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Blinking Lights (and other revelations)
15 mai 2015

Portishead - Condo Fucks - Micah p. Hinson and the Gospel of Progress - Dogs - Neutral Milk Hotel

 

Bon j'ai arrété les emprunts à la bibliothèque, j'ai trouvé beaucoup mieux: le pret sur demande à Yosemite. J'ai choisi trois disques, et Yosemite m'en a rajouté deux parmi ses favoris.

 

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Artiste : Portishead

Album : Third - 2008

Why : En tête du Classement Des Blogueurs 2008

Past : quelques lointains souvenirs du premier album...

Present : Lorsque le premier album de Portishead fit le carton qu'on sait, il me passa carrément au dessus de la tête. Il faut dire qu'à l'époque j'étais dans ma période « post GNR » (metal, punk, glam etc...) et je découvrais le rock indé à la suite des Pixies : tout ce qui utilisais de manière un peu trop audible des machines était tabou. Je jetais une oreille distraite à Dummy, et n'y revins plus jamais. S'il n'eut été autant encensé chez GT, je n'aurai d'ailleurs jamais écouté Third.

Je suis sorti de ma première écoute de Third comme on s'éveille après un cauchemar. Il y a bien eu quelques passages mélodiques où mon esprit a pu s'évader brièvement mais, globalement, une chape de plomb s'était abattue sur mes épaules. Bêtement, j'avais cru que l'album avait été ainsi nommé car il était le 3eme de Portishead, tout simplement, alors qu'en fait  c'est à la 3eme guerre mondiale à laquelle j'avais assisté. Les toutes premières notes de guitare simulent une alarme, et l'album se termine sur le son lancinant d'une sirène. Entre les deux, des avions en chute libre (« Hunter »), des hélicoptères sous un feu nourri (« Plastic »), et une piste dont on devine le titre les yeux fermés : « Machine Gun », remarquable de froideur, aussi glaçante que les balles qu'elle envoie à coup de rythmes electro hachés. Par-dessus un paysage dévasté, la voix fantomatique de Beth Gibbons flotte, comme personnifiant la désolation ambiante. « Small » : quelques civils se recroquevillent dans une cache, si petits devant les événements, le violoncelle et les voix sont le reflet de leur tristesse. Soudain, une patrouille s'avance, le rythme s'accélère, cette maudite guitare sonne comme toujours le sentiment d'urgence, les soldats marchent au pas de la batterie, puis s'éloignent. L'attente et le désespoir peuvent reprendre leurs droits sur la peur, jusqu'à la prochaine fois. Même la petite plage acoustique « Deep Water » ressemble juste à l'évocation d'un souvenir lointain, coincée qu'elle est entre les deux titres les plus agressifs du disque (le technoïde bjorkien « We Carry On » et « Machine Gun »). La seule partie du disque à être vraiment apaisante, c'est le début acoustique du magnifique « the Rip », avant qu'il ne mute de belle manière en un electro rock aux sonorités proches de Radiohead.

Au sortir de ma première écoute de Third, j'ai tout à fait compris sa première place au classement des blogueurs 2008, chaque titre possédant sa propre force, sa personnalité, mais l'ensemble étant d'une cohérence rare : la marque des plus grands. Mais un tel disque aurait il sa place dans mon propre classement ? Evidement, la réponse ne pu être trouvée qu'après de très nombreuses écoutes, Third ne délivrant pas facilement sa beauté. Au final, on y trouve un remarquable équilibre entre les rythmes martiaux et le chant fragile, entre les parties mélodiques et celles agressives de la guitare. A coup sur, je l'achèterai... J'éviterai soigneusement de l'écouter trop souvent... 

Future : à acheter

 

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Artiste : Condo Fucks

Album : Fuckbook - 2009

Why : je suis fan de Yo La Tengo (si si, ça a un rapport...)

Past : Discographie de Yo La Tengo

Present : Yo La Tengo est un des derniers groupes dont je suis grand fan que je n'ai pas eu le loisir de voir sur scène, et ça ne risque pas de changer vu qu'une fois de plus ce sont les seuls parisiens qui pourront profiter de leur nouvelle tournée (Epicerie Moderne si tu m'entends...). Avant la sortie d'un album fortement attendu, le trio s'est offert une récréation avec ce concept album intitulé Fuckbook. Le principe : sous le nom de Condo Fucks (à priori déjà utilisé par d'autres groupes pour un album de ce genre), un enchaînement de reprises enregistrées d'une traite à l'ancienne, avec un micro au milieu du studio. On les entend s'installer avant de lancer « Wat'cha gonna do about it », et roulez jeunesse, ils n'arrêterons que 30 mn et 11 titres de rock/pré punk/surf rock/garage plus tard*. Au menu donc, son tout pourri, gueulade dans le micro, faux départ sur « So easy Baby » et quelques savoureux morceaux, dont mon favori, « the Kid with the Replaceable Head » emprunté à Richard Hell. On retrouve l'esprit des tout premiers disques de Yo La Tengo, qu'on préférera néanmoins à ce disque amusant mais fortement dispensable. Malgré tout, Yo La Tengo prouve, de la même manière que pour leur fameuse et bien nommée session radiophonique « Destroying the Classics », qu'ils savent encore s'éclater comme des jeunots malgré leur statut de mythique groupe indé et les incroyables albums dont ils nous abreuvent depuis des années : Such Fun !

