Les Propositions d'HELLO DARKNESS #10 (Avril 2014)

Revoilà Hello Darkness au complet, Damien se remettant doucement à écouter de la musique après le léger séisme qu'a constitué la naissance de ses jumeaux. Voici donc les conseils avisés de chacun, selon sa sensibilité....

Angel OLSEN - Burn Your Fire For No Witness

En écoute: GROOVESHARK

Proposé par Xavier.

Mon avis:

Immédiatement intronisée égérie de notre groupe après qu’on l’ait reluquée à un concert de Bonnie Prince Billy où elle assurait joliment la seconde voix, Angel Olsen m’avait beaucoup moins impressionnée avec son premier album, dont je n’ai plus le moindre souvenir. Porté par l’excellent single agressif « Forgiven / Forgotten » (malheureusement seul titre du disque de ce style), Burn Your Fire for No Witness est plus enthousiasmant, grâce à une voix que l’habile production met bien en avant et teinte de registres diversifiés, entre chant désabusé à la Lisa Germano (« Unfucktheworld ») et ambiance rétro savoureuse (« Hi-Five »). A la manière d’une Emily Jane White qu’elle pourrait remplacer sur ma platine, Angel Olsen oscille entre pur folk tristounet (« White Fire ») et morceaux plus arrangés et rythmés (très beau « Stars »). Le charme de l’ensemble fait oublier un certain manque d’originalité et tient l’auditeur jusqu’au titre final, un « Windows » dépouillé qui clôture le disque de façon très touchante.

Micah P HINSON - and the Nothing

En écoute: DEEZER

Proposé par Julien.

La chronique de Julien: PINKUSHION.

Mon avis:

Micah P Hinson serait-il légèrement psychorigide ? Tous les deux ans depuis 2004, il sort un disque sous le même formalisme : même titre invoquant un groupe imaginaire, même pochette en noir et blanc vaguement érotique, et (c’est là où le bas blesse), même contenu, peu ou prou. Un immobilisme revendiqué (« I Ain’t Movin’ », proclame-t il sur un de ces longs titres dépouillés endormant l’album) qui, au-delà du triptyque initial, a fini par devenir gênant. Forcément, il arrive un moment où l’artiste, en mode auto caricatural, peine à émouvoir. Encore ces titres mid tempo aux relents countrysants, ces valses ralenties et cette voix rocailleuse au chant aléatoire qui, au-delà d’une certaine durée, irritent l’oreille. Beaucoup de morceaux sont trop longs, et trop entendus, sur ce cinquième opus du songtwriter américain. Et c’est très dommage, car noyés dans cette masse léthargique subsistent de bonnes pistes, à commencer par une ouverture très rock n roll (« How are you just a Dream ? »)  qui ne sera malheureusement qu’une bande annonce mensongère. Ajoutons y une ou deux ballades assez réussies (« Good is God »), une très belle chanson folk enfin débarrassé de la pedal steel (« A Million Light Year ») et des passages de country assumée plutôt réjouissants (« There’s Only One Name »). Micah P Hinson and the Nothing ? Pas tout à fait donc. Nous verrons dans deux ans….

 GALLON DRUNK - the Soul of the Hour

En écoute: DEEZER

Proposé par Damien.

La chronique de Damien: PINKUSHION.

Mon avis:

Deux ans après un disque ayant inauguré cette rubrique sans trop me marquer, Gallon Drunk revient avec the Soul of the Hour qui m’a bien plus emballé. Il faut dire que les Londoniens attaquent fort avec « Before the Fire », long titre atmosphérique qui s’intensifie au fil des apparitions de la batterie, guitare électrique, chant puis cuivres. Le hard rock crasseux des titres suivants fonctionne bien, avant que le tempo ne ralentisse sur « the Soul of the Hour », aux lourdes guitares et cuivres menaçants. La sauce retombe un peu ensuite, avec du stoner assez lourdingue (« Over and Over »), mais le teigneux « the Speed of Fear » vient conclure avec brio cet album qui m’a agréablement surpris. A guetter sur scène….