Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blinking Lights (and other revelations)
17 juillet 2015

Harold MARTINEZ - Dead Man

140079917181

.

C’est l’histoire d’une rencontre, il y a deux ans. Avec un disque d’abord, le bouleversant Birdmum. Avec ses auteurs ensuite, qui progressivement deviendront des amis, de ceux qui ne sont pas intimes mais qu’on ne manque pas d’aller saluer à chacun de leur passage dans la région lyonnaise. On a ainsi pu écouter bon nombre d’extraits du Dead Man avant de le poser sur la platine,  et on n’a aucun doute sur sa qualité. La crainte, cependant, c’est d’être moins touché que par ce premier album qui nous était allé droit au cœur, à moi et mes potes de groupe. Un disque endeuillé où Harold Martinez, s’exposant sans faux semblants, ramenait chaque auditeur à sa propre histoire. Le deuil, on le sait, est une question d’étapes. Il en est une nommée Déni, de ces fuites vers l’enfance qu’on trouvait sur Bridmum. Il en est une appelée Tristesse, et celle-là est le lien entre les deux disques.

 

Harold Martinez reprend son cheminement là où il l’avait laissé, avec deux titres plutôt acoustiques et mélancoliques, « Prison Valley » et « Wolf Feather », joliment relevés par un violon subtil. Mais l’étape suivante, c’est la Colère, et celle-ci s’impose progressivement sur Dead Man. Il est beaucoup question de sang et d’armes,  quand bien même celles-ci seraient inefficaces contre les Fantômes hantant chaque recoin du disque (l’important est la lutte, pas la victoire), et à fortiori contre Dieu qui est logiquement le premier à en prendre pour son grade (« Forgivness is not the Truth », lui est-il asséné en guise de prière sur « O’Lord »). Plage de désolation, « Dead Man » commence une mise sous tension qui éclate sauvagement sur le terrible « the Killers Crow », titre le plus rock du duo, ayant pour un moment séché ses larmes : « I take my gun to Smash your Head ! ». A ce moment-là, la crainte s’est envolée depuis un moment. Ce que Dead Man perd forcément en choc de découverte, il le gagne par cette puissance nouvelle, acquise par le travail autant sur la composition que sur l’enregistrement. 

 

Puisqu’il est question d’étapes, Harold et Fabien ont dû en affronter une autre, celle qui voit les auteurs d’un disque enregistré à la maison avec les moyens du bord rencontrer un beau succès, un public croissant, des premières parties ou des concerts de plus en plus gros, un statut nécessitant des moyens de plus en plus professionnels (manager, tourneur, sessions de travail sur le live, studio  pro etc….). Une transition qui ne s’est pas faite sans douleur (les sessions d’enregistrement ont été difficiles), mais qui a payé : le duo est éclatant sur scène, et l’album est à la fois complémentaire et digne successeur de Birdmum, offrant notamment un plus grand éclectisme par l’alternance de passages électriques bien corsés (le riff quasi Zeppelinien  de l’hypnotique « Freedom Rider ») et de retour plaisant au folk déchirant des débuts (« Call of Blood »). Bonus aussi surprenant qu’agréable, si les références évoquées à propos de Birdmum sont toujours présentes, elles s’effacent au profit d’une autre : sa personnalité et son univers particulier ont fait d’Harold Martinez une référence à part entière pour mes oreilles, signe du chemin parcouru depuis qu’elles se posèrent la première fois sur la musique du Nîmois. Un chemin qui s’interrompt, pour cette fois, sur l’exceptionnel final de « Vanishing Race » où l’on peut presque voir, comme dans les Westerns, nos deux cow boys disparaitre derrière une colline balayée par de lugubres rafales de vent poussiéreux. Il est aussi beaucoup question de Liberté sur Dead Man, qui commence dans une Prison et se termine par cette échapée. Quelle sera la prochaine étape ? L’une s’appelle la Résignation,  mais on connait assez Harold Martinez pour savoir que flingue et chant sont des remparts contre elle. L’autre, promise au Prisonnier libéré, s’appelle Reconstruction. C’est tout le mal qu’on lui souhaite….

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité