Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
15 mai 2015

LEONARD COHEN - Im Your Man / Live In London

1250636828

 

Les DVDs s’accumulent chez moi sans que j’ai le moins du monde le temps de les regarder. Cependant, je profite des quelques jours de vacances de mes femmes pour rattraper mon retard. Mélaine m’avait offert il y a quelque temps déjà I’m Your Man, le film hommage à Leonard Cohen (avec des guest stars qui interprètent ses chansons), en souvenir de ce merveilleux concert où nous allâmes tout deux. Quelle meilleure soirée pour le visionner, alors que la répète hebdomadaire d’Hello Darkness est annulée pour cause de déplacement de notre guitariste Damien au concert que le père Leonard donne en ce mardi soir aux arènes de Vienne. Bon moyen aussi de conforter mes arguments sur le débat qui anima notre groupe la semaine dernière. Figurez vous que Yosemite, alors que nous évoquions nos concerts passé et futur du chanteur/poète canadien, ne trouva pas mieux que d’affirmer -attention ce qui suit est une synthèse- que le problème de Leonard Cohen, c’était quand même la musique, et que ses chansons n’étaient jamais plus belles que reprises par d’autres… Et de citer les arrangements et les sons vieillots qui plombent les compositions de la période suivant l’age d’or folk, avec en ultime exemple « Hallelujah ». Et bien cher Yosemite, permet moi de te dire que tu as tout faux  (1), et les premières minutes de ce film suffisent à le prouver. Car c’est Nick Cave qui s’avance sur scène pour interpréter « I’m Your Man », ce qui me semble très judicieux, Nick Cave étant un des rares chanteurs à pouvoir rivaliser de classe avec Leonard Cohen, et les paroles de ce titre lui étant particulièrement bien adaptées. Et bien non, force est de constater que l’australien n’arrive pas à la cheville du canadien sur ce titre….Pour la suite, soit l’artiste se contentera d’une version proche de l’originale, soit il essaiera de s’en éloigner et fera irrémédiablement moins bien. Exemple avec Rufus Wainwright, qui tentera un « Everybody Knows » style java rapide, sans trop de succès, puis qui interprétera de belle manière un « Chelsea hotel #2 » très classique. Il y a bien la belle voix d’Antony sur “If it be Your Will”, dotée pour l’occasion d’un majestueux final, mais un seul artiste accrochera vraiment le maître… Pulvérisant les maigres performances de Nick Cave, hissant sa version de « I can’t Forget » au dessus de celle des Pixies, Jarvis Cocker, que je ne connais point mais dont on m’a récemment vanté les mérites scéniques, arrive bel et bien à faire différent, mais aussi classe, que Leonard Cohen. Pour le reste, on ne peut que féliciter ces fans d’avoir su si bien rendre hommage à leur idole en étant malgré tout leurs efforts et des interprétations très plaisantes, toujours à un niveau bien inférieur à celui-ci. Comme pour mieux le faire ressortir, le film se termine sur « Tower of Song » jouée par U2, qui ont eu l’intelligence de s’effacer derrière le chanteur, tout en apportant une touche personnelle au titre. La voix inimitable  de Leonard Cohen met les choses au point, avant que le rideau ne tombe sur son visage serein.

Cette voix, on peut l’entendre sur le Live In London, sorti il y a quelques temps, et qui est la réplique exacte du concert auquel j’ai assisté, et probablement aussi celui qu’est en train d’entendre Damien (2). Deux heures exceptionnelles, qui enfoncent le concert hommage pourtant louable décrit ci-dessus. Yosemite, je te propose de comparer les deux, et tu te rangeras à mon avis : qu’importent le saxophone ringard, le solo d’orgue tout pourri sur « Hallelujah », ou les sons rétros qui surgissent parfois au détour d’une magnifique composition, une chanson de Leonard Cohen n’est jamais aussi magnifique que quand elle est interprétée par son auteur…

Pour finir de décrire le DVD « I’m Your Man », je dirai que son producteur a loupé le coche en ne proposant pas en option la possibilité de voir le concert en entier sans interruption. Car c’est devenu une mode aujourd’hui, et je m’en arrache continuellement les cheveux, que d’interrompre le show par des extraits d’interviews. Le réalisateur va ici plus loin, il coupe carrément la plupart des titres en glissant quelques minutes d’interview avant de revenir au live, ce qui est horripilant. Concernant les interviews, elles sont de deux sortes. Il y a d’abord les guest stars qui racontent leur amour pour la musique de Leonard Cohen, ou des anecdote à son sujet. C’est en général parfaitement inintéressant. Et il y a Leonard Cohen lui-même qui lit des poèmes, dévoile un peu de sa vie, ou donne des explications sur certaines de ses compositions, sur fond d’images, de films ou de dessins personnels. Il va sans dire que ces moments là sont en revanche passionnants. On en apprend un peu plus sur ce bonhomme à la voix grave, dont la renommée n’a d’égale qu’une modestie qui m’avait tant touché lors de son passage à Lyon…

 

 1 - je t’accorde le « Hallelujah » en exception qui confirme la règle, et encore celle de Jeff Buckley, la version en trio dans ce I’m Your Man n’étant pas franchement au niveau…

 2 - s’il y a un reproche qu’on puisse faire à Leonard Cohen, c’est bien de toujours faire le même concert, à la note (et parfois au discours) près. Mais rien n’oblige à aller le voir plusieurs fois, surtout vu le prix de la place (3) …

 3 – en même temps du coup, il suffit vraiment de se payer ce disque (ou le DVD associé)  pour assister chez soi au concert, comme si c’était vrai !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité