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Blinking Lights (and other revelations)
26 juin 2015

WOMEN: Kristin, Anna, Alela....

Kristin_hersch

 

Kristin HERSH - Crooked - 2010

Le Crooked que j’ai chez moi est un livre. Un livre moche, d’ailleurs, et que je n’ai pas encore eu la motivation de lire. Il alterne paroles de chansons et textes, le tout illustré de photos en gros plan de fleurs. Un artwork raccord avec le look de Kristin Hersh, qu’on verrait bien prendre le thé avec un groupe de mères de famille anglaises. Mais Kristin Hersh n’est pas anglaise, elle est américaine, et elle ne fait pas de réunions tupperwares mais un putain de rock torturé, et ce depuis des lustres. Et ce bouquin cache un code qui donne accès à Crooked, l’album, en téléchargement. Et cet album tout en guitares abrasives, en batterie minimaliste fascinante (qui est peut être une boite à rythme d’ailleurs), tout en chant rauque et gros rythmes entêtants, c’est tout simplement le meilleur de Kristin Hersh dans ce registre (attendu que de ses disques folks, rien ne dépassera Hips & Makers). Comme Shannon Wright, Kristin Hersh continue d’enchainer des compositions terribles pour le seul plaisir d’une fanbase d’autant plus fidèle que la songwriteuse ne l’a jusqu’à présent quasiment jamais déçu. Un huitième album parfait : du grand art !

 

AnnaCalvi-360

 

 

Anna CALVI - 2011

Ah, Mlle Calvi, je vous attendais, installez-vous. Dites donc, ce buzz, c’était quelque chose ! On n’avait pas vu ça depuis, euh…. J’ai oublié, on oublie toujours ces noms au bout d’un moment.... En fait, pour être franc, on n’avait jamais vu ça, vous avez fait très fort ! J’avais entendu parler de votre album que si ça se trouve, vous ne saviez pas encore que vous alliez faire de la musique ! L’album, donc… Bien, hein ! Belle technique, et il y a de la personnalité. Certains vous ont comparé à PJ Harvey, mais c’est juste qu’ils ont dû vous voir en photo avec une guitare électrique… Non, vous avez une touche bien à vous. Par contre, je ne vous cache pas qu’il y a un problème : vous avez oublié d’écrire des chansons. En général, on commence par là. C’est regrettable, d’autant que vous aviez presque réussi avec « Desire » *. Mais bon, c’est pas grave, croyez en mon expérience : on va vous faire sortir très rapidement un deuxième disque, histoire de rentabiliser la comm, vous n’aurez pas eu le temps de composer, et les gens seront passé à un autre buzz. Suivra une traversée du désert pendant laquelle vous aurez tout le loisir d’écrire de bonnes chansons, et si vous en réchappez d’ici 4-5 ans vous sortirez un grand disque. Vous en avez les capacités, j’en suis certain. Mlle Calvi, je vous dis à dans 5 ans alors, bon courage !

 

 

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Alela Diane & Wild Divine -  2011

 On apprend souvent beaucoup des disques à leur pochette, et la discographie d’Alela Diane en est un véritable cas d’école. Sur son magnifique premier album, la jeune fille pose, elle n’est pas particulièrement jolie ou souriante, elle est juste naturelle, avec ses chansons folk dépouillées empreintes de son quotidien et sa culture. Deuxième album, la même jeune fille, un peu plus apprêtée. On remarque surtout le montage photographique embrouillé, à l’image de compositions encore plaisantes mais alourdies d’une production qui les dénature. Et voici Wild Divine et sa pochette chic, la jeune fille méconnaissable sous son maquillage glamour, plus proche des salons parisiens que des ranchs américains. A l’intérieur, les canyons ont été comblés, les pics arasés, plus de faute de gout mais plus de couts d’éclats non plus : un disque lisse,  qui s’écoute du bout de l’oreille en fond sonore. Comment peut-on intituler « Desire »* un titre aussi mou ? Plutôt qu’encourager la fraicheur d’écriture d’Alela, Papa Menig semble avoir imposé son classicisme. « Long Way Down » et « White Horse » sont sympas, mais sans aucune personnalité, du folk à l’ancienne déjà entendu il y a 50 ans… Reste la voix, unique, mais versant parfois dans une dangereuse auto caricature, aboutissant à des morceaux aussi indigents que « the Wind ». Wild Divine, ni sauvage ni divin, n’est qu’un exercice appliqué dont toute émotion est absente. « At the end of the day, the song that i sing is the same » chante Alela Diane dans “Rising Greatness”, titre de conclusion qui est sans doute le seul digne d’intérêt du disque. Et vraiment, on ne voit pas par quel miracle elle sortirait un jour du sentier tracé de cette morne plaine….

 

* Ca me fait un peu chier, mais j'avoue que je suis plus sensible au Désir d'Anna que d'Alela...

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