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Blinking Lights (and other revelations)
15 février 2021

# 136 / 221

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Le Live a bien sur été enregistré en intégralité, la suite étant sur la prochaine cassette 

 

Radiohead-1000x600 

 

Après la sortie d’OK Computer en 1997, il était difficile de croire que Radiohead pourrait encore accroitre son statut de groupe le plus respecté du monde, mais c’est pourtant ce qui se produisait avec la sortie en 2000 du surprenant Kid A, puis de son petit frère Amnesiac l’année d’après. 2000/2001 furent justement les deux années que je passais à Metz pour la fin de mes études et dont j’ai déjà dit ici qu’elles furent parmi les plus heureuses de ma vie. Il y avait deux petites boutiques de disques comme je les aimais beaucoup dans le centre piétonnier de Metz, à quelques pas de l’Ile du Saulcy où était située mon Ecole, et j’allais dès le premier jour de sa sortie dans l’une d’elle pour acquérir Kid A. Le vendeur me proposait au choix une version un peu bizarre où les pistes étaient décalées suite à une erreur de pressage (un bout de live de Pearl Jam était enregistré au début) et une version normale, et c’est ainsi que je passais à côté d’un amusant collector pour une sombre histoire de réveil aléatoire (heureusement que j’acquis peu de temps après le vinyle de Kid A, l’un des rarissimes que j’achetais en cette période où je n’avais pas de platine dans ma chambrette estudiantine). Contrairement à pas mal de connaissances qui boudèrent l’abandon relatif des guitares par Radiohead, je tombais immédiatement sous le charme de ce disque étrange et devint un fan encore plus acharné  du groupe. C’était les débuts de la démocratisation d’internet, j’y avais un peu accès grâce à l’école et quelques amis s’essayaient au téléchargement, je pu avoir ainsi un ou deux live de Radiohead en mp3. Mais celui qui nous occupe aujourd’hui, je l’enregistrais sur cassette lors de diffusions radiophoniques par une station qui à l’époque était tout à fait recommandable : Le Mouv’.

 

m2000-06-21MM-6

 

Diffusé la veille de la sortie d’Amnesiac si j’en crois les bavardages émaillant tous les 3 ou 4 titres l’enregistrement, soit donc le 3 Juin 2001 (je ne le savais pas encore, mais débutait à ce moment le mois le plus important de ma vie), ce Live in London 2000 propose l’une des plus belles setlist que Radiohead ait jamais interprété, 25 titres montrant l’un des plus importants groupe de rock à son sommet. Il m’est très difficile aujourd’hui de faire une analyse pertinente des chansons et de leur interprétation tant je les ai usées jusqu’à la corde, en version live comme studio, aussi ne parlerais je sur ces quelques lignes qu’aux fans du groupe, qui sont encore aujourd’hui extrêmement nombreux. Le concert a été joué au Victoria Park le 2 Octobre 2000, c’est le 2eme d’une série de trois consécutifs joués en ce lieu et le plus intéressant à mon sens. Kid A y est joué intégralement (à l’exception de ses deux titres les plus expérimentaux), ce qui implique l’un des rares morceaux plus faibles de la setlist (« Optimistic ») mais surtout quelques beautés abandonnées par la suite, comme « In Limbo » ou le dépouillé « Motion Picture Soundtrack » joué à l’orgue par Thom Yorke en solo, en plus des grands classiques comme « Idiotheque » ou le toujours très émouvant « How to Disappear Completely ». Quatre extraits d’Amnesiac sont joués en avant-première, dont « I Might be Wrong » et son riff de guitare incroyable ou « Pyramid Song », étrenné depuis un petit moment sur scène. Amnesiac étant loin d’être mon album favori, c’est pour moi bien suffisant, à l’absence du « Like Spinning Plates » près (on retrouvera ce titre sur l’EP Live I Might Be Wrong sorti cette même année).

 

 

 

Ce qui est vraiment sympa dans les concerts de cette période, c’est qu’ils partagent pour moitié le nouveau Radiohead plus electro à l’ancienne formule aux trois guitaristes, ceci sans choc esthétique apparent, ce qui prouve bien que la fracture n’était pas si brutale que certains réfractaires ont pu trop rapidement le penser. Allez, il y a bien l’enchainement « Idiotheque » / « Just » qui fait bizarre, mais c’est sans doute parce que je ne suis pas un grand amateur de ce titre de the Bends, à l’inverse de Radiohead qui le conservera très longtemps dans ses setlist, mais moins que « Talk Show Host», magnifique morceau hors album qui émaille depuis plus de 20 ans les concerts du groupe. En très rare extrait de cette période the Bends, nous trouvons un fantastique « Permanent Daylight », Face B de l’EP My Iron Lung, « My Iron Lung » clôturant d’ailleurs toutes guitares dehors et avec un sacré panache ces deux heures de show. C’est un titre qui annonce un peu le futur « Paranoid Android », morceau à tiroirs exceptionnel, sans doute le plus représentatif de toute la palette technique et émotionnelle du groupe période OK Computer. The Bends, avec 4 titres, était déjà fort bien représenté (bon, manque peut être un « Bones » ou un « Fake Plastic Trees » mais du moment qu’il y a « Street Spirit », on ne peut pas se plaindre), mais Radiohead nous gâte avec 6 extraits de son légendaire OK Computer. Passons sur le glauque « Climbing up Walls » dont je n’ai jamais été grand fan, pour nous attarder sur la féroce mélancolie d’ « Airbag », dont la tension lâchée en début de set fait toujours des ravages, l’émotion inépuisable de « Lucky » ou « Exit Music » et le très attendu « Karma Police », ayant remplacé « Creep » dans le cœur d’un public qui ne se fait pas prier pour beugler les paroles à l’unisson d’un Thom Yorke sur le fil. Ok il n’y a pas « Let Down », mais il y a mieux, si si ! Cerise sur le gâteau, une incroyable reprise surprise de « Thief » de Can, qui va comme un gant à Radiohead. Voir ainsi l’un de ses groupes préférés du moment payer un si beau tribut à l’un de ses groupes cultes depuis fort longtemps est un privilège rare que cette diffusion sur Le Mouv’ m’aura donné (« Thief » n’a été joué qu’une dizaine de fois par Radiohead). Bref, je ne peux que regretter de n’avoir pu assister à cette tournée spéciale où Radiohead avait imaginé lutter contre je ne sais quelle injustice capitaliste dans l’industrie musicale en trimballant un chapiteau qu’il n’avait posé en France qu’à St Denis pour deux dates consécutives. Il me faudrait attendre les Eurockéennes en 2003 pour avoir l’occasion (rare) de revoir le groupe en concert.

 

 

  RADIOHEAD - LIVE LONDON 2000
1 The national anthem
2 Morning bell
3 Airbag
4 Karma police
5 In limbo
6 Optimistic
7 Paranoid android
8 Permanent daylight
9 Pyramid song
10 Street spirit
11 Climbing up walls
12 Dollars and cents
13 Knives out
14 Talkshow hosts
15 Lucky
16 Idioteque
17 Just
18 Everything in it's right place
19 I might be wrong
20 Exit music
21 Thief
22 The bends
23 How to disappear completely
24 Motion picture soundtrack
25 My iron lung

 

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