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Blinking Lights (and other revelations)
14 septembre 2020

Sept 20: FONTAINES D.C., BABY CHAOS, ANAL TRUMP

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FONTAINES D.C. - A Hero's Death

 

J’avais deux craintes au sujet du deuxième album de Fontaines D.C. Tout d’abord qu’il n’existe pas (ou qu’il soit si médiocre que ce fut tout comme), et que Dogrel ne fut que le coup d’éclat chanceux de jeunes arrogants vite retournés à leurs bières et leurs bastons. Me voici rassuré, A Hero’s Death est bien là, et consacre les Irlandais comme de vrais musiciens inspirés sur lequel on pourra compter encore quelques années. Ma deuxième crainte, je l’écrivais dans ma chronique l’année dernière, était que l’inégal Dogrel tenait sur une bonne poignée de tubes qui, s’ils vinssent à manquer sur son successeur, ravalerait le buzz 2019 à groupe de post punk parmi tant d’autres. Et là, franchement, le bilan d’A Hero’s Death est plus mitigé, tout du moins sur sa première moitié qui, sans être exempte de qualités, peine à retenir l’attention. Il faut vraiment attendre l’enthousiasmant single éponyme pour retrouver un hymne à la hauteur des « Boys in the Better Land » et autres « Liberty Belle ». Ainsi lancé l’album présente d’autres titres de post punk plein d’allant et de désespoir, dont un excellent « I was not Born » répétitif à souhait qu’on imagine déjà en marqueur indélébile des futurs concerts de la bande. Et puis cette deuxième face nous cueille sur un registre inattendu, l’émotion déjà amorcée sur « Oh Such a Spring » devenant certitude sur le magnifique « No » final : Grian Chatten est un très bon songwritter de ballades, et l’on découvre au chanteur une facette poignante que l’on n’imaginait pas.  Reste qu’ A Hero’s Death nous laisse perplexe. On parle souvent du deuxième album d’un groupe comme celui de la maturité : Fontaines D.C. sera passé directement de morveux prometteurs à vieux crooners blasés.

 

 

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BABY CHAOS - Ape Confronts Cosmos

 

Toi qui, ado, a tendu l’oreille aux débuts de Silverchair. Toi qui place Alice Cooper à la droite du père, toi qui a suivi avec passion les rocambolesques aventures du Motley Crue. Toi qui trouve que the Bends c’est le meilleur album de Radiohead parce que y’a plein de guitare, et toi qui n’a pas oublié d’où viennent la plupart des groupes qu’on étiquettera grunge pour faire sérieux. Toi qui sait que le rock, c’est pas pour les intellos et les snobinards. Toi tu peux écouter le dernier album de Baby Chaos, au savoureux kitch assumé, riche en surprises et en milliers de joies.

 

 

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ANAL TRUMP - the First 100 Songs

 

Si Donald Trump était un disque ? Rob Crow, génial songwritter de Pinback et artisan de l’ombre de dizaines d’autres projets, ne prend pas de pincettes et répond à la perfection à cette question avec la compilation des EP d'Anal Trump. Je n’y connais rien en grindcore, aussi aurais-je du mal à juger de la qualité musicale de cet album, mais là n’est pas le propos. 100 titres en 11 minutes - une moyenne de 6 secondes par titre, soit sans doute le temps maximal de concentration cérébrale de Trump - de dégeuli outrancier basé sur les déclarations du président américain, dont certaines sont gravées ici entre deux éjaculations bruitistes. Sexisme, racisme,  extrémisme religieux, vanité, puérilité, capitalisme brutal, bellicisme irresponsable, ignorance crasse, tout du méprisant et méprisable personnage est ici condensé dans un monument de grossièreté et de laideur tellement grotesque qu’il en est parfois hilarant. Outre quelques extraits ressemblant vaguement à des chansons (« the Trump Rule », « Does this cross Make me Look Fat ? », « Droppin’Bombs while droppin’ bombs while droppin’ bombs »), on retrouvera les paroles prophétiques les plus célèbres de Donald, tels les fameux « Grab em by the Pussy », « Make America Great Again », « Santa is real but Climate Change is a Hoax », des tacles à quelques musiciens ouvertement pro Trump,  la liste des « Whom i’d sleep with 2000 (in Order) » (qui commence bien sûr par sa fille Ivanka) et même le covfefe, unique texte du titre « Autocorrect is Gay ». Hilarant donc, si l’hallucinante accumulation de stupidité de the Firts 100 Songs n’avaient pas de retombées si cruellement concrètes. Rob Crow et son pote Travis (au chant) ne s’y sont pas trumpés, en reversant le bénéfice des ventes de leurs EP à différentes associations luttant contre la politique néfaste de cette caricature incarnée.

 

 

 

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