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Blinking Lights (and other revelations)
11 juin 2015

Sufjan STEVENS - the Age of Adz

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C'est donc ca, l'album qui a fait couler le plus d'encre cette année... the Age of Adz de Sufjan Stevens, décrit tantot comme un chef d'oeuvre, tantot comme une infame bouse. J'avoue avoir été décu, avec ce que j'en avais lu, je m'attendais à etre surpris, et plutot horrifié. Au final, le sentiment qui m'aura le plus traversé pendant ce long voyage, c'est... l'ennui. Mais ne brulons pas les étapes...


Ainsi donc, Sufjan Stevens a expérimenté.On a quand meme exagéré la prétendue volte face de ce faux folkeux, auteur des très bons Illinoise et Seven Swans: derrière les bidouillages électroniques, on retrouve fort bien le chant habituel de l'américain, ainsi que son goût pour les arrangements symphoniques théatraux. Je suis d'accord pour saluer la prise de risque, le renouvellement sur la forme, l'envie d'explorer de nouveaux territoires - après tout, Sufjan Stevens est suffisament talentueux et prolifique pour nous sortir un autre Illinoise quand il le veut. Mais si cela peut permettre de juger positivement l'artiste, ca ne peut en aucun cas, comme je l'ai lu ici ou là, etre un argument suffisant pour mettre the Age of Adz au pinacle.(ou sinon Mike Patton a sorti le chef d'oeuvre de la décennie avec ses reprises de tubes moisis de la pop italienne). Car on pourrait tout aussi bien affirmer que Sufjan Stevens a choisi la facilité avec the Age of Adz, dont le concept est exposé après la jolie introduction « Futile Devices », placée là comme un motif de comparaison avec ce qui va suivre. Le concept? Partir d'un thème assez cheap et le décliner sur de longues minutes en lui faisant subir toute sortes de métamorphoses qu'elles soient électroniques ou symphoniques. Résultat, 7 mn pour « Too Much » et 8 pour « the Age of Adz », alors que tout est dit en 2 minutes. Les morceaux suivants sont tout simplement atroces, jusqu'à un « Bad Communication » qui parvient enfin à nous faire comprendre l'intéret que certains ont pu trouver à l'album. Ce court titre est meme un bon exemple de ce qu'aurait pu etre un album à la fois expérimental et réussi, sans les délires à rallonge de son auteur. « Vesuvius » et « All for Myself » passent eux aussi plutot bien, mais cette relative rédemption arrive bien trop tard, et toute personne qui fait plus confiance à ses oreilles qu'à son auto persuasion aura coupé après le redoutable enchainement « I Walked » / « Now that i'm Older ». Et voici donc le fameux morceau de conclusion de 25 mn. Ce qu'on peut dire meme sans l'avoir écouté, c'est que c'est une grave erreur de l'avoir mis sur le disque. S'il est mauvais, sa présence n'est souhaitable nulle part, et s'il est excellent, il eut bien mieux valu en faire un EP séparé, l'attention étant forcément diminuée près 50 mn de musique pas évidente (et puis, il faut avoir le temps d'arriver au bout). Je ne me prononcerai pas sur la qualité intrinsèque de « Impossible Soul », ayant la digestion difficile, je suis du genre à refuser la choucroute qu'on me proposerait après le café d'un gueleton, quand bien meme elle viendrait du meilleur choucroutier du pays (1).


Etonnament, beaucoup de mes camarades blogueurs ont évoqué l'enfance pour parler du retour de Sufjan Stevens. Sale gosse traumatisant ses parents pour Arbobo, retour au monde merveilleux de l'ile aux enfants pour mon camarade Yosemite, et réincarnation en Pacman pour Daniel, dans une chronique lapidaire et hilarante dont il a le secret (c'est vrai qu'il y a un peu de ca sur « Get Real Get Right »). Quant à moi, rien de tout cela, le « Now that I'm Older » se voulant féérique m'ayant plutot transporté au bout de l'ennui. Que Sufjan Stevens ait voulu épater la galerie ou simplement s'amuser, nous ne le saurons jamais. Seule compte, au final, la vrai question: a t on envie de se repasser le disque? Oui, pour ceux qui voudraient avoir le plaisir de découvrir à la centième écoute un riff de violon qu'ils n'avaient pas détecté au milieu d'un morceau fleuve aux 250 pistes. Personnellement, j'ai autre chose à foutre...

 

(1) je dis ca, je l'ai quand meme écouté 5 fois en entier... mais jamais sans décrocher...

 

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