SWANS - VERONICA FALLS - THEE VICARS - LUMERIANS
Première série d'article sur des disques empruntés à la médiathèque en 2012, consacrée à des découvertes. Notamment celle de Swans, auteur en 2012 d'un terrible double album (the Seer, juste un poil en dessous du précedent car moins concis) et qui passera par Lyon en Mars.
SWANS - my Father will guide me up a Rope to the Sky - 2010
Plongé d’emblée dans l’ambiance de My Father will Guide me up a Rope to the Sky sur « No Words / no Thoughts » et son introduction mystérieuse agrémentée d’une surprenante mélodie de cloches, l’auditeur n’en sortira pas avant le lugubre final a capella de « Little Mouth » tant cet album est cohérent et fascinant. Empruntant aussi bien au post rock qu’au rock barré des Bad Seeds (notamment les chœurs menaçants), Swans varie l’intensité de ses titres mais reste dans un univers bizarroïde grâce à l’emploi judicieux de quelques instruments inhabituels, avec juste ce qu’il faut de grandiloquence pour achever de nous captiver. Les amateurs de tubes immédiats passeront leur chemin, ceux préférant la musique sombre et exigeante replongeront régulièrement dans ces huit magnifiques morceaux.
VERONICA FALLS - Veronica Falls - 2011
Voici un premier disque pétri de qualités, qui emprunte au rock de toutes les époques pour un résultat étonnant, à la fois moderne et délicatement rétro. La rythmique est tendue, à l’image d’une guitare au son clair évoquant celle des Feelies, sans renoncer aux mélodies bien accrocheuses (« Misery »). Le chant plutôt léger nous ramène le plus souvent dans les 70’s (surtout les secondes voix masculines, dont je ne suis personnellement pas fan), mais sa nonchalance fait aussi penser aux Vaselines qu’on retrouve beaucoup dans ce disque (« Wedding Day »). A partir de ces influences et d’une basse qui sait s’imposer, pas étonnant qu’on en arrive à entendre aussi des Breeders (« Right Side of My Brain ») et du Pixies (frappant sur « Stephen »). Dommage que Veronica Falls n’ai pris que le coté acoustique du groupe de Frank Black, en oubliant la disto rageuse des refrains. C’est peut être ce qui manque à cet album pour atteindre la perfection : du soufre. Si les tempos rapides et la qualité des compositions maintiennent sans problème l’attention de l’auditeur, l’ensemble garde un coté un peu gentillet qui l’empêche de marquer durablement.
THEE VICARS - I Wanna be your Vicar - 2012
Je suis très peu amateur de rock 60’s (même par les Beatles), autant dire qu’un album de rock 60’s enregistré en 2012 aurait tendance à me rendre complètement indifférent. Il faut cependant reconnaitre que sur I wanna be your Vicar, le pastiche (jusque dans l’artwork (1)) fonctionne très bien. Entre deux riffs ultra classiques (« Crocodile Chomp ») se cachent quelques bonnes trouvailles (« Lights ») et le trio enchaine les titres concis (12 en une demi heure) avec un enthousiasme fédérateur. Le petit coté New York Dolls (« I’ll be Gone ») / Johnny Thunders (« Your Eyes ») bien sympa sera le plus pour finir de me convaincre. Un disque qui doit tourner en boucle chez l’ami Guic, et qui pourrait tenter le guitariste en chef du défunt Bernie Madoff Orchestra…
(1) ils ne sont pas allé jusqu’au bout de la démarche, puisqu’ils ont sorti une version CD…
LUMERIANS - Transmalinnia
Transmalinnia débute par un titre génial, « Burning Mirrors », sorte de rencontre entre Jim Morrisson et le Krautrock mettant d’emblée en avant la personnalité du groupe. Entouré par les claviers de l’espace et la section rythmique tribale omniprésente, on ne quittera plus l’univers psychédélique du groupe, tentant avec lui de communiquer avec les aliens (« Xulux ») en dansant comme des possédés. Si quelques accents du Future Days de Can nous parviennent aux oreilles (« Melting Space »), c’est bien à un trip halluciné original auquel nous sommes conviés, longue et glauque redescente finale comprise (« Longwave »). Et nous répondrons souvent présent à l’appel des Lumerians…