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Blinking Lights (and other revelations)
8 août 2023

GUNS N'ROSES - Jeudi 13 Juillet 2023 - La Defense Arena - PARIS

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Cette fois, c’est le grand jour ! Me voilà avec Fred et Malo prêts à monter à Paris pour le concert de Guns N’Roses que nous attendons depuis de longues semaines. Après un trajet en train sans histoires, nous prenons le temps de déjeuner puis de nous balader un moment dans l’agréable Jardin des Plantes, où nous croisons déjà quelques T-Shirts des Guns. Nous regagnons le métro en passant par les quais de Seine et nous en profitons pour fureter un peu chez les bouquinistes (notamment un stand assez sympa tenu par des Punks, où Fred achète un bouquin sur les peintures d’Anna Van Der Linden) et voir où en sont les travaux de Notre Dame. Après quelques détours dans la labyrinthique Esplanade de la Défense, nous trouvons notre hôtel où nous pouvons nous reposer un instant et nous préparer. Afin de ne pas augmenter d’une demi-heure de marche notre fatigue avant un concert qui promet d’être copieux, c’est en Uber que nous rejoignons la Défense Arena, dont nous vaincrons les différentes embuches avant d’arriver à bon port non sans avoir pris notre première bière de la soirée. Il est environ 17h30 quand nous débarquons dans l’immense fosse de ce stade couvert, pour le moment assez libre. Comme nous serons de toutes manières assez loin de la scène (la fosse or donnant accès aux premiers rangs rajoutait 30 euros au prix de billets déjà déraisonnables), nous choisissons de nous poser devant une plateforme surélevée et entourée de barrières que je prends d’abord pour l’emplacement réservé aux spectateurs handicapés. Bon choix, cela nous permettra d’être au large, de pouvoir nous appuyer contre les barrières pour nous reposer ou pour nous hisser sur la pointe des pieds pour mieux voir sans fatigue supplémentaire, et de porter Malo sur nos épaules de temps en temps sans gêner personne.  Nous avons une petite heure à patienter, nous nous asseyons tranquillement et Fred fait quelques allers-retours au bar.

 

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 Generation Sex

 

La première partie est plutôt une bonne surprise : Generation Sex est l’association de deux groupes punk de l’époque, Generation X et les Sex Pistols. Je ne connais que de nom les premiers, mais sans être un grand fan j’apprécie bien les seconds, et surtout n’aurait jamais pensé pouvoir voir en live Steve Jones et Paul Cook ! A bientôt 70 balais, ils sont encore vaillants à la guitare et à la batterie sur des titres bien rock, comme ce toujours jouissif « Pretty Vacant » qui lance les hostilités. Billy Idol assure bien au chant aussi, détendu il blague avec le public en annonçant des chansons que pour la plupart je n’ai pas reconnues. On notera quand même  « Black Leather », obscur morceau des Pistols intelligemment intégré à la setlist puisque c’est celui repris par les Guns sur le Spaghetti Incident, et l’inévitable « God Save the Queen » que nous ne manquons pas de beugler en chœur avec Fred. Un bon moment rock n roll dans l’ensemble, même si le son au départ était assez mauvais : très étouffé, il aura progressivement été affiné afin de saisir un peu plus de nuances dans le jeu de chacun des musiciens. La fin de « Kiss me Deadly », qui semble être le tube de Generation X, aura même été victime d’une coupure de façade générale. Je tremble à l’idée que cela survienne pendant le show des Guns, bien que nous ne soyons plus à l’époque où Axl Rose mettait fin au concert à la moindre contrariété. Celui de Generation Sex s’achève sur la marrante reprise de « My Way » autrefois vomie par Sid Vicious sur son album de reprises, conclusion idéale à cette heure de rock énergique, à défaut de ne pouvoir être vraiment punk dans un tel temple de la consommation musicale. Juste derrière nous, sur la fameuse estrade inoccupée, Frank Ferrer, nouveau batteur des Guns, s’est éclipsé après avoir passé l’essentiel du concert en mode fan à chanter et à se trémousser dans son T Shirt des New York Dolls.

