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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

PLACEBO - Live aux Eurockéennes 1999

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 L'époque où je faisais des pochettes maison pour mes bootlegs..

 

1998. Placebo est la sensation du moment, après un premier album très remarqué, à juste titre, c'est la consécration avec la sortie de Without You I'm Nothing, un disque porté par bon nombre de tubes incroyables, dont un single au même nom que l'album réalisé en duo avec rien moins que David Bowie, et qui restera comme l'une des références de la fin des 90's. L'été de l'année suivante, Placebo est tête d'affiche aux Eurockéennes, à une époque où je n'y allais malheureusement pas encore. La prestation qu'ils y délivrent, enregistrée par je ne sais quel moyen (illégal, si j'en juge par un son tout juste correct), mérite amplement de figurer  dans cette rubrique consacrée à mes Live préférés. Mêlant le meilleur des deux premiers albums (donc le meilleur de Placebo), c'est une sorte d'ultime témoignage de la puissance rock que pouvait délivrer le trio (sans doute déjà quatuor sur scène) avant que la flamme ne s'éteigne, très rapidement.

 

Dès l'introductif « Scared on Girls », le ton est donné : pas de fioritures, juste des morceaux brillants exécutés pied au plancher sans se poser de question. Le tempo plus rapide, voilà le seul élément qui différentie ces versions Live de leur pendant studio, mais cela fait une belle différence. Les six premiers titres s'enchainent sans temps mort,  le temps d'asséner quelques larsens en guise d'introduction (« Allergic ») ou d'écouter les Briaaann-neuh ! incessants des jeunes filles en pamoison après chaque titre. L'apogée de ce premier tiers de concert est atteint avec le classique double effet Kill Kool de Placebo (l'album), « 36 degrees » / « Bionic », tueries n'ayant pas pris une ride.  Après une petite pause groovy avec une face B bien choisie (« Drowing by Numbers ») et la poignante « Without You I'm Nothing », le concert repart de plus belle, Placebo piochant dans les plus efficaces morceaux de son répertoire (« Every You Every Me », « Slacker Bitch »). N'infligeant pas encore à son public ses pseudos discours démagos, Brian Molko est relativement sobre, à un magnifique « je me suis donné un coup de microphone et maintenant je saigne pour vous ! » près.  Après un titre moins évident (« Lady of the Flowers ») en guise de respiration, Placebo termine de la plus belle des manières avec un « Nancy Boy » très bien servi par la basse de Stefan Olsdal et mon titre favori, « Pure Morning », joli résumé du savoir-faire de chaque membre du groupe. Pour finir, l'enregistrement propose une version live apocalyptique d' « Evil Dildo », le titre instrumental caché de Without You I'm Nothing. Sachant que les rappels sont très rares en festival, et que ce morceau a été peu joué, j'ai un doute sur son interprétation aux Eurocks mais qu'importe, ces neufs minutes  assourdissantes prouvent que l'envie de jouer était furieuse chez Placebo à leurs débuts. Et tant mieux si le public de Belfort a pu finir son concert sur ce concentré rock, cela aura été la touche finale à une setlist quasiment idéale.

 

Cinq ans après leurs débuts, Placebo n'était donc pas encore blasé, et on peut sentir la rage du refrain de « You don't Care about us » comme la vraie sincérité dans l'interprétation de « Teenage Angst ». Un groupe ayant aussi bien su cristalliser les sentiments adolescents était forcément appelé à disparaitre vite ou à perdre avec le temps cette urgence passionnée. Dès les tournées suivantes, l'ambiance ne sera pas la même. Et lorsque je pu enfin voir pour la première fois Placebo, au Printemps de Bourges en 2004, Molko était déjà une caricature de diva rock interprétant des titres toujours excellents, mais sans la fougue et l'envie de ses débuts. Faisant des concerts de Placebo un moment agréable plutôt que déchirant. Old Age...

 

Nota: en cherchant des videos pour illustrer cet article, j'ai vu que l'intégrale du concert se trouvait sur Youtube, avec "Evil Dildo", qui a donc bien été interprété ce soir là. Et que je ne résiste pas à mettre ici....

 

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