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Blinking Lights (and other revelations)
28 septembre 2023

2023 Sélection #04: LANE, the St PIERRE SNAKE INVASION, BLACK COUNTRY NEW ROAD, MOTORAMA, METALLICA

5 albums de 2023 classés par ordre de préférence, en commencant par celui que j'ai le plus apprécié.

 

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LANE - Where Things were 

 

Pictures of A Century avait été une excellente découverte et l’un de mes albums favoris de 2020. Mieux encore, sa qualité n’a fait que se confirmer depuis et il revient très régulièrement sur ma platine, chose assez rare pour un disque récent pour être signalée. Aussi l’annonce de la fin de Lane avait elle été une grande déception, pas totalement effacée par cet album postsplit malgré son haut niveau. On pouvait craindre que Where Things Were, annoncé comme une compilation de morceaux de travail pas forcément finalisés, ne ternisse la courte discographie des Angevins mais il n’en est rien. Le tonitruant début d’album reste même sur le niveau exceptionnel de ce qui a précédé, entre punk et rock alternatif convainquant car exempté des relents ringards flottant souvent sur les tentatives récentes du genre. On retrouve toutes les qualités du groupe avec, sans faire injure à une paire rythmique impeccable, cette illumination des 3 guitares qui allient quel que soit le tempo puissance et mélodie sans jamais sonner brouillon ni superflu. Atteignant des sommets sur l’irrésistible « Blue Mountains », la dynamique de Where Things Were se trouve malheureusement cassée par un très long instrumental, « Tchernobyl », qui sans être mauvais aurait plus eu sa place en éventuelle B Side, voire en titre caché, et empêche l’album de se hisser au niveau du Pictures of A Century. La machine prend un moment avant de se relancer complètement sur le punkoïde « Painted White » puis balancer une nouvelle merveille, « Elliott Bay », avec ses arpèges lumineux et ce chant toujours parfait, ici teinté d’une mélancolie 90’s qui forcément m’agrippe. L’écoute passée, reste ce curieux mélange d’amertume pour la fin d’une histoire qui promettait tant et de joie pour la chance d’avoir pu en profiter un dernier instant.

 

 

 

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the St PIERRE SNAKE INVASION - Galore 

 

En 10 morceaux et 36 mn, the St Pierre Snake Invasion a le temps d’apporter tout plein de nuances à son hardcore bien brutal. De l’indus avec du piano qui ne manquera pas d’évoquer Nine Inch Nails aux vieux dans mon genre, du math rock sur certaines compos aux rythmiques plus complexes et même du grunge sur quelques refrains moins beuglés. L’ensemble reste noisy et bien tendu, et le quintet de Bristol ne s’interdit pas de rester dans des formats de titres plus classiques à base de grosses mandales de guitares saturées qu’on sent venir au détour d’un avertissement dissonant. Un brulot remarquable de maitrise pour un groupe au nom fascinant qui a presque 10 ans d’existence mais dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Inutile de dire que je guetterais dorénavant attentivement leur actualité.

 

 

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BLACK COUNTRY, NEW ROAD - Live at Bush Hall 

 

Décidément, Black Country, New Road est un groupe surprenant. Ambitieux, le sextet anglais l’a toujours été, de manière enthousiasmante pour son premier album sorti en 2021 et un peu trop tortueuse pour son successeur, l’année suivante. Et voilà qu’ils reviennent déjà avec un troisième album de neuf inédits étonnamment enregistré en public, d’où son titre, Live at Bush Hall. Le « Up Song » introductif est un petit bijou tout en explosions et respirations mettant à l’honneur chaque membre du groupe (saxophone, piano, voix) dans un style collectif que n’aurait pas renié le Arcade Fire des débuts. La suite est cependant beaucoup moins convaincante, se perdant dans des circonvolutions prog où les prétentions classiques sont trop prégnantes (flute, chant lyrique…), flirtant bien souvent avec la comédie musicale (« the Wrong Trousers »).

Le Live at Bush Hall réserve quelques extraits émouvants (la chanson pop mélodique « Dancers », le calme « Turbines/Pigs » qui s’accélère et enfle soudain) et confirme le potentiel d’un groupe décidément atypique, mais s’écarte trop souvent de l’énergie rock pour véritablement me séduire.

 

 

 

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 MOTORAMA - Sleep, and I Will Sing

 

On avait laissé Motorama sur un Poverty aussi marquant que déprimant, sans réussir à s’intéresser plus que ca à la discographie qui s’en est suivi, 3 albums peu ou pas écoutés. D’où ma surprise à la découverte de « Two Sunny Days », une entame aussi lumineuse que son titre le suggère, pop sautillante dont les guitares évoquent les tubes des Cure les plus accessibles. Au deuxième morceau du genre, on se dit que Sleep, and i will Sing va constituer l’excellente surprise de l’année. Malheureusement, l’album va progressivement se mettre à ronronner, ralentissant par moment le tempo et ne retrouvant jamais l’allant des débuts, malgré des parties de guitare et de basse techniquement parfaites.  Au final une sympathique demi-heure en compagnie d’un russe (Vladislav Parshin a tout composé et enregistré seul), ce qui en 2023 n’est pas commun, mais pas de quoi réinscrire Motorama dans la liste des groupes à suivre de près. 

 

 

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METALLICA - 72 Seasons

 

J’avais pas écouté les sorties de Metallica depuis le départ de Jason Newsted, mais je sais pas pourquoi j’ai voulu prendre quelques nouvelles cette année. Rythmiquement ca tient la route, même si les riffs sentent souvent le réchauffé c’est bien en place et on retrouve ses marques. Pour le chant aussi, James Hetfield a encore de sacrés bon restes, pour les solos de guitare en revanche c’est paresseux, on dirait que le Kirk a plus trop envie de se faire chier. Mais le vrai gros problème de 72 Seasons, c’est la longueur des morceaux. Fut une époque où les 6 - 7 minutes réglementaires permettaient plusieurs parties, des relances, des riffs inattendus, des solos flamboyant. Sur 72 Seasons, passé 3 minutes on pique du nez tant les titres s’éternisent sans raison (et quand Metallica se fend d’un morceau à tiroirs, ben il dure carrément 11 minutes). Résultat les bons passages (« 72 Seasons », « Crown of Barbed Wire », « Too far Gone ? ») sont noyés dans une interminable masse de 80 minutes qui décourage avant même de s’y mettre. On n’en retiendra logiquement que l’expéditif « Lux Aeterna », single pas dégueu qui nous fait regretter que Metallica n’ait plus jamais retrouvé l’art de la synthèse uppercut depuis le Kill’ Em All.

 

  

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