2022 Sélection #04: ONEIDA, CLAMM, SURF CURSE, HORSEGIRL, Ezra FURMAN
Le principe de la rubrique: chronique rapide de 5 Albums de 2022 classés par ordre de préférence.
ONEIDA - Success
Après quelques tentatives (un Rated O trop long, un Romance trop expérimental), j’adhère enfin pleinement à un album de Oneida. Il faut dire que Success, évoquant le meilleur du Yo La Tengo free noisy des 90’s, ne s’embarrasse pas de fioritures et présente globalement deux types de morceaux : le rock efficace et basique sur deux accords façon Japandroids, agrémenté d’une bonne dose de larsens et autres ornementations saturées (« I Wanna Hold Your Electric Hand »), et le krautrock psychédélique étalé sur de longues minutes où la batterie assure le spectacle avec force roulements et breaks (« Paralyzed »). Dans les deux cas on se retrouve à dodeliner à qui mieux mieux sans voir le temps passer.
CLAMM - Care
Ca bouge en ce moment en Australie ! Clamm, trio punk fort en gueule, vient avec un discours politique violemment asséné s’ajouter aux bruyants excités qui viennent régulièrement faire une apparition sur ce blog. Assez classique dans la forme, avec voix doublées, accords de guitare simples mais bien carrés et basse qui surgit de temps en temps de la mêlée avec brio, ce Care n’est jamais aussi bon que quand il agrémente ses saillies de free sax ou qu’il brutalise ses inspirations Ramones avec d’expéditives coupures hardcore. Il manque à ce deuxième album un peu plus d’originalité, un peu plus de tubes, et un peu plus de concision pour marquer l’année, mais cela reste un défouloir bien exécuté.
SURF CURSE - Magic Hour
A l’heure où il est de bon ton d’étaler une personnalité décalée à défaut de talent, Surf Curse pourra sembler un peu trop classique à tout ceux qui ont été biberonnés à l’indie rock de Dinosaur Jr et de tous leurs suiveurs. A la fois équilibré et varié, leur 4eme album Magic Hour présente pourtant une collection de chansons aux guitares inspirées, du slow au chant forcément éraillé jusqu’au rock alternatif et ses traditionnels refrains explosifs, avec en bonus l’apparition occasionelle de free sax ou d’une basse groovy. N’oubliant que rarement l’intensité, le quatuor de Los Angeles signe un album pas révolutionnaire pour deux sous mais plaisant de bout en bout.
HORSEGIRL - Versions of Modern Performance
Le label Matador revient à ses premiers amours avec Horsegirl, un trio féminin d’indie rock assez marqué 90’s, adoubé comme de juste par Steve Shelley et Lee Ranaldo qui y font un bref featuring. Version américaine de Wet Leg mais en moins glamour et beaucoup plus timide, Horsegirl produit un premier album court et en demi-teinte, tournant un peu à vide sur des pop ramollies (surtout en début d’album) mais capables de jolies chansons dynamiques où les mélodies de guitares impriment plus (« Option 8 » ou le final « Billy », digne héritier des grands noms du label New Yorkais, tels Yo La Tengo). Versions of Modern Performance manque d’un tube et d’un peu plus d’assurance pour être une pleine réussite, mais rien d’impossible à ce que ce soit le cas pour l’album suivant.
Ezra FURMAN - All of Us Flames
Ainsi donc la folie furieuse de Twelve Nudes n’aurait été qu’une parenthèse ? All of us Flames n’est pas un mauvais album, mais il est beaucoup trop larmoyant à mon gout. D’une voix androgyne oscillant entre le Bowie de « Rock N Roll Suicide » et les derniers albums d’Alec Ounsworth (Clap tour Hands Say Yeah), la songwritteuse raconte des histoires tristes avec beaucoup de conviction sur des ballades où les claviers ont souvent la part belle, donnant à certains morceaux des couleurs 80’s pas forcément rédhibitoires (belle ambiance de « Forever in Sunset »). Quelques morceaux folks plus rythmés ou mélodies de piano viennent casser la monotonie générale de l’ensemble, certes voulue mais touchant difficilement l’auditeur. Nous verrons si Ezra retrouve des couleurs sur ses prochaines œuvres.