Future : non

 * enfin, il y a un titre qu'ils ont intercalé dans leur session, ce qui gâche un peu le principal intérêt du disque de « répète live comme si on y était ».

 

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Artiste : Micah p. Hinson

Album : ...and the Gospel of Progress - 2004

Why : Prêté par Yosemite

Past : découverte totale

Present : Or en ces temps là, il advint qu'un troubadour nommé Micah p. Hinson composa un chef d'œuvre. Nul ne sait s'il avait un don naturel, ou s'il travailla comme un damné pour arriver à telle perfection, mais le fait est que tout auditeur posant une oreille sur Micah p. Hinson and the Gospel of  Progress restait scotché pendant 50 mn, la plupart du temps avec une grosse boule dans la gorge et les yeux humides. Le chef d'œuvre était construit autour d'un couple guitare folk ou piano + voix (une belle voix avec juste ce qu'il faut  de rocaille), auquel souvent s'ajoutaient  parties de cordes, orgues, cuivres, voix féminines, batterie, guitare saturée, dans la plus parfaite harmonie. Il semblait simplement, dans les folks à la Cohen, dans les titres intensifiés par l'apparition de l'électricité et de la batterie, dans les duos délicats ou dans les poèmes déchirants, que chaque note, chaque instrument, chaque mot intervenait au moment adéquat, de la manière adéquate. Micah p. Hinson semblait se jouer des plus redoutables pièges, qui avaient plombé tant de ses camarades auparavant, comme les finals noisy, les chansons d'amour déçu ou un titre de conclusion de plus de 8 mn : chez lui, tout cela semblait naturel et beau. Jamais on ne vit  album où l'intégralité des titres, des paroles et des photos d'illustration n'appelaient qu'à un seul adjectif : magnifique*

En écoutant cela, la Guilde des Folkeux fut pris d'une grande terreur. Bill Callahan, Bonnie Prince Billy et Sufjan Stevens notamment, trois grands barons de la Guilde, se rendirent compte que ce seul album remplaçait avantageusement l'ensemble de leur discographie, et décidèrent d'agir. Ils firent feu de tout bois pour occuper perpétuellement les gens de la Guilde des Journaleux et Crieurs Publics, ce qui ne fut pas bien dur tant cette corporation était à l'époque d'une imbécillité crasse. Et comme dans le même temps le troubadour Micah se foutait pas mal de gloire ou de fortune, même les Mercenaires de la musique, sévissant hors de contrôle de toute Guilde en un lieu nommé blogosphère, passèrent à coté du chef d'œuvre. Celui-ci fini quand même par arriver chez un très vieux sage qui vivait reclu dans une grotte envahie de disques au bord du fleuve Rhône. Yosemite en connaissait très long sur la musique, une rumeur prétendait même qu'il avait chez lui plus de 8 étagères Ikea remplie à ras bord de CDs : il reconnu donc  Micah p. Hinson and the Gospel of  Progress comme un des meilleurs albums qu'il eu jamais entendu. Malheureusement, Yosemite vivait en ermite et ne se déplaçait dans la blogosphère que très rarement.

BLights rêva un temps d'être mercenaire,  mais suite à un ensorcellement par une princesse, et à l'adoption d'un lutin farceur, il s'était résolu à être raisonnable (d'autant plus qu'il devait bosser comme un con pour nourrir cette gentille famille). Il survivait donc dans la blogosphère en s'inspirant honteusement des Grands Mercenaires pour trouver son disque quotidien, et passait ses samedis à squatter l'antre de Yosemite à la recherche de trucs biens et pas cher. La providence fit que le vieux sage, intrigué par le manège de notre héros, lui confia son secret. Et BLights de s'empresser d'annoncer la bonne nouvelle sur la blogosphère. Les Grands Mercenaires en furent sur le cul, et chantent depuis l'épopée de « Celui Qui Fit Découvrir Micah P. Hinson and the Gospel of Progress au Monde »...

