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Blinking Lights (and other revelations)
1 juillet 2006

the SMASHING PUMPKINS - Mellon Collie and the Infinite Sadness Tour

 

Cette année est sortie une luxueuse réédition de mon album fétiche Mellon Collie and the Infinite Sadness, des Smashing Pumpkins (1). Comme un déplumage honteux du fanatique de base peut en cacher un autre, Billy Corgan et son avatar de groupe seront bientôt en grosse tournée Européenne, avec à priori une attention particulière au souvenir du mythique double album. Porte feuille vide et libre arbitre en bandoulière, je suis bien évidemment au premier rang des cocus volontaires, histoire notamment d’avoir l’illusion de rattraper le temps perdu et une tournée magnifique n’étant jamais passé à l’époque à portée de métro ou de bourse de votre serviteur, qui ne la vécu donc que par procuration au travers de bootlegs dont je vous avais déjà présenté en cette rubrique le plus fameux exemplaire. Pour se replonger dans l’ambiance, petite revue de quelques autres concerts pirates marquants sélectionnés dans une collection fournie.

 

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Profondément marqué par l’achat du MCIS, j’achetai très vite un live intitulé the World is a Vampire, enregistré la veille de la sortie officielle du disque. Diffusé à la radio, et bénéficiant donc d’un son très correct, le live présente une setlist classique constituée essentiellement des titres les plus pêchus de l’album qu’on retrouvera globalement sur la plupart des concerts des deux années suivantes, interprétés assez fidèlement, début de tournée oblige… Les tubes sont là (« Zero », « Tonight tonight », « Bullet with Butterfly Wings »…), le groupe soudé et performant (avec un Jimmy étourdissant), les Smashing Pumpkins sont prêts à conquérir le monde… sauf qu’une coupure d’électricité vient interrompre « Zero » pendant de longues minutes, arrachant des rires nerveux et quelques phrases fameuses à Billy Corgan (2).

 

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Le reste se déroule sans encombres et sur les chapeaux de roue, jusqu’à un étonnant rappel où le groupe Cheap Trick est invité sur scène pour une série de trois reprises (3). Bon, les titres sont pas si nases, mais Cheap Trick, quand même ! Heureusement que les gouts de chiotte du grand chauve n’ont transpiré dans ses compos que lors du récent Oceania… Bien plus important pour moi, la découverte sur ce live de quatre extraits du Siamese Dreams, dont une version de « Mayonaise » qui reste encore aujourd’hui la meilleure que je connaisse. Inutile de dire que je m’empresserai d’acquérir dans la foulée le deuxième disque de mon désormais groupe préféré….

 

 

 

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S’ensuivit une période de fanatisme absolu dont l’une des manifestations fut la traque du titre live manquant (les plus résistants furent « Bodies » et « Stumbleine »), se caractérisant parfois par l’achat ruineux de disques au son médiocre et à l’intérêt discutable pour quelques minutes de « We only come out at night ». Autant dire que lorsque je tombais sur le Acoustic Melon Songs, je manquais défaillir : il contenait pas moins de 6 morceaux que je recherchais avidement depuis des mois. Interprétée en acoustique, une bonne partie du disque se concentre en effet sur les parties les plus calmes du MCIS, à l’inverse des bootlegs croisés précédemment, avec en prime la présence du dernier titre live qui me manquait de Siamese Dreams (« Soma ») et, cas unique, un artwork figurant le seul James Iha avec une photo plutôt sympa. Dans la petite boutique marseillaise pas loin de la Plaine où j’ai déniché la merveille, je racle mon porte monnaie et réalise qu’il me manque quelques sous. La négociation échoue (les vendeurs de ce type d’échoppe ne lâchaient jamais un centime malgré le prix honteux de leurs disques, probablement qu’ils tiraient déjà le diable par la queue…), et me voilà bon pour un aller retour en courant jusqu’à la maison, une fouille nerveuse de ma piaule pour dénicher quelques centimes, le tout en priant pour arriver avant la fermeture du magasin ou pire, un autre acquéreur plus chanceux. Inutile de dire que le vendeur s’est bien marré en me voyant arriver tout suant et présenter la somme due en piécettes, bien qu’il ait avoué avoir fait tout aussi con à l’époque pour les Rolling Stones. Ridiculisé mais heureux, je pouvais enfin savourer cet enregistrement capté à San Diego début 1996.

 

