’entourer pour chaque album de musiciens différents. Effort payant tant cette succession de disques, depuis Lost Lost Lost, s’appuyant sur une identité forte, s’enrichit de ces différences pour construire une œuvre unique.


 

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CATHEDRALE - Houses are Built the Same

 

Déjà auteurs d’un sympathique Total Rift en 2017 (1), le groupe Toulousain Cathedrale crée un petit exploit sur Houses are Built the Same : l’espace d’un titre, « the Bet », il ressuscite les Strokes du Is This It, référence inégalée du garage rock du millénaire. La suite, bien que moins marquante, reste fort bien faite, marchant sur les traces des débuts de Parquet Courts. Tempo rapide, basse et batterie métronomiques occupant un espace dans lequel les guitares s’amusent à coup de riffs simples et efficaces, Houses are Built the Same  nous régale de titres sautillants et font jeu égal avec les Anglo Saxons, maitres de ce style qu’on apprécie d’autant mieux en live.

Sans trop se prendre la tête, Cathedrale sait amener des variations bien pensées à leurs morceaux, leur évitant un coté monolithique souvent lassant chez beaucoup de ses confrères. Un groupe à guetter dans nos salles locales donc, le jour béni où l’on pourra à nouveau jouer des épaules dans un public compact et en sueur. 

(1)    Un Facing Death est aussi sorti en 2018, mais je ne l’ai pas écouté

 

 

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