 

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 Notre vue de la scène

 

Une petite demi-heure de pause et après plusieurs alertes ayant fait flamber les lieux, pas tout à fait complets mais sévèrement garnis (35 000 personnes à priori), les lumières s’éteignent à l’exception d’un spot sur Duff McKagan qui de sa basse vrombissante lance l’intro de « It’s So Easy », avant l’entrée en scène fulgurante de ses comparses et l’explosion attendue qui en résulte. La scène est sur deux plans, avec au fond sur une partie surélevée les musiciens assis, c’est-à-dire le claviériste Dizzy Reed, le batteur Frank Ferrer et le renfort Melissa Reese (claviers, chœurs, percussions…) et en dessous sur le devant, de gauche à droite, Richard Fortus (remplaçant à la guitare Izzy Stradlin et Gilby Clarke depuis plus de 20 ans), Duff McKagan, Axl Rose et Slash, qui seront tous les 4 constamment en mouvement. Ils se rejoignent régulièrement, grimpent faire un petit coucou à leur potes, ou se déplacent sur les longs couloirs latéraux pour que chaque personne de la fosse puisse les voir de près : on assistera ainsi régulièrement à la célèbre course d’Axl Rose qui ne ménage pas sa peine malgré le poids des années qu’il assume sans artifices. Slash a surement pris cher aussi mais il se planque derrière ses lunettes noires, sa tignasse et son célèbre haut de forme, tandis que Duff reste fort bien conservé (la guérison depuis bien longtemps d’un alcoolisme qui avait failli le tuer y est certainement pour beaucoup). Bien sûr, nous ne voyons ces détails que sur les deux écrans géants latéraux, alternant notre regard entre ceux-ci et les petites silhouettes s’agitant sur la scène afin d’avoir une vue générale sur le groupe. La réalisation était très bien foutue, passant en permanence d’un musicien à l’autre mais se fixant plus longuement au moment des solos. Le grand écran central en fond diffusait pour sa part des images de synthèses assez affreuses et ringardes reprenant vaguement la thématique de la chanson interprétée, avec l’unique qualité de mettre plein de couleurs sur ce gigantesque espace.

 

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 Axl Rose - Duff Mc Kagan

 

Niveau son, cela commence un peu comme pour Generation Sex, avec notamment l’effet frustrant de ne pas faire ressortir les solo de guitare de Slash pendant au moins le premier quart du concert, un comble ! Fred a aussi déploré un trop plein d’echo sur le chant, mais cela ne m’a pas marqué. Progressivement le son s’améliorera jusqu’à un niveau acceptable, sans être toutefois aussi parfait que ce groupe le nécessiterai : dommage mais prévisible dans une telle salle. La principale crainte, suite à quelques commentaires des précédentes dates, concernait la voix d’Axl Rose, mais j’ai trouvé les critiques assez injustes, ou en tout cas inadaptées à cette date à Paris. Certes à 60 ans passés il n’a plus la rage d’antan, mais il n’aura que très rarement péché dans la justesse, accusant simplement régulièrement un certain manque de puissance ou exceptionnellement un peu de retard sur les tempos les plus soutenu. Une prestation plus qu’honorable sur une durée aussi longue, avec un plaisir notable d’être sur scène, dialoguant juste ce qu’il faut avec le public pour être aimable sans être casse couille. Quant aux autres membres du groupe, ce sont des pros qui dérouleront sans fausse note les titres composant une setlist impressionnante. Si les chansons d’Appetite for Destruction, mythique album joué aux deux tiers ce soir, sont toujours excellentes, il n’y a rien à faire, c’est encore celles des Use Your Illusion qui me collent le frisson, et je serais particulièrement gâté. Ça commence avec « Pretty Tied Up » et « Double Talkin’Jive », deux tueries écrites par Izzy Stradlin’ que j’ai toujours adoré, puis « Estranged », une de mes favorites, mettant à l’honneur Dizzy Reed et son piano pendant de longues minutes. « Civil War » est un autre grand moment de la soirée, je chante à tue-tête alors que le chanteur et l’écran arborent les couleurs de l’Ukraine. Et bien sur la célèbre ballade « November Rain », avec son final comptant sans doute l’un des plus magistral solo de guitare de l’histoire du rock, Slash ne se juchant plus sur le piano à queue d’Axl Rose comme à la grande époque mais dominant quand même son monde, posé devant la batterie, guitare à la verticale et doigts tricotant avec une vitesse impressionnante le manche de sa Gibson. C’est au total 11 extraits des Use Your Illusion qui seront au menu de la setlist, avec un seul absent qui me manquera vraiment (« Yesterdays »).