Future : à acheter et à écouter sans relâche (et deux autres disques à découvrir)

 * vous constaterez que contrairement à d'habitude, je ne cite pas mes titres préférés. Il y en a beaucoup trop...

  

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Artiste : Dogs

Album : Too Much Class for the Neighbourhood - 1982

Why : Un article sur le Golb

Past : découverte totale

Present : Lecture de cet article sur le Golb, emprunt direct à Yosemite, écoute dans la foulée... cool ! Thom a le talent de faire naître dans l'esprit du lecteur une image sonore très précise de l'album qu'il décrit avec ses articles. Ainsi, lorsqu'il évoqua Too Much Class For the Neighbourhood, je ne sais pourquoi je pensais immédiatement à Johnny Thunders. Et là, dès les premières notes de « Shakin' with Linda », bingo, c'est les New York Dolls qui débarquent ! On les recroisera à l'occasion, tout comme on sentira passer l'ombre des Cure (« the Most Forgotten French Boys »), des Stooges (« Too Much Class for the Neighbourhood ») ou des Stones (« Home is where i want to be »). Thom a eu raison d'insister, c'est effectivement à un excellent album de rock anglais auquel on a affaire. Bon, on ne sait pas trop grâce à quel taux d'emprunt à leurs voisins d'en face (y compris au niveau des titres des chansons) Dogs a réussi cette prouesse. Mis à part « Hesitation » qui m'a semblé plus personnelle au groupe, j'avoue manquer un peu de recul et de culture pour évaluer la créativité  des Rouennais. Mais je ne boude en aucun cas mon plaisir, ni n'associe le classicisme d'un rock endiablé tel « Poisoned Town » ou d'un p'tit blues comme « When i came Home » à une quelconque facilité : si tel avait été le cas, les albums Français de cette trempe auraient été un peu plus nombreux. Assurément  à posséder en vinyle, à défaut d'avoir pu entendre son contenu sur scène (« Death Lane » on stage, ça devait donner !), Too Much Class for the Neighbourough est un album rare, d'un groupe trop méconnu (autoproclamés avec malice the Most Forgotten French Boys), et qui pourra maintenant me servir d'argument imparable aux vioques clamant des « mais mon gars, à l'époque c'était ça ou Début de Soirée » pour justifier leur tatouage Telephone*. Quoique aujourd'hui, sommes nous vraiment mieux lotis ? J'ai réfléchi un moment pour trouver le nom d'un successeur potentiel à Dogs. J'allais renoncer, quand j'ai pensé aux Hushpuppies, en écoutant « Sandy Sandy »...

Future : discographie à écouter à l'occasion...

 *Je suis de très mauvaise foi, j'aime bien Telephone. Mais il faut bien reconnaître qu'ils ont carrément moins la classe que Dogs.

 

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Artiste : Neutral Milk Hotel

Album : In the Aeroplane over the Sea - 1997

Why : Prêté par Yosemite

Past : découverte totale

Present : Cet album de Neutral Milk Hotel commence plutôt bien, avec un petit folk agréable saupoudré d'accordéon au titre recherché de « the King of Carrot Flowers Pt. One », enchaîné avec un titre plus rock, qui voit l'apparition de cuivres et de guitares saturées et a un petit coté Arcade Fire qu'on ressentira par endroits sur l'album. C'est sur ce titre (« Pt. Two & Three ») qu'on fait connaissance avec l'élément qui va tout gâcher par la suite : le chant. Jeff Mangum chante très fort, voire gueule, et tire sur ses notes telle une bigote qui essaye désespérément de trouver la mélodie d'un chant de messe pour l'animer un peu. Et surtout, surtout, Jeff Mangum chante tout le temps, occupant l'espace du titre sans une seule pause pour reprendre sa respiration. Quand le titre dure 2 mn, ça passe, mais dès qu'il se prolonge, c'est carrément insupportable. Il en va ainsi de « Two Headed Boy » et « Holland, 1945 », des folks au rythme rapide pourtant bien troussés musicalement. Et ne parlons pas de l'interminable « Oh Comely », 8 mn qui auraient du se terminer par une sympathique partie instrumentale de cuivres, s'il n'était venu à l'idée du chanteur de crier leur mélodie par-dessus. Ne restent en plus du morceau introductif qu'un instrumental (« the Fool ») et une petite ballade tranquille (« Communist Daughter »). On peut reconnaître des qualités à ce In the Aeroplane Over the Sea, des compositions bien écrites, de l'originalité et une construction travaillée, mais que faire d'un album qui donne systématiquement mal au crâne lorsqu'on l'écoute ? Dommage...

Future : Nope

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