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Blinking Lights (and other revelations)
29 septembre 2022

COLD FAME PARTY: MNNQNS, PARK, LYSISTRATA, LAST TRAIN, JOHNNIE CARWASH, W!ZARD - Samedi 24 Septembre 2022 - Transbordeur - LYON

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Une telle programmation un samedi soir, je ne pouvais passer à côté, d’autant qu’elle mêlait groupes attendus et découvertes potentiellement intéressantes. En l’occurrence d’un côté Park et Johnnie Carwash, auteurs de deux de mes albums favoris de 2022, et de l’autre Lysistrata et Last Train dont on m’avait vanté les mérites. La soirée promettait d’être intense, avec 8 groupes de rock français programmés, je me mettais en route un peu plus tard que prévu, laissant passer l’orage intense qui avait éclaté sur Lyon en fin d’après-midi. Garé à ma place habituelle, je pouvais me rendre en T-Shirt au Transbordeur en pressant le pas et arriver pas trop humide au bar du Club Transbo où le concert de Aratan n’akalle en était à peu près à sa mi-temps. Du rock touareg en provenance du Mali, je ne suis pas connaisseur mais c’est sympathique pour l’apero, j’écoute tranquillement avec une pinte en attendant l’ouverture de la grande salle : les concerts seront en alternance sur l’une ou l’autre scène, façon Festival.

 

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On se place dans la fosse pour attendre l’arrivée de MNNQNS (nom assez pourri correspondant au mot Mannequins sans les voyelles), jeune groupe de Rouen qui a sorti son troisième album cette année, mais que je découvre ce soir. Les quatre gars ont le style qui va bien, beaucoup de noir et des coiffures improbables, une belle assurance sur scène. Le leader a une curieuse guitare 18 cordes, qui donne un son un peu psyché mais qu’on entendra assez peu, lui et son compère étant très sous mixé par rapport à la paire rythmique. De fait les titres s’appuient sur une basse aussi simplissime que métronomique, le flegmatique et sexy bassiste travaillant beaucoup plus du poignet droit que de la main gauche. Quelques titres tombent à plat mais dans l’ensemble c’est assez bon, cela m’a évoqué les Dandy Warhols, mais peut être que c’était juste à cause du chapeau de cow boy du chanteur.

 

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On quitte la salle un peu avant la fin du set, car Park s’annonce au club et c’est le concert qu’on ne veut pas louper, l’album Park ayant beaucoup tourné à la maison ces derniers mois. Les deux premiers morceaux, « A Day Older » et « Réveil Heureux », sont à la hauteur de mes espérances, avec une intensité renforcée sur scène. Le chant alterne entre Francois Atlas, placé à gauche de la scène à coté du bassiste, et le batteur (au centre) et le guitariste (à droite) des Lysistrata, l’association fonctionne bien et le groupe semble très heureux d’être là (le public s’est heureusement bien renforcé depuis un début de concert un peu désert et pogote gentiment). Park entame alors une série de chansons plus détendues, il m’a semblé que la plupart n’étaient pas issu de l’album : était-ce de reprises ? en tout cas l’ambiance était plus à la rigolade, aux changements d’instruments et aux regards en coins, assez sympa mais moins marquant jusqu’au final attendu sur un réjouissant « Easy Living ».

 

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A la fin du concert, je retrouve Bastien qui s’était installé comme d’hab au premier rang. En théorie, c’est la pause casse-croute (tant pis pour Bandit Bandit), mais malgré l’heure un peu tardive il y a une bonne queue au food truck, et je n’ai pas envie de finir trempé et en retard pour Lysistrata, donc ce sera encore une soirée à manger de la bière. D’ailleurs Bastien m’en paye une, on discute tranquille en attendant le trio qui revient sur scène en ayant échangé leurs tenues flanquées de visages fantomatiques arborés pour le concert de Park contre des vêtements anonymes. Le concept de batteur chanteur reste une aberration selon moi mais il faut reconnaitre que Ben Amos Cooper assure redoutablement bien, calé au centre de la scène. La tension monte d’un cran, Lysistrata balance un noise rock beuglard qui m’a beaucoup rappelé It It Anita, et le pogo sera continu. J’ai le plaisir de croiser Alexandre dans la fosse, attendant spécialement ce concert. Il m’en apprend un peu plus sur le groupe, notamment que les 3 premiers quarts de la setlist sont composés de nouveaux morceaux. Une erreur de capodastre (1) atteste du rodage en cours, mais ce sera la seule fausse note du set qui s’achève sur deux titres tout aussi puissants extraits de Breathe In/Out, dernier album en date qu’il faut que je m’empresse d’écouter.