 

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 Slash

 

Si les titres de Chinese Democracy et les deux inédits sont anecdotiques, il y aura bien d’autres moments forts qui émailleront le concert. Citons par exemple « Reckless life », l’une des toutes premières compos du groupe (1), exécuté à 100 à l’heure de manière très convaincante, ou la version rallongée de « Rocket Queen » qui braque les projecteurs cette fois sur Richard Fortus pour un solo impressionnant de maitrise et de clarté (2). Le gars n’a clairement pas usurpé sa place, et il aura l’occasion d’en remettre une couche lors de « Knockin’ on Heaven’s Door » où il tiendra la dragée haute à Slash lors d’un amical duel de branlage de manche. Au rayon reprises, les Guns N Roses se sont renouvelés avec l’excellent choix de « Down on the Farm » des UK Subs (3) en unique extrait du Spaghetti Incident, avec encore une partie de basse terrible en introduction. Duff McKagan assurera aussi le chant sur « TV Eye », grand classique des Stooges incorporé à la setlist pour la première fois pour cette tournée par les Guns qui se l’approprient avec bonheur. Axl Rose, qui en a profité pour se changer comme régulièrement dans la soirée, reviens pour ce qui sera la seule vraie plantade du concert, un morceau vraiment médiocre tiré de Chinese Democracy appelé « Prostitute ». Malo choisis bien son moment pour un aller-retour aux toilettes (gigantesques et dans lesquelles règnent une ambiance assez marrante), nous reviendrons en bousculant des gens pour la plupart pas trop pénibles au son du dynamique « Anything Goes » avant de rejoindre Fred à notre place privilégiée pile poil pour le début de mon cher « Civil War ». C’est vers ce moment-là qu’une personne de la sécurité bienveillante indique à Malo un marchepied juste derrière la barrière qui lui permettra de dominer d’une tête toute la foule, et de s’asseoir sur la barrière lors du rappel quand ses gambettes commenceront à être douloureuses. En prime il lui donne un médiator de la tournée, Malo est refait ! Il pourra ainsi voir de sa place privilégiée Slash se lancer dans un solo survolté et à moitié improvisé sur un fond de rock n’roll basique assuré par le groupe qui accélèrera le tempo progressivement pour encore plus d’effet démonstratif. La mise à l’honneur du guitariste sur un morceau entier prouve que c’est bien lui la véritable star du groupe (4), personne ne l’ayant encore vraiment détrôné depuis toutes ces années dans le cœur des fanatiques de guitare électrique. Le chevelu chapeauté enchaine avec l’inoubliable mélodie de « Sweet Child o’mine », soutenu par la descente de basse de Duff, pour le plus grand bonheur du public et particulièrement de Malo qui aime beaucoup ce titre. C’est en me retournant pour lui adresser un clin d’œil que je m’aperçois que la plateforme derrière lui s’est remplie d’une brochette de jeunes filles courtes vêtues, qui semblent bien apprécier le concert. Avec Fred on s’interroge sur le critère de sélection d’accès à cette place privilégiée (probablement le pognon) et on s’amusera à capter des gars regarder assez longuement de notre côté plutôt que vers la scène.

 

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 Richard Fortus - Fred et Malo à fond

 

C’est le tube « Nightrain » qui conclue de manière bien rock le set principal, avant que le groupe ne revienne sur scène après une très courte pause. Duff et Slash sont à la guitare acoustique, ils jouent une petite mélodie ensemble avant d’enchainer sur la ballade « Patience ». Les Guns N Roses en ont encore sous le pied, et lancent « Coma », un long titre assez complexe (surtout au chant) et à l’ambiance bien sombre. Jouer ce morceau, c’est clairement prendre des risques pour faire plaisir aux fans, étant donné que c’est un des favoris des connaisseurs mais qu’il n’est pas dans la liste des singles ou des hits grand public, à l’inverse des deux titres suivants, un « Don’t Cry » contractuel selon Fred et l’inévitable « Paradise City » en conclusion aussi attendue que réjouissante. S’il fallait une preuve de la réussite du concert, c’est qu’il aura duré plus de 3 heures et qu’il est passé très vite : je ne me suis jamais ennuyé et j’aurais bien pris quelques chansons supplémentaires. Les Guns N Roses ont beau n’avoir de groupe que le nom et vivre sur leur légende depuis des décennies, ils ne se contentent pas d’une setlist Best of perpétuelle d’une heure et demie lâchée sans passion à un public qui pourrait très bien s’en satisfaire. Ils proposent une collection impressionnante de 31 morceaux, s’étalant sur l’ensemble de leur discographie, des inédits, des chansons moins connues, de nouvelles interprétations et bien sur une liste de tubes à faire pâlir d’envie la plupart des groupes actuels, ils changent à la marge la setlist à chaque date et s’ils sont sans doute en tournée principalement pour l’argent, ils ont la décence de ne pas le faire sentir, mettant toute l’énergie et l’implication dont ils sont capables dans leur show. Ceci explique sans doute qu’il y ait des gens de tout âge dans le public, des couples avec enfant, des ados arborant fièrement des T Shirts tout en cranes, flingues et roses, des bande de potes trentenaire, des anciens fans des 90’s  et de vieux rockers les ayant vus lors de leur premières tournées européennes. Tous auront certainement vécu une aussi bonne soirée que notre trio,  en tout cas je suis soulagé que tout se soit passé à merveille et ravi de ces souvenirs inoubliables en compagnie de mon fiston qui a des étoiles plein les yeux.

