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Blinking Lights (and other revelations)
7 janvier 2021

Jan 21: Emma Ruth RUNDLE & THOU, Laetitia SHERIFF, FAKE INDIANS, SOLAR CORONA

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Emma Ruth RUNDLE & THOU - May Our Chambers Be Full

 

Avec Marked For Death, Emma Ruth Rundle avait signé l’un de mes albums favoris de 2016. Deux ans après, elle poursuivait sur le même sombre chemin en ajoutant à son Folk intense une bonne dose de Post Rock pour un On Dark Horses remarqué. Il semblait impossible que l’artiste américaine sorte un album plus noir et poignant, c’est pourtant ce qu’elle  parvient à faire sur May Our Chambers Be Full en collaborant avec un groupe de Doom Metal, Thou. Sur le papier, l’assemblage est assez risqué, on pourrait croire que la jeune femme soit écrasée par ses brutaux nouveaux compères, mais il semble que ce soit plutôt l’inverse (1). On reconnait en effet parfaitement son style, cette lourdeur grunge qui évoque parfois Alice in Chains, entre riffs désespérés et arpèges lugubres. Thou vient renforcer les compositions en appuyant de sonorités metal les refrains des titres, la voix guturale du chanteur, judicieusement mixée en retrait, offrant un contrepoint génial à celle d’Emma Ruth Rundle, souvent sur le fil (elle n’a d’ailleurs jamais aussi bien chanté que sur cet album). L’association  de ces deux hurlements, violents et contenus, donnent à l’ensemble du disque une force émotionnelle redoutable, d’autant qu’elle est ramassée sur une grosse demi-heure. Rien à jeter dans ce bloc froid et compact, qui marque 2020 d’une pierre noire et la discographie d’Emma Ruth Rundle d’une nouvelle réussite, avec supplément d’originalité. 

(1)    Ressenti à prendre avec des pincettes puisque je n’ai jamais écouté un des nombreux albums de Thou

 

 

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Laetitia SHERIFF - Stillness 

 

Je l’ai dit et répété sur ce blog, la trop rare Laetitia Sheriff est l’une des artistes les plus douées et les plus sous estimées de France. Si son dernier album Pandemonium, Solace And Stars, sorti il y a déjà 6 ans, avait été une toute relative déception au regard de ses deux exceptionnels prédécesseurs, Stillness vient nous rappeler combien la musicienne et songwritteuse Rennaise est talentueuse. Difficile de décrire un album dont l’éclectisme n’a d’égal que la cohérence, sans transformer la chronique en litanie de styles et de références élogieuse, alors tant pis, allons-y. Si le début de l’album nous conforte dans notre attente d’un rock assez sombre et de compositions intenses (le riff bien gras de « A Stirring World »), Laetitia Sheriff nous prend vite à rebours avec une pop d’un grand optimisme, « Deal with this » et son refrain à chantonner gaiement, dans un style rayonnant évoquant les Breeders. Vient ensuite un titre dépouillé en guitare voix puis un drone saturé introduit un « Sign of Shirking » grungy. Refusant la facilité, le trio - les excellents Thomas Poli et Nicolas Courret sont toujours là - teinte de douceur les chansons violentes et inversement, trouvant toujours des arrangements et des bifurcations aussi surprenants qu'élégants. Tout en vagues sonores, Stillness s’achève sur une marche militaire lourde et dissonante puis une marche funèbre aux cuivres fatigués (« Ashamed »). On aura croisé lors de ce voyage des grands noms du rock féminin, les sonorités d’un Radiohead du début de siècle, les dérapages controlés de Sonic Youth et même la Laetitia Sheriff des débuts avec le poignant « Go to Big Sur ». On aura entendu mon cher rock alternatif 90’s remis au gout du jour avec brio. On aura écouté l’un de meilleurs disques de l’année, irréprochable du début à la fin. Je donnerais cher pour voir un concert en 2021, mais bien plus encore pour voir Laetitia Sheriff.

 

 

 

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FAKE INDIANS - the Pest

 

Pour ceux qui n’auraient pas eu assez des 4 albums sortis par les Oh Sees en 2020, ou qui justement aimeraient bien changer un peu de crèmerie, je propose the Pest de Fake Indians, album probablement déniché sur le site facebook de la K7. Du stoner kraut garage bien saturé et déjanté donc, à base de boucles répétitives assaisonnées de solos de gratte agressifs et d’un chant à la reverb outrageusement boostée, développé de longues minutes ou expédiés fissa selon les titres. Et pour s’éloigner un poil de sentiers très empruntés ces dernières années, quelques réminiscences d’indie rock, Dinosaur Jr, Sonic Youth ou Yo La Tengo, viendront chatouiller les oreilles des afficionados. Mineur mais fort bien fait.

 

 

 

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SOLAR CORONA - Saint-Jean-de-Luz

 

Oublié de ma parution de juillet, Solar Corona vient in extremis clôturer cet article pour clamer que oui, Sax is Beautiful ! Composé de 4 longs titres instrumentaux improvisés à Saint-Jean-de-Luz, l’album du quatuor portugais navigue entre electro rock à la Holy Fuck et rock psyche méchamment teinté de free jazz. Donnant la part belle à la basse et aux divagations saxuelles, Saint-Jean-de-Luz est plus convainquant sur ses passages rapides (excellent « Lùmen ») que sur ses tâtonnements  bas du tempo, mais la destination erratique des plages et la précision technique sont suffisantes pour retenir l’attention de l’auditeur pour une heure de ballade tranquille dans la chaleur Pyrénéenne.

 

 

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Commentaires
B
J’ai également l’EP de ERR et Thou. Ça vaut le coup!
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