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Blinking Lights (and other revelations)
16 novembre 2023

PROTOMARTYR - Vendredi 10 Novembre 2023 - Le Marché Gare - LYON

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Les propositions alléchantes de concert n’ont pas manqué à Lyon ces derniers temps, mais une mauvaise fortune m’a vu être systématiquement indisponible. Aussi c’est presque 4 mois après mon escapade à la Defense Arena Parisienne que je retrouvais le plaisir de la musique live, pour une troisième rencontre avec les excellents Protomartyr. Je n’étais pas le seul à avoir été attiré par leur venue au Marché Gare, car la salle, affichant complet, abritait en ce vendredi soir une quantité phénoménale de connaissances qu’il serait laborieux de toutes citer ici. Pour l’heure, c’est en parfaite synchronisation avec l’ami Ben que je passais l’entrée, m’arrêtant donc au bar pour causer avec lui plutôt que monter à l’étage voir Leswberg, les Hollandais qui font la première partie.  Néanmoins le Marché Gare a l’excellente idée de diffuser le son du concert dans les enceintes du bar, nous pouvons donc écouter distraitement leur sympathique musique. A la faveur d’un titre un peu plus relevé, nous décidons de bouger dans la fosse. Sur scène, un quatuor plutôt stoïque interprète des chansons très simples mais assez fascinantes pour convaincre un public relativement fourni. Le chant est assuré tantôt par la bassiste au centre de la scène ou le grand guitariste sur sa droite (qui prendra aussi le violon sur deux chansons), le guitariste de gauche balançant sans un signe quelques mélodies tandis que la percussionniste, légèrement en retrait, appuie l’ensemble d’une rythmique métronomique minimaliste en se trémoussant. Suivant le tempo, l’ensemble évoque le Velvet Underground dans sa partie la plus douce, ou le Yo La Tengo krautrock, titres qui auront évidemment ma préférence. Une jolie entrée en matière, sans être renversante.

 

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M’étant assuré d’être largement pourvu en Peroni je me place dans les premiers rangs de la fosse et attend assez longuement et sagement l’entrée en scène du groupe de Detroit. Dans des fumigènes qui plongeront la salle dans un brouillard de plus en plus dense au fil de la soirée, retentissent les premières notes de « Make Way » introduisant le dernier album en date de Protomartyr, Formal Growth in the Desert, toujours de très bonne facture et qui constituera une large partie de la première moitié du set. Le talent et la cohésion du groupe sont éclatants dès cette introduction, aux explosions incessantes, et l’on notera une fois de plus l’équilibre parfait qu’ils ont trouvé entre les musiciens : le débonnaire bassiste et ses lignes solides, le guitariste dans son monde et le batteur, impressionnant d’inventivité et d’ampleur sur un instrument ne comptant que très peu d’éléments (une seule cymbale !). Mais c’est bien sûr le chanteur Joe Casey qui attire le plus de regards, beuglant ses refrains dans son micro en se baladant sur scène entre deux gorgées de bière, mettant une attention particulière à ne pas esquisser le moindre sourire. Sa mythique première intervention sera pour regretter l’ancienne version du Marché Gare où ils étaient déjà passés en 2018, qualifiant la rénovation de « Futuristic Nightmare ».  Une attitude volontairement hargneuse qui ne refroidira pas les élans énamourés envers le bonhomme hurleur de Claire, seule connaissance que je retrouve dans l’agitation d’avant-scène, les pogos se faisant de plus en plus nombreux mais pas forcément de manière très ordonnée vu la construction hachée de la plupart des chansons de Protomartyr.

 

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Nouveauté par rapport à ce passage du lustre dernier qui nous avait déjà enthousiasmé, un cinquième membre s’est joint à la troupe, qui ajoute un peu de clavier mais ajoute surtout un surcroit de puissance avec une deuxième guitare électrique, le tout sans alourdir le moins du monde les compositions : un apport vraiment notable qui aura contribué à l’effet dévastateur d’un concert ramassé en 1h15 de post punk impeccable, construit de manière à faire monter progressivement la tension dans le chaudron de la fosse. De brusques pics d’adrénaline viennent régulièrement me cueillir, notamment sur les anciens classiques comme « Windsor Hum » ou « Scum, Rise ! », ainsi que quelques grosses bouffées d’émotions (effet surprenant de la musique de Protomartyr sur moi contribuant à mon attachement à leurs disques), en particulier sur le splendide « A Private Understanding », sommet du concert à mon sens. La deuxième moitié du set va plutôt être consacrée à d’anciens titres, avec une large part à l’album the Agent Intellect, mais aussi deux extraits de leur tout premier disque, avec une tonalité plus rock dans l’ensemble. Le groupe quitte une première fois la scène après un « Processed by the Boys » long et tranchant, unique extrait de Ultimate Success Today, peut être le seul album de leur discographie à être un peu moins inspiré. 

Le rappel est parfait, avec « Jumbo’s », vieux morceau très appuyé sur lequel les pogotteurs jettent leurs dernières forces, puis « the Devil in His Youth », l’une de mes chansons favorites, et « Why Does It Shake? », partagé entre ses couplets dansants et la rage noisy scandée des refrains. Inutile de dire que je suis trempé de sueur dans mon blouson en cuir au moment de m’extraire de la salle. Qu’importe, il est encore assez tôt pour me rafraichir avec une bonne bière en devisant avec quelques amis qui font de même. Conclusion agréable à cette très bonne soirée idéale pour oublier la grisaille d’une semaine compliquée.

 

Setlist : Make Way - 3800 Tigers - Windsor Hum - Elimination Dances - Fun in Hi Skool - For Tomorrow - A Private Understanding – Maidenhead - Scum, Rise! - The Author - Polacrilex Kid - My Children - I Forgive You - Feral Cats - Pontiac 87 - Processed by the Boys // Jumbo's - The Devil in His Youth - Why Does It Shake?

Photo de Lewsberg par Twist

 

 

 

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Commentaires
B
Très bon résumé ! C'était bien !
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