 

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 Malo in Paradise City

 

On est bien crevés, mais pas encore rentrés : il faut d’abord manger dans le premier restau où il y a un peu de place (des photos des Guns défilent sur le grand écran au mur), puis tenter de trouver un Uber (pendant ce temps Fred choppe dans la rue deux sandwichs à la viande mal cuite pour le prix d’un), renoncer et rentrer à pattes en passant sous l’arche de la Défense (Fred se fait réquisitionner pour une photo par un groupe de jeunes filles exigeantes et moqueuses), regagner l’hôtel (Fred  se fait offrir deux twicks par le tenancier qui remplissait ses distributeurs) et s’endormir avec les bouchons d’oreille (Fred ronfle). Le lendemain nous aurons l’occasion de voir sur le retour la patrouille de France suivie d’un défilé d’avions militaires en tout genre, ainsi qu’une queue leu leu d’hélicoptères. Une escapade d’anthologie, à ne reproduire cependant qu’exceptionnellement pour les finances et la fatigue. Je pense toutefois que je pourrais recasser la tirelire pour que Malo voit Alice Cooper qui n’est plus très jeune lui non plus – à suivre donc.

 

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(1) certaines villes ont eu droit à « Shadow of your Love », une vieille B-Side de leurs débuts assez expéditive aussi. 

(2) Slash aura lui utilisé pour un long solo sur ce même morceau une talkbox, la pédale qui donne l’impression que la guitare chante révélée par Peter Frampton sur son Comes Alive de 1976. 

(3) mesestimé groupe de la scène punk Londonienne originelle et l’une des plus belles découvertes que je dois au Guns. 

(4) Axl Rose s’en amusera en fin de set lorsqu’après avoir présenté chaque musicien il fera mine d’oublier Slash, provoquant à plusieurs reprises le public avec un grand sourire.

 

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Guns N’Roses Setlist : It's So Easy - Bad Obsession - Chinese Democracy – Slither - Mr. Brownstone - Pretty Tied Up - Welcome to the Jungle - Double Talkin' Jive - Hard Skool - Reckless Life – Estranged - Live and Let Die – Absurd - Down on the Farm - Rocket Queen - You Could Be Mine - T.V. Eye – Prostitute - Anything Goes - Civil War - Slash Guitar Solo - Sweet Child o' Mine - November Rain - There Was a Time - Wichita Lineman - Knockin' on Heaven's Door – Nightrain // Patience – Coma - Don't Cry - Paradise City

 

Generation Sex Setlist : Pretty Vacant - Ready Steady Go - Wild Youth – Bodies – Untouchables - Black Leather - Kiss Me Deadly - Dancing With Myself - Silly Thing - King Rocker - God Save the Queen - Your Generation - My Way

 

Photos: Valérie Coclin (Guns) - Among the Living (Generation Sex) - Guillermo Neto (Salut) - Les autres sont de moi.

 

 

 

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Commentaires
G
Très content que ca ait valu le déplacement. Vous avez tous trois l'air super contents sur les photos en tous cas.<br /> <br /> PAr contre, je me sens obligé de pinailler, mais le vrai grand tube de Gen X c'est "Dancing with myself", clairement (qui a été repris par Billy idol en solo apres, mais reste un morceau de Gen X)
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P
Je les ai vu à Lyon à la Halle Tony Garnier en 1993. Super souvenir, même si la Halle ne m'en n'a pas laissé beaucoup. J'ai surtout adoré et usé Appetite For Destruction (j'ai du écouté le crescendo de Paradise City une bonne centaine de fois...), le reste m'a un peu moins emballé, mais ce groupe demeure évidemment une belle référence.
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D
Bien agréable lecture, y compris le post précédent. C'est idiot mais j'étais content de lire du positif et du concert et du Guns "reformé". En 1985 doté d'une grosse disco en vinyle je limite mes achats et je n'avais pas d'occasion de découvertes autre que des achats. Gun's fait exception avec "Appetite" et la suite. Comme toi "Civil war" j'aimais l'écouter fort juste pour le début, aussi "Coma" pour son enfin explosion finale (P Manoeuvre qui parlait de leur "stairway to Heaven") . Sans suivre l'actualité de près la dégringolade du groupe m'attrista jusqu'au physique bouffi d'Axl qui semblait raconter quelque chose de triste (un peu comme pour notre Renaud national). Du coup to papier et ce concert réussi apporte un chouette épisode à cette histoire. Sinon, tu sais? Un nouvel album? Too old to die young!!
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