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Blinking Lights (and other revelations)
9 février 2017

Kristin HERSH - Wyatt at the Coyote Palace

 

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La bonne chronique de Thom consacré à Wyatt at the Coyote Palace insiste sur le côté indépendant de Kristin Hersh. Je ne vais pas le contredire, j’ai moi-même été très admiratif de ce purisme rare, comme le montre ce vieil article sur l’un de mes albums favoris de la songwritter. Il y a cependant plusieurs  dangers à se priver de tout regard extérieur, et si jusque-là Kristin Hersh  avait su brillamment les éviter, Wyatt at the Coyote Palace vient prouver que même l’expérience la plus reconnue a ses limites.  Le premier danger, c’est le recul sur son propre travail : faire le tri sur des compositions qu’on trouve par essence toutes dignes d’intérêt se révèle une vraie gageure, aussi est-on tenté lorsqu’on est libre de toutes contraintes de laisser l’auditeur faire son choix. Je n’ai pas toujours pensé cela, mais je suis persuadé aujourd’hui qu’il vaut mieux perdre quelques bons titres au profit d’autres dispensables dans un choix assumé plutôt que tous les présenter en bloc. Les bons morceaux présents sur l’album n’en seront que plus mis en valeur, et le fan sera tout heureux de retrouver les autres à la faveur d’un concert ou d’une compilation. 

Le plus gros défaut du disque, c’est donc sa longueur : 24 titres épuisant l’auditeur, ce qui est d’autant plus dommageable qu’une bonne partie des meilleurs morceaux me semblent en fin d’album. Deuxième danger, c’est le tic d’écriture, les redondances qu’il est difficile de repérer quand on bosse seul, à fortiori quand la production se veut minimaliste. Ainsi Wyatt at the Coyote Palace est-il non seulement trop long, mais aussi beaucoup trop répétitif, ce qui a pour effet de noyer les titres majeurs dans une masse de chansons sympathiques dont on a le plus grand mal à les extraire, à l’exception de quelques évidences, comme « Day 3 » ou « From the Plane ».  Difficile de juger un morceau comme « Soma Gone Slapstick » quand c’est la énième fois que la même rythmique est utilisée (par exemple sur « Green Screen »).  C’est assez frustrant car, soyons clairs, Kristin Hersh a écrit majoritairement, sur ce disque comme dans sa carrière solo en général, des bonnes chansons. Mais quand un de vos plus fidèles fans doit se motiver pour écouter votre dernier disque, c’est qu’il a quelque chose de raté, non ? Wyatt at the Coyote Palace aura quand même eu le mérite, pour les besoins de l’article, de me replonger dans Crooked, album précédent trop peu écouté (pour cause de parution virtuelle), et qui à mon avis, par une production plus riche et une sélection restreinte de 10 titres, valorise bien mieux ceux-ci : la plupart sonnent d’ores et déjà à mes oreilles comme de grands classiques. Un destin qu’on peine à imaginer pour leurs copains de 2016 mais, qui sait, au détour d’une captation live… Après tout, si on suit encore Kristin Hersh après toutes ces années, c’est aussi pour sa capacité à savoir surprendre tout en restant la même.

 

 

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Commentaires
C
Y aurait-il un nouveau Kristin Hersh ? Pas vu passer. ..Je ne connais qu'un album en fait mais comme j'aime bien voir ce que donnent les rescapés des 90s. ..;)
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E
Un peu long forcément, mais j'ai pour ma part vraiment apprécié cette sortie, alors même que j'avais un peu lâché Kristin Hersh par le passé. Une bonne pioche de mon côté, donc.
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