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Comme souvent avec les Pumpkins, les morceaux les plus attendus ne sont pas forcément les plus inoubliables, tandis que certains très connus se révèlent agréablement surprenants. « In the Arms of Sleep », « Cupid de Locke » et surtout le superbe « Galapogos » présentent peu d’intérêt par rapport à leurs pendant studio, tandis que le « Tonight Tonight » acoustique d’ouverture ou le fameux single « Rocket » bénéficient d’une excellente relecture. La version de « Beautiful », avec du piano et une jolie deuxième voix par d’Arcy, est splendide malgré un gros pain au milieu qui fera marrer Corgan et lui inspirera un « very interesting interpretation… » ironique en conclusion. Quant à « Take me Down », qui conclue la partie acoustique du set, le chant de James y est si atroce qu’on ne peut que se réjouir de sa rareté sur les enregistrements du groupe… Celui-ci est relativement détendu, se permettant quelques digressions sur « Today », s’amusant de jouer « Soma » au … Soma, ou blaguant sur des chaussures données par Reebook que Billy Corgan trouve très moche et qu’il se propose de balancer dans le public. Un public enthousiaste, mais parfois un peu trop bavard ce qui énerve le chanteur (« you’re all fucking Californians i mean shut the fuck up ! ») et accessoirement l’auditeur aussi… Si l’on en croit les internautes, la setlist comprenait pas moins de 27 titres (dont d’autres raretés du MCIS), et l’on se prend à regretter que le concert n’est pas été intégralement gravé au lieu d’en présenter une sélection moitié moindre (4). Mais l’Acoustic Melon Songs reste un excellent témoignage des risques qu’ont toujours pris les Smashing Pumpkins sur scène. En guise de final, le disque propose un extrait d’une partie intense du concert, avec les toujours fameux (quoique habituels) « Bullet with Butterfly Wings » et « Thru the Eyes of Ruby », déjà agrémenté d’une jolie outro supplémentaire.

 

 

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Juste à côté de la boutique précédente, tout en haut de la rue des 3 mages, se trouvait le Tripsichord Music, une échoppe encore plus petite où je passais un temps fou à discuter avec le vendeur qui me faisait découvrir des tas de trucs, à la fois pour le plaisir et pour le business. On était devenu relativement proches, du moins connaissions nous nos marottes respectives (il avait ainsi fait le même genre de listes et de collections que moi, mais pour les Stooges). Un jour, je lui racontais avec force détails comment j’étais tombé par hasard deux jours différents sur un live des Smashing Pumpkins diffusé à la radio et avait pu ainsi l’enregistrer sans en perdre une miette. C’est au plus fort de mon explication que je me rendis compte que je lui cassais copieusement les glaouis, et que je me promettais de ne plus jamais emmerder le monde avec mes histoires de fan (5) (en même temps il en avait vu d’autres, certains lui avaient fait écouter pendant des heures des live de Santana pour voir les notes qui différaient dans les soli…). Tout ça pour dire que le live en question, enregistré à la Brixton Academy (Londres) en 1996, était si bon que je l’achetais par la suite.

 

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A l’exception d’un enchainement terrible entre « Jellybelly » et une version torturée de « Silverfuck » extrêmement éloignée de l’originale, peu de vraies surprises sur ce disque : son intérêt réside surtout dans le son excellent (hé oui, diffusion radio…) qui permet de savourer par exemple toute la beauté du « Tonight Tonight » version balade qui ouvre le concert, ainsi que l’assurance du groupe (c’est un concert de milieu de tournée) qui donne un relief plus nerveux à l’ensemble du show, notamment sur le vociféré « Here is no Why » ou sur un « Bullet with Butterfly Wings » particulièrement maitrisé. Là encore, le disque ne propose qu’un extrait assez aléatoire d’un concert qui comporte initialement 27 titres, chose qui est difficilement décelable car l’ensemble a été mélangé et remixé pour le passage radio. Outre de nombreux titres on pourra spécialement regretter la coupure de la fameuse improvisation sur « Silverfuck », dont seules 5 mn sur 24 ont été conservées ! (à la place, on a une interview à l’américaine, flirtant avec l’interrogatoire judiciaire, exclusivement consacrée au renvoi de Chamberlain suite au décès par overdose de Jonathan Melvoin, qui aura lieu deux mois après ce concert).  On pourra surtout regretter que la réédition du Mellon Collie, qui a choisi ce live en dvd bonus, ne présente que la même setlist que ce bootleg : une édition intégrale en aurait surement un peu relevé le niveau….

 

 

(1)   nous répondrons prochainement sur ce blog à la question de savoir si cette réédition est une simple arnaque ou une gigantesque baise.

 

(2)   « anyway, thanks for listening to nothing… »

      « we don’t have any fucking lights, but we don’t fucking care…»

 

(3)   Seules deux figurent sur le disque, on ne sait pas pourquoi « Baby Loves to Rock » a été retirée. De même que « Disarm »  d’ailleurs… sans doute les coupures pub de la radio…

 

(4)   Magie d’internet, on trouve aujourd’hui l’intégralité de ce concert (et celui du lendemain au même endroit) en écoute et téléchargement. On notera que sur les deux soirs, 25 titres différents du MCIS ont été joués, soit l’intégralité excepté “Bodies”, “Stumbleine” et “Tales of a Scorched Earth”…  Sont particulièrement intéressants l’intro de « Where boys fear to tread », le petit délire sur « We Only Come Out at Night », la jolie interprétation de « By Starlight »,  et le jam sur « Silverfuck » (le dernier quart du concert est globalement ébouriffant).

 

(5)   Oui mais là c’est pas pareil, je n’oblige personne à me lire….

 

LIENS ECOUTE ET TELECHARGEMENT DES CONCERTS COMPLETS:

Chicago 23 10 95

San Diego 30 01 96

London 15 05 96 (son médiocre, malheureusement)

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