 

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Lorsque nous arrivons dans la grande salle, celle-ci est déjà bien remplie. Last Train est le concert le plus attendu, si j’en juge par les conversations captées dans le public qui m’auront aussi appris que c’est eux qui sont à l’origine de l’organisation de la soirée, ce que le leader du groupe ne se privera pas d’annoncer fièrement en cours de set. Je n’ai jamais écouté mais je pars avec un a priori positif suite aux avis de deux potes de bon conseil, et effectivement les premiers morceaux sont assez convaincants : du bon hard rock des familles, donc au parfum blues assez marqué, avec un son très maitrisé. On est clairement dans une autre dimension que les concerts précédents, Last Train doit avoir un paquet de tournées dans les pattes pour que les quatre gars transpirent une assurance qui finit par me gêner aux entournures. Ce n’est pas la suffisance du leader qui m’ennuie, on ne fait pas du rock à 20 ans pour se regarder les chaussures, mais son absence de spontanéité. Ils ont du en enchainer des résidences pour que chacune de leur posture sur scène soit aussi prévisible, que chaque appel à un public qui ne demande que ça semble aussi calculé ! Comme en parallèle le troisième titre interprété est une grosse ballade bien putassière taillée spécialement pour les parts de marché FM, je commence à être de plus en plus sceptique. Et passe carrément en mode vieux con devant les appels à la gentillesse et à la bienveillance, les interminables remerciements, le gâteau d’anniversaire sur scène avec les si dévoués membres de l’asso Cold Fame : j’en viens presque à regretter l’époque ou Axl Rose descendait casser la gueule au pauvre fan qui avait osé sortir un appareil photo… Bon voilà, les titres suivants ne sont pas dégueux, mais j’en resterais surtout au fait que Last Train a su fédérer une bonne fanbase de jeunes gens, si j’en juge par l’âge moyen des nombreuses personnes qui m’entourent, et c’est déjà un très bon point à mettre à leur actif, en plus de l’organisation de ce festival, que de m’avoir montré que le rock a encore un peu d’avenir dans notre pays. Dernier titre, la fosse chante à tue-tête et clape des mains avec un bonheur non dissimulé, je bats en retraite devant la lourdeur du truc (ça s’appelle « the Big Picture »). Bastien s’est volatilisé, ce qui ne me surprend guère vu son exigence, et j’espère qu’il aura eut suffisamment de bons moments pour ne pas regretter d’avoir suivi mon conseil de venir à cette soirée…

 

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On retrouve Alexandre devant la scène du club, qui partage mon avis mitigé sur le concert précédent. Le public a répondu présent aux locaux de la soirée, les rafraichissants Johnnie Carwash déjà encensés sur ce blog, notamment pour leur release party au Sonic. Le contraste avec Last Train est saisissant, ils sont venus avec leurs mamans et leurs ballons de plage, mais n’en envoient pas moins un rock indé fun ultra carré sans l’ombre d’une hésitation, les dates s’étant enchainées ces derniers mois. Pas de surprises pour un set qui aura largement répondu aux attentes de bons titres, de décibels et de bonne humeur d’une fosse en constant pogo et subissant les assauts de slammers invétérés (on regrettera juste que certains ayant dépassé depuis longtemps le poids limite pour ce genre d’exercice aient insisté tout le concert malgré de systématiques écroulades sur le bide au bout d’1 m). La formule trio fonctionne parfaitement, Manon s’appuie sur une paire rythmique à la technique impeccable pour assurer des parties de guitare simples mais efficaces tout en chantant avec conviction ces tranches de vie adulescentes, entre humour et mélancolie, celle qui imprègne le « Nothin’ » final, comme on tourne une page. Teenage Ends, on a à la fois hâte et peur de connaitre la suite.

 

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Il aurait été raisonnable d’en terminer là mais je vais par curiosité jeter une oreille à W!zard qui vient d’attaquer sur la grande scène. Ce trio bordelais mené par un bassiste hurleur me scotche d’emblée : ca tabasse à mort, et le leader a 10 fois plus de charisme que celui de Last Train en en faisant 10 fois moins. Fatigué, je m’assoie dans les tribunes désertées (il reste pas mal de monde en fosse, et plutôt motivé d’ailleurs), mais ca ne m’empêche pas de profiter d’un très bon concert à la limite du hardcore. De passage au merchandising, lorsque je lui achèterais leur EP (2) contenant les derniers titres joués ce soir (les premiers étant des nouveautés), le chanteur m’annoncera fièrement qu’il est produit par Amaury Sauvé, et aura un large sourire lorsque j’enchainerais d’emblée en lui citant It It Anita : je vois que je ne suis pas le seul à considérer le groupe Belge comme une référence. 

La soirée se poursuit par un DJ Set à tendance rock pêchu, tandis que j’attends au merchandising où les artistes discutent tranquillement avec les acheteurs, la voix de Joe Talbot envahit le club Transbo. L’assistance est réduite mais il y a encore des gens pour danser. Ce n’est clairement plus de mon âge, il est temps de rentrer, mes vinyles sous le bras.

 

(1)    Je ne peux à chaque fois que cela se produit m’empêcher de penser à mon ami d’Hello Darkness à qui c’est arrivé une fois en 10 ans et qui avait considéré cette erreur comme le comble de l’amateurisme… 

(2)    Ils ont enregistré un album en 2018 mais de style différent et qu’ils ne jouent plus du tout 

 

Johnnie Carwash - Lukas Guidet 

Johnnie Carwash - Photo Lukas Guidet

 

MNNQNS:

PARK:

 LYSISTRATA:

 LAST TRAIN:

 JOHNNIE CARWASH:

 W!ZARD:

 

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Commentaires
C
J'avais tenté l'ecoute de l'album de Last Train et je n'ai pas dépassé la moitié, ce que tu en dis confirme mon impression